Algérie, 19 mars 1962 : Il était une fois le "Gouvernement du Rocher Noir"
- C’est là, sur les bords d’une des plages les plus prisées de l’Algérie balnéaire qu’a été gérée la période dite ‘’transitoire. Une transition qualifiée de ‘’chaotique’’ par les historiens et dévolue à une institution désignée sous le qualificatif d’Exécutif Provisoire présidé par Abderrahmane Fares.
- A l’évidence, Rocher Noir/Boumerdès s’inscrit comme un jalon historique et mémoriel important. Jalon au miroir de l’histoire franco-algérienne d’abord et, au-delà, jalon au miroir de l’histoire des décolonisations.
- L’invisibilité historique de la petite bourgade aux allures de campus est à l’image de l’invisibilité de l’institution politico-administration à laquelle elle avait servi de chef-lieu de préfecture/wilaya.
- Double effacement
Ce double effacement – Boumerdès/Rocher Noir et l’Exécutif provisoire
– ne surprend pas outre-mesure. De toutes les thématiques constitutives du feuilleton sanglant de la guerre d’Algérie, l’Exécutif Provisoire fait partie des pages réduites à leur plus simple expression.
Le récit historique élaboré des deux côtés de la Méditerranée la décline comme une halte, une séquence qui se raconte brièvement au détour de l’évocation de la seule sanglante page OAS.
Les Actualités Françaises de Février 1962 | Archive INA
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‘’Peu de travaux ont été menés sur l’Exécutif Provisoire’’, précise, en guise d’explication, Aissa Kadri, professeur émérite de sociologie à l’université Paris VIII. Ce spécialiste de l’’’Enseignement au temps de l’Algérie coloniale’’ et de l’intelligentsia maghrébine vient de codiriger un fécond travail collectif de remise en perspective : ‘’La guerre d’Algérie revisitée’’ (éditions Karthala, 2015).
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"on se demande comment des officiers expérimentés et intelligents ont pu élaborer ce projet."
https://www.ina.fr/video/CAF90002953/allocution-fouchet-et-passation-des-pouvoirs-video.html
https://www.ina.fr/video/CAF90002953/allocution-fouchet-et-passation-des-pouvoirs-video.html
Cela me réconforte, il y avait donc - aussi, - un Ancien Combattant de l'Armée Françaisen, un Lieutenant qui avait servi, au 2ème Spahis, dans le Cabinet civil du Haut Commisaire de la République Française en Algérie ! (Monsieur Antoine Seillières Ancien Président du Médéf )
Ces CINQ OFFICIERS mentionnés dans un journal, du 5 Avril 1962, ont bien été reçus à Alger, au Rocher Noir, par des Officiers Superieurs de l'Armée Française.
Car, pendant 55 ans - Personne n'a parlé de ces Officiers de l'ALN (et les autres?) attendus le 5 Avril 1962 au Rocher Noir. Il a fallu un article sur Facebook en 2017, pour voir qu'il n'y avait pas que le planton de la 434ème UFL-UFO qui a recu à Tkout dans les Aurès, un Officier de l'ALN de Tunis.
- Ci-dessous composition du Cabinet militaire
- Equipe "" autour de Christian Fouchet, il n'y a que des hommes animés du même état d'esprit ""
- Cabinet du Haut-Commissaire de la République en Algérie à Rocher Noir Avril 1962
- Est nommé Directeur de cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie
- M le Colonel Buis Georges
- Est nommé Chef de cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie
- M le Commandant Poillot André
- Attachés au cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie
- M le Chef d’escadrons Pont Jacques
- M le Chef de bataillon Monie Jérome
- M le Chef de bataillon Dauphin Gilbert
- Chargés de mission cabinet militaire du haut- commissaire de la République en Algérie
- M le Colonel Saint -Martin jean
- M le Chef d’escadrons Guyard Raymond
- Est nommé Directeur du Cabinet civil du haut-commissaire de la République en Algérie
- M Jean Dours préfet de Bône
- Chargé de mission auprès du haut- commissaire de la République en Algérie
- M Teyssot
- Sont nommés Conseillers techniques au cabinet civil
- M Jonquères procureur General militaire
- M Monteil directeur de l’institut d’études islamiques de l’université de Dakar
- M Marquis diplomé de l’école des hautes études
- Est nommé Chef de cabinet civil
- M Guillon secrétaire des affaires étrangères
- Chargés de mission au cabinet civil
- M Poujol sous préfet hors classe
- M Burlot sous préfet 2ème classe
- M Bondoux auditeur au conseil d’etat
- M Harel secrétaire des affaires étrangères
- M Seillieres licencié en droit, diplômé d’institut d’études des politiques
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Combien de temps faudra-il atteindre encore....? pour voir la suite des autres responsables pour cette période transitoire, c'est-a dire - la liste des Préfets, et, la liste compléte des Officiers FSNA et FSE, qui ont été désignés pour diriger les 114 unités de la force locale de l'ordre Algérienne.
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Nous en connaissons certains, qui ont bien voulu témoigner, et nous les remercions !!
- https://www.ina.fr/video/CAF90002953/allocution-fouchet-et-passation-des-pouvoirs-video.html
Rocher Noir- Bourmerdés et, le témoignage de Christian Fouchet (Haut- Commissaire en Algérie de la République Française représentant la Nation Française en Algérie en 1962)
Copie extraite du livre "Au service du Général De Gaulle" - de Christian Fouchet - 1971
Algérie 1962 page 131 à191 (Fin des Empires)
- Témoignage de Christian Fouchet Haut-Commissaire en Algérie- mars-juillet 1962
Pendant ces cent cinq jours Algérie 1962
« Le parachutiste français, le plus typé, au visage net et viril, à l’allure martiale dans sa tenue bigarrée, et souvent combattant en Algérie depuis des mois ou même des années, était maintenant affecté au peloton chargé de la sécurité du général commandant supérieur. Il côtoyait le combattant de l’Armée de Libération Nationale algérienne (A.L.N.), venu des maquis du bled, et devenu garde du corps des « chefs historiques » du F.L.N. (Ou des chefs F.L.N. non « historiques » mais non moins importants, car souvent plus au fait que leurs aînés des problèmes de l’administration moderne que le gouvernement algérien indépendant de demain allait avoir à affronter et à résoudre).
Le brillant sujet frais émoulu de l’E.N.A. est maintenant affecté, tout jeune, avec souvent de grosses responsabilités et beaucoup d’initiatives, à des directions où il n’avait jamais envisagé de servir, côtoyait le jeune Algérien, du même âge, dont l’apprentissage s’était fait dans la guerre clandestine ou dans l’action révolutionnaire des maquis et qui se préparait à devenir, presque du jour au lendemain, directeur de Cabinet des ministres. Tout cela avait commencé par se regarder avec curiosité, sinon avec méfiance, puis avait, très vite, fait bon ménage >>
Un témoignage du plus haut représentant de France en Algérie, pendant la période transitoire ,qui ne colle pas avec la date du 2 juillet 1962 fin de la Guerre d'Algérie dans la loi
En effet, une loi adoptée par le parlement le 1er décembre 1999 ne modifie pas la date du 2 juillet qui était en vigueur depuis 1974 qui désignait la fin du maintien de l'ordre (et non la fin des combats en Algérie).
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Installation officielle de la force locale le 21 avril 1962 :
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- L'Ancien Président National Français du MEDEF Seillières, part pour l'Algérie en 1961 . Sous-lieutenant spahi, dans le Sud oranais, avec quarante personnes sous ses ordres, dont trente Algériens: «l'aventure, la piste, la solitude».
- Puis il rejoint le haut-commissaire Christian Fouchet, nommé juste après les accords d'Evian, sur fond d'attentats de l'OAS qui en fait son chef de cabinet, cette nouvelle affectation va durer jusqu'a la l'indépendance L'expérience le change. Un de ses congénères raconte qu'il a «perdu en Algérie sa condescendance», qu'il est devenu «plus simple». «J'ai acquis le sentiment du relatif, la certitude que la dimension intérieure existe indépendamment des circonstances extérieures», résume-t-il.
- Seillières travaille également avec Geoges Buis alors Colonel et directeur du cabinet militaire de Fouchet.
- "j'ai vu deux souverainetés se substituer" se souvient le baron soldat - Ancien Président National du MEDEF
Commentaires (1)
1. Force locale 03/05/2019
Yvan Priou / j'ai lu hier , une partie de votre blog avec vos témoignages. . . .je ne connaissais pas ces forces locales . . ..
C'est effarant cet aveuglément des politiques de cet année 62 . . et cet abandon ou presque des quelques appelés mutés de force , dans ces unités de force locale . . .
Et surtout le black-out total des médias français en 1962 et les années après l'indépendance .