RUBRIQUE : INTERNATIONAL, DÉVELOPPEMENT ET FRANCOPHONIE, NATION, INSTITUTIONS ET RÉFORME DE L'ETAT
Paris – Samedi 19 mars 2016
Mesdames, Messieurs les ministres,
Madame la maire de Paris,
Mesdames, Messieurs les parlementaires et élus,
Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,
Mesdames et Messieurs les présidents d’associations,
Mesdames et Messieurs,
Il y a cinquante-quatre ans aujourd’hui, le cessez-le-feu était proclamé en Algérie en application des accords d’Evian. Après huit années d’une guerre douloureuse, les peuples français et algérien allaient chacun s’engager dans un nouvel avenir, dans de nouvelles frontières, dans de nouveaux rapports de part et d’autre de la Méditerranée.
Le 6 décembre 2012, j’ai promulgué comme président de la République la loi qui proclame le 19 mars « journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc ». Et je tenais aujourd’hui à donner une traduction à cette loi.
Le 19 mars est une date de l’Histoire, elle marque l’aboutissement d’un processus long et difficile de négociations pour sortir d’une guerre de décolonisation qui fut aussi une guerre civile. La signature des accords d’Evian fut une promesse de paix mais elle portait aussi en elle, et nous en sommes tous conscients, les violences et les drames des mois qui ont suivi. Le 19 mars 1962, ce n’était pas encore la paix, c’était le début de la sortie de la guerre dont l’Histoire nous apprend qu’elle est bien souvent la source de violence, ce qui fut tragiquement le cas en Algérie avec des représailles, des vengeances, des attentats et des massacres.
Néanmoins, le 19 mars annonce la fin du conflit et c’est pourquoi ce sont les mémoires de toutes les victimes qui sont reconnues.
Il y a le 19 mars des Algériens qui s’étaient battus pour l’indépendance de leur pays, laquelle sera proclamée le 3 juillet.
Il y a le 19 mars des appelés qui venaient d’effectuer parfois plus de deux ans de service en Algérie et pour lesquels cette date signifiait la certitude du départ, du retour dans l’Hexagone.
Il y a le 19 mars de l’Armée Française qui voyait bientôt s’achever une guerre qui n’avait jamais dit son nom et qui l’avait profondément déchirée.
Il y a le 19 mars des Français d’Algérie qui se souviennent de cette date comme d’un jour de détresse car signifiant la fin d’un monde, en tout cas de leur monde et le départ d’une terre qu’ils considéraient comme la leur.
Il y a le 19 mars des troupes supplétives de l’Armée Française, les Harkis, pour lesquelles le cessez-le-feu était lourd de menaces, pour eux et pour leurs familles et qui ont été dramatiquement abandonnés par la France comme je l’ai reconnu le 25 septembre 2012.
Il y a le 19 mars des Français de métropole qui avaient vécu au rythme des troubles pendant huit ans et qui, le 8 avril 1962, approuvèrent par plus de 90% de suffrages le contenu des accords d’Evian, voulus par le Général de GAULLE et fruits d’un long processus.
La Guerre d’Algérie aura duré huit ans, de la Toussaint de 1954 aux tragédies d’Oran de juillet 1962. Elle était la dernière page de l’histoire de l’empire colonial français. De 1830 à 1962, d’abord en Algérie puis dans le reste de l’Afrique et en Extrême-Orient, la France a construit un système injuste car fondé sur l'inégalité des conditions, des statuts et des droits, le système colonial qui niait les aspirations des peuples à décider d’eux-mêmes.
Un régime d'exploitation des ressources de ces territoires mais où aussi, des hommes et des femmes s'attachaient sincèrement à vouloir apporter le progrès. Je pense à ces instituteurs, ces médecins, ces commerçants, ces agriculteurs, ces fonctionnaires qui se sont attachés à mettre en valeur ce que l'on appelait alors la France d'outre-mer.
Pendant toutes ces années, des liens humains se sont créés, se sont formés avec une solidarité dans les épreuves. Aussi lorsque la France fut attaquée en 1914 comme en 1939, c'est côte à côte que les soldats de métropole, l'armée d'Afrique et les troupes coloniales ont versé le sang, leur sang, pour défendre la patrie en danger. De Douaumont à Monte Cassino, ces combattants de toutes origines ont alors défendu les mêmes principes, y compris celui de l'émancipation et c'est pourquoi la France leur rend toujours hommage lorsqu'elle commémore les deux guerres mondiales.
Mais le système colonial contenait en lui-même sa propre fin.
La Seconde Guerre mondiale et surtout la libération a levé une espérance irrépressible pour l'émancipation des peuples et rendait inéluctable la décolonisation. Et faute d'avoir pleinement compris ce processus, ce mouvement de l'Histoire , la IVe République en paya lourdement le prix. La guerre d'Indochine n'était pas achevée que débutaient les troubles en Tunisie et au Maroc. Ils aboutiront en 1956 à l'indépendance de ces deux pays qui sont aujourd'hui des pays amis et nous saluerons avec cette année le 60ème anniversaire de leur accession à la pleine souveraineté.
Et puis il y a ce 1er novembre 1954. Le début de la guerre d'Algérie. Huit années terribles. Huit années qui ont vu le déplacement de millions de gens, huit années de combats, d'attentats, d'exactions , d'enlèvements, de tortures et de répressions qui ont causé la mort de plusieurs centaines de milliers d'Algériens et de plusieurs dizaines de milliers de Français, soldats qui étaient partis mobilisés appelés, rappelés parce que c'était leur devoir. Huit années d'une guerre qui, longtemps, comme je l'ai dit, n'a pas osé dire son nom mais en contenait toutes les horreurs. Huit années qui ont profondément marqué la France et même provoqué un changement de République. Huit années qui ont endeuillé aussi terriblement l'Algérie. Huit années qui ont déchiré de nombreuses familles d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée.
C'est vrai que jamais aucune date ne pourra résumer à elle seule la variété de ces situations. C'est pourquoi la France en a officiellement dédié trois au souvenir de cette période : le 19 mars, le 25 septembre, le 5 décembre puisque c'était le jour de l’inauguration de ce Mémorial, je voulais le rappeler.
Le sens de la journée nationale du 19 mars, c'est de rendre hommage à toutes les victimes civiles ou militaires qui sont tombées durant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Le sens de la journée nationale du 19 mars, c'est d'honorer toutes les douleurs et de reconnaître toutes les souffrances.
Celle des appelés du contingent, des militaires de carrière, des membres des forces supplétives ou assimilées, des forces de l'ordre originaires de métropole, un million et demi de jeunes soldats envoyés de l'autre côté de la Méditerranée, 60 000 furent blessés, près de 30 000 ne sont jamais revenus, tués ou disparus. J'ai une pensée pour eux en cet instant, oui.
C'est aussi les souffrances des civils de toutes origines, de toutes confessions, victimes d'exactions, fauchées par un attentat ou assistant, impuissants, à la destruction de leur maison, de leur village. Les souffrances aussi des Français d'Algérie exilés, rapatriés dans la hâte, privés de tout, de leurs biens, mais surtout de leurs racines.
Souffrances des Harkis, pourchassés en Algérie, abandonnés par la patrie qui les avait appelés, accueillis dans des conditions indignes en France avant que notre pays ne reconnaisse leur sacrifice et ne leur apporte la réparation à laquelle ils ont droit.
Drame aussi des disparus, de ces hommes, de ces femmes-là aussi de toutes origines dont la trace s’est perdue dans la guerre. Je sais à quel point cette question est douloureuse pour les familles concernées. La France et l'Algérie travaillent ensemble pour continuer à lever le voile sur le sort de ces victimes.
Enfin, je pense aussi aux immigrés qui étaient en France durant la guerre d'Algérie et qui ont vécu à distance une guerre qui les déchirait ; ils ont alors connu la suspicion, parfois la répression la plus brutale comme le 17 octobre 1961.
54 années après la guerre d'Algérie, cette mémoire ou plutôt ces mémoires demeurent encore vives.Derrière chacune d'entre elles, il y a une famille, il y a des survivants, il y a des descendants, il y a une plaie qui ne s'est jamais complètement refermée, d'où le sens aussi de cette cérémonie de rappeler toutes les mémoires pour les réconcilier.
Cette mémoire, elle vit aussi dans des lieux. A Marseille qui était le port de départ des appelés du contingent pour l'Algérie, le port d'arrivée des rapatriés à partir de 1962. Le souvenir vit aussi dans des centaines de villes de France dont les habitants ont en partage l'Algérie. La mémoire vit aussi à travers des monuments qui ont été édifiés : à Sète où a été bâti le mémorial en hommage aux Héraultais morts pour la France dans des combats d'Afrique du Nord et dans la guerre d'Algérie ; à Montredon-Labessonnié dans le Tarn qui accueille un mémorial aux victimes d'Afrique du Nord morts pour la France construit symboliquement avec des pierres venues de tous les départements.
Il y a en France 4.000 lieux, places ou rues qui portent la date du 19 mars 1962.
Cette mémoire vit enfin à travers tous les enfants de ces millions de Français dont les racines étaient en Algérie mais aussi au Maroc, en Tunisie et qui apportent aujourd'hui cet héritage dans le creuset national.
D'où l'enjeu de la paix des mémoires pour les reconnaître toutes et n’en occulter aucune. Pour faire du souvenir douloureux de la guerre d'Algérie qui a divisé et meurtri, un facteur de réconciliation et de rassemblement. Pour rappeler que pendant un siècle, la France et l'Algérie ont partagé la même histoire et que nous sommes capables de la regarder en face pour bâtir une relation qui restera toujours singulière et qui doit toujours être à la hauteur des responsabilités qui sont les nôtres, celles de la France et de l'Algérie.
Il s'agit de dire ce qui a été, de comprendre ce qui nous a séparés, pour réaliser ce qui aujourd'hui nous réunit. Faire la paix des mémoires, cela veut dire à tous les Français qui ont l'Algérie en partage, que nous sommes ensemble, qu'il y a des lieux, des signes, des symboles qui nous permettent de comprendre comment ils peuvent inscrire leur parcours personnel dans notre destin national et combien leur présence est une chance pour la République.
Pour faire ce travail de mémoire et de transmission, nous avons besoin aussi de rassembler toutes les collections, toutes les traces, tous les éléments qui nous permettent de connaître ce qui a été - je pense notamment aux collections qui ont été réunies à Montpellier mais aussi aux expositions temporaires qui ont été réalisées, celles que le Musée de l'armée a accueillie en 2012 sur la guerre d'Algérie, celle que le MuCEM à Marseille accueille en ce moment même sur la représentation de l'Algérie par les cartes ; il y a aussi de nombreuses archives qui restent à exploiter – pour ces documents et pour le rassemblement de toutes ses collections une mission sera constituée ; il lui reviendra de nous dire si ce projet de réunion de toutes ces pièces, de tous ces documents peut s'incarner dans une institution nouvelle ou peut trouver son siège dans un lieu existant.
L'école doit également être mobilisée. L'Office national des anciens combattants et des victimes de guerre lancera cette année un programme global « Histoire commune et mémoire partagée de la guerre d'Algérie ». Ce programme comportera une exposition et permettra également des interventions dans les classes de témoins de la guerre d'Algérie – il y en a de nombreux ici - en appui aux enseignements d'histoire et de morale civique.
Je veux également encourager la recherche historique sur la guerre d'Algérie comme sur la présence de la France en Algérie. Je sais le travail que mènent les historiens ; ce sont eux qui nous permettent justement d'arriver à ce travail de mémoire qui nous donne l'espérance de ce rassemblement et de cette réconciliation.
Depuis 2008, nos archives sur cette période sont pour l'essentiel ouvertes mais ici, je le dis, elles devront l’être entièrement, ouvertes et mises à la disposition de tous les citoyens.
Leur accès sera facilité par la mise en ligne de toutes ces ressources. Vous savez qu'il existe un portail général qui s'appelle « France Archives », qui doit permettre de numériser toutes les archives écrites et audiovisuelles. Je souhaite que les archives relatives à la guerre d'Algérie et aux combats de Tunisie et du Maroc soient traitées en priorité.
De même, un programme de recueil de témoignages, de témoins, d'acteurs de cette période sera lancé cette année afin que tout soit conservé, que la mémoire soit enregistrée, entretenue, grâce encore à la présence des survivants de cette période.
En 2016 également, une « Grande Collecte » des archives privées – et je sais que beaucoup d'associations en ont à leur disposition à travers les membres de leurs associations – oui, je demande que cette Grande Collecte puisse être consacrée au souvenir de la France d'outre-mer, de l'Algérie, du Maroc, de la Tunisie car nous avons besoin de rassembler ces documents pour continuer à faire l'histoire et à donner à notre mémoire tous les éléments, tous les ingrédients qui font qu'elle est partagée.
Entre la France et l'Algérie, il y a une amitié et je salue tous les projets franco-algériens qui témoignent de la vitalité des relations entre nos deux pays dans le domaine économique, scientifique et politique. Nous savons le rôle que joue l'Algérie dans la région et je n'oublie pas la force des liens qui nous unissent également avec le Maroc et avec la Tunisie. La Tunisie, ce pays si durement touché par le terrorisme, le terrorisme qui menace d'ailleurs toute la région comme il nous menace et c'est pourquoi nous devons aussi, en ce moment même, partager là encore, les valeurs qui sont les nôtres pour nous défendre communément et lutter partout contre le terrorisme.
Je veux également saluer les échanges culturels, ce que font nos artistes, nos écrivains, nos intellectuels, nos historiens et ils le font à travers la langue française qui continue de nous attacher les uns les autres et notamment les pays du Maghreb et la France.
Mesdames et Messieurs,
En décidant de faire du 19 mars la Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, le Parlement a voulu que toutes ces mémoires soient évoquées et que toutes les victimes soient honorées. Les victimes françaises et les victimes algériennes, les victimes civiles et les victimes militaires, les victimes d'avant le 19 mars et les victimes qui sont mortes après le 19 mars et puis aussi tous ceux qui ont survécu et qui portent encore douloureusement le souvenir de cette guerre et de ses combats.
La grandeur d'un pays se mesure à sa capacité à regarder son histoire, à ne pas en cacher des éléments pour en glorifier d'autres qui seraient inutiles, c'est de prendre l'histoire pour ce qu'elle est, pour ce qu'elle nous apprend, pour les leçons qu'il convient communément d'en tirer. Oui, de convoquer l'histoire, non pas pour nous diviser mais pour nous réunir. La grandeur d'un pays, c'est d'être capable de réconcilier toutes les mémoires et de les reconnaître. Alimenter la guerre des mémoires, c'est rester prisonnier du passé ; faire la paix des mémoires, c’est regarder vers l'avenir.
C'est ce message d'unité et de paix, de rassemblement aussi que j'entendais, aujourd'hui en ce 19 mars, délivrer devant vous.
Vive la République et vive la France.
"Néanmoins, le 19 mars annonce la fin du conflit et c’est pourquoi ce sont les mémoires de toutes les victimes qui sont reconnues".
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La une du 19 mars 1962 de la Marseillaise (c) Copyright Journal La Marseillaise
Le 19 mars 1962, suite aux Accords d’Évian signés la veille, le cessez-le-feu est décrété sur tout le territoire algérien.
Ces accords mettent fin à près de huit ans d'une guerre qui a vu la France mobiliser 400 000 hommes et durant laquelle 250 000 à 400 000 Algériens auront été tués selon les chiffres les plus courus en France, et plus d’un million et demi selon l’État algérien. La France déplore 28 500 morts du côté des militaires, 30 000 à 90 000 Harkis, 4000 à 6000 chez les civils d’origine européenne, et environ 65 000 blessés.Une tribune pour les politiciens 53 ans plus tard, on aurait pu espérer que les historiens des deux rives de la Méditerranée restent les derniers intervenants de ce triste épisode de l’époque coloniale et qu’ils se consacrent à leur travail de vérité dans la sérénité.
Las, la basse politicaille s’en mêle toujours, et comme le montre la dernière sortie médiatique du maire de Béziers Robert Ménard, apparenté FN (lire page 3), avec toujours autant d’indélicatesse.
La loi votée en 2012 par les deux assemblées, désignant le 19 mars comme « journée nationale du souvenir des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie » n’a rien changé à l’affaire.
Et l’extrême droite n’est pas la seule responsable des détournements historiques liés, à des fins électorales, à la guerre d’Algérie.
Dans le Sud de la France, avec l’espoir de récolter les voix des milliers de rapatriés, c’est bien la droite traditionnelle qui a ouvert le feu.
Dès les années 70 et avec plus de vigueur encore à partir des années 80.
Ainsi a-t-on vu fleurir les monuments à la gloire des « victimes » de l’Algérie française un peu partout près des côtes de la Grande Bleue.
A Nice en 1973, Jacques Médecin ouvre le feu avec un « Mémorial des rapatriés ». Puis à Toulon Maurice Arreckx lui emboîte le pas en 1980 avec son monument aux « Martyrs de l’Algérie française. » Ensuite, sont érigés ceux de Perpignan (2003) ou Marignane (2005) sous la houlette d'un maire d'extrême droite.
Le maire FN de Toulon Jean-Marie Le Chevallier, en 2000, avait d’ailleurs joué une partition proche de celle de Ménard, en baptisant pour sa part un carrefour du nom de « Général Raoul Salan », jouant comme à Béziers sur la dualité des CV des « vedettes » honorées, à la fois anciens combattants de la France libre et putschistes d’Alger...
Mais pour la droite française en général, l’objet cible du détournement historique, plus d’un demi-siècle après la fin de la guerre d’Algérie, reste malgré tout les Accords d’Évian.
Hier encore, l’agence France presse en faisait état dans une dépêche fracassante : Patrick Buisson, ancien journaliste du titre d’extrême droite Minute, aurait conseillé, pendant la campagne présidentielle de 2012, à Nicolas Sarkozy de dénoncer les fameux accords. Sans aucun doute pour flatter une partie de l’électorat d’extrême droite.
On saura dans les jours prochains quelle ampleur pourra prendre ce début d’info dans le contexte venimeux de la campagne électorale en cours.
Mais rien n’incite vraiment à l’optimisme, en ce jour anniversaire décidément particulier. Le cessez-le-feu du 19 mars 1962 ne fait toujours pas rimer la fin d’une guerre avec la réconciliation.
Claude Gauthier
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Au mois d'Avril 2002 Monsieur Jospin Premier Ministre avait répondu par écrit a un Journal d'Ancien Combattant << Elu Président de la République je demanderai au gouvernement de reprendre le débat avec le monde combattant pour que puisse être déterminer UNE DATE pour une journée de recueillement et de souvenir.>>
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Il y a eu aussi le 10 Mai 1962
Il y a eu
Il y a eu le 30 Mai 1962
Il y a le 25 septembre, une jounée nationale pour les Harkis - à l'issue de celle-ci le 25 septembre 2016
Le président français, François Hollande, a «reconnu», hier, la responsabilité de la France «dans l’abandon des harkis», ayant combattu avec l’armée française durant la Guerre de Libération nationale.
«Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France», a déclaré le chef de l’Etat français, lors d’une cérémonie officielle d’hommage à Paris. Selon l’AFP qui a rapporté la déclaration, François Hollande, qui a été applaudi par les représentants des harkis présents dans l’assistance, a soutenu que «la France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises» ??????????
Je rappellerais au Président de la République Française, que pas une famille algérienne musulmane n'était "Algérie Française" dans la période de transition, et elles étaient tous Algérie Algériennes, avant le 1er juillet 1962
- Et comme il y a eu des harkis mutés dans les forces locales algériennes
- Comme ceux-ci ont été reconnus, j'ai bon espoir d'être aussi reconnu un jour, comme tous les Militaires du contingent mutés d'office dans les forces locales de l'ordre algériennes a l'issue du cessez le feu du 19 mars 1962
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Souhaite maintenant que le décret pour l'application de cette loi, soit promulgué au Journal Officiel de la République Française, dans les premiers mois de cette année 2013 2016 - pour abroger
- le Décret N°2003- 225 du 26 Septembre 2003, parut au Journal Officiel de la République Française du 28 septembre 2003 page 16584, instituant cette journée nationale d'hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d'Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie, le 5 décembre de chaque année, qui ne voulait rien dire historiquement
- pour modifier - la loi - 99-882 du 18 octobre 1999 relative à la substitution, à l’expression « aux opérations effectués en Afrique du Nord » à la guerre Algérie et aux combats en Tunisie et au Maroc parut au Journal Officiel de la République Française du 20 Octobre 1999 qui "modifié la loi 74-1044 du 9 décembre 1974 opérations de sécurité et de maintien de l'ordre en Algérie", sans en changer les dates
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N°1814 Avril 2016 - Page 7- Actualités - 19 Mars,
L'UNC regrette la présence du Président de la République
Début mars, l'Union Nationale des Combattants a pris connaissance dans la presse de la décision du Président de la Répuplique de participer à la journée du 19 mars, date du soi-disant cessez le feu en Algérie.......Dans le contexte actuel que traverse notre pays, l'UNC appelle les Français à privilégier tout ce qui les unit et à rejeter tout ce qui s'avère ferment de division.
www.unc44.fr/IMG/pdf/ANNEXE_20_format_PDF.pdf
Ou a été cité LE COLONEL SAVELLI, NOUVEAU PRESIDENT NATIONAL DE L'UNC : Président des jeunes de l'UNC de la Loire-Inférieure avant la guerre, compagnon de la Libération, ancien officier de l'état-major du général Leclerc, il est président de l'UNC de Loire-Atlantique. C'est la première fois que l'UNC n'est pas présidée par un ancien combattant de 1914-18. Il n'a présidé l'UNC que quelques semaines: chef du réseau Ouest de l'OAS-Métro, il est arrêté en mars 1962, jugé et condamné à 13 ans de prison ;
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Le 17 Juillet 2019, Il faut payer pour lire ce qui est parut le 21 /03 /2019 dans la Presse.
HISTOIRE : Yannick LALLEMAND, l’aumônier qui a sauté sur Kolwezi
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Son Frêre - Le Sous- lieutenant Guy Lallemand dont il a parlé pendant la Messe
: LALLEMAND Prénoms : Guy Conflit : Guerre d'Algérie Grade, unité : Sous-lieutenant - 1er R.C.P. [Infanterie] - R.C.P. Régiment de Chasseurs Parachutistes
Situation familiale : Frère de l'aumônier parachutiste Yannick LALLEMAND
Décès Date : 05/03/1956 (22 ans) Pays : 9352 - Algérie Commune : Bou-Hammama
Mention Mort pour la France : Oui
Colonel LALLEMAND Commandant du 22ème ... - Images de TENES
tenes.info/galerie/
S/Lt Guy LALLEMAND (1er RCP - Tué dans les Aurès) S/Lt Jacques LALLEMAND (18ème RCP / 22ème RI - Kimono 36) Sergent Gérard LALLEMAND (60ème ...
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Jacques Tourtaux
22 AU 26 AVRIL 1961 PUTSCH ET ECHEC DES GENERAUX FACTIEUX EN ALGERIE
Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961 à Alger, des éléments militaires de l'armée française sont entrés en dissidence et ont pris le pouvoir. Cette rébellion était dirigée par un quarteron de généraux à la retraite soutenus par les colonels activistes. Ces factieux tournèrent leurs armes contre la République qu'ils avaient pour mission de défendre. Ces mercenaires comptaient dans leurs rangs une majorité d'anciens SS et immigrés fascistes hongrois. Et ce n'est pas dans les états-majors militaires que la République trouva ses plus ardents défenseurs, mais chez les bidasses qui, dans leur majorité refusèrent spontanément de suivre les comploteurs étoilés et galonnés. Les appelés, arrivant dans un monde inconnu et isolé dans des villages perdus ont découvert le caractère horrible de la guerre.
Aux premières loges du drame qui se jouait dans les djebels, les fils de ceux et celles qui manifestaient et pétitionnaient pour la paix en Algérie ne pouvaient avoir de réactions bien différentes de leurs parents qui en métropole scandaient " le fascisme ne passera pas". Les putschistes découvrirent que les appelés refusaient de les suivre, qu'ils étaient prêts à utiliser leurs armes pour les combattre. Ils furent épaulés par certains cadres de l'armée, ils se mirent en grève, malgré l'instauration de la loi martiale et opposèrent une force d'inertie totale, aux ordres reçus, (refus d'aller en opérations, sabotages des messages). Enfin, malgré les interdictions, les surveillances et les censures, des jeunes plus conscients et plus politisés que d'autres firent avancer leurs idées et réfléchir autour d'eux. Ce fut la tâche de jeunes militants communistes, syndicalistes ou chrétiens progressistes. Leur lutte ardue et dangereuse est presque systématiquement passée sous silence par la plupart des auteurs. Après leur cuisante défaite, certains généraux insurgés s'enfuirent et devinrent les chefs de l'OAS, organisation terroriste qui n'hésita pas à tuer des jeunes du contingent. Ces tueurs bénéficiaient des hautes protections civiles et militaires.
Je n'avais pas 20 ans lorsque j'ai été incorporé direct en Algérie où j'ai effectué mes classes à Oued-Smar, annexe de la BA 149, à Maison-Blanche, près d'Alger.
Les classes se terminaient lorsque nous avons eu droit aux réjouissances. Le grand cirque avec clowns travaillant sans filet. De tous petits, petits, petits généraux hypers galonnés ont voulu faire la "révolution". A l'aide de leur fer de lance, le 1er REP (Régiment Etranger de Parachutistes de la légion étrangère), nos chefs "bien aimés" ont ourdi un complot contre la République en vue de garder l'Algérie française.
Les "grands stratèges" de l'armée française ont décidé de se retourner contre leur copain de Gaulle qu'ils ont pourtant porté au pouvoir en 1958. Nos grandissimes généraux sont à l'initiative, à la besogne. Ils omettent juste un "détail" : les gus du contingent. Patatras! Voilà que les petits soldats de l'an II, issus de l'armée de conscription, refusent d'obéir aux ordres de généraux renégats.
Les "monsieur Loyal" que furent les généraux Salan, Jouhaud, Challe et Zeller ont trahi la République qu'ils avaient pour mission de défendre. Seul le Peuple de gueux dont je suis peut prétendre revendiquer l'honneur de faire la Révolution. Ce mot sonne mal dans la gueule de ces généraux félons, officiers supérieurs et grands serviteurs des basses oeuvres d'un colonialisme agonisant.
Je veux rappeler ce qui s'est passé l'après-midi du 26 avril 1961 et que je relate aussi dans mon second livre.
Lorsqu'en compagnie d'une petite quinzaîne d'appelés, je suis muté dans la Mitidja et alors que nous sommes acheminés en camion GMC vers notre destination, nous stoppons pour laisser passer une importante colonne de véhicules militaires. Celle-ci est précédée d'une voiture civile noire transportant des officiers dont le commandant Helie Denoix de Saint Marc qui est à la tête des mercenaires du 1er REP, l'unité qui a servi de fer de lance aux généraux putschistes. Ces troupes d'élites sont en fuite! Les "bérêts verts" chantent : " non rien de rien, non, je ne regrette rien..." Edith Piaf s'en retourne dans sa tombe!
Au passage du dernier véhicule, nous essuyons des rafales de pistolets-mitrailleurs MAT49. Les trois ou quatre pieds-noirs de notre détachement n'en reviennent pas. Se faire allumer par les "copains", c'est-y pas un comble!
Lors d'un salon du livre, un jeune homme m'a acheté mon livre anticolonialiste que j'ai écrit sur la Guerre d'Algérie, à titre posthume pour mon oncle, m'a-t-il dit. En effet, le 26 avril 1961, l'oncle était dans le secteur de Blida et l'unité à laquelle il appartenait a été agressée par les mercenaires du 1er REP qui étaient en fuite et ont délibérément tiré à l'arme automatique sur les bidasses. J'ai tout de suite pensé que ce soldat était dans notre camion. En fait, il était affecté dans une unité d'infanterie, il n'était donc pas dans notre GMC.
J'avais déjà eu un témoignage d'un appelé, semblable au nôtre qui s'était également fait "rafaler"dans le même secteur. Il est donc clair que les parachutistes du 1er REP n'ont pas hésité à ouvrir le feu sur toute unité de soldats du contingent se trouvant malencontreusement sur leur chemin. L'oncle du jeune homme a été très affecté par cette lâche agression de militaires de l'armée française contre d'autres soldats français.
En faisant allégeance à la désastreuse et ruineuse politique guerrière, de croisade et néo coloniale de Georges Bush, Nicolas Sarkozy fera intervenir l'armée française partout dans le monde où l'intérêt des Etats-Unis l'exigera. Les endroits "chauds" où les soldats français interviendront se solderont par de nouveaux et sanglants massacres. Il est donc plus que temps, dans l'intérêt de tous les peuples, y compris du peuple français de rompre avec cette politique, héritage de la honteuse époque coloniale. Jacques Tourtaux
MOUZAIAVILLE
Date de dernière mise à jour : 11/07/2023