Les harkis pendant la période transitoire de la force locale algérienne, après le 19 mars 1962, suite aux accords d'Evian du 18 mars 1962

Yvon priou

Bienvenue et Bonne Lecture  - Merci, de me dire par un petit mot en fin de cette  page, qui est a lire en entier, si vous avez  appris des choses sur cette période de Guerre d'Algérie, en lisant celle-ci

Un nouveau témoignage récent    -  petit recapitulatif ,moi qui a connu la souffrance de mes parents je ne veut plus mettre ce mot harki que la france a coller sur notre dos, retenais bien ceci.Nos vieux qui ne sont plus de ce monde,
je le repeterai toujours aussi fort , ces vieux ont etait des rescapés par le courage de quelques militaires francais, ont doit les compter sur les doigt des deux mains qui ont desobei aux pouvoir politique de la france pour les sauver et les sortir de l algerie car leur destin aurrait pu etre tragique comme ces centaines de milliers qui sont rester la bas torturer et tuer emprisonner etc.
aujourd huiJ ai honte de voir certains descendant de ces vieux ou ceux qui sont encore vivant manger ds les assiettes politicienne de ce prendre en photo avec des hommes politiques ou president francais et aussi de rentrer ds les rangs polititienne francaise pour acceder a un poste et trahir ainsi la cause de nos vieux cela je ne retiendrai pas mes mots ce sont des sous hommes car la france n a jamais respecter nos vieux, les camps les barbeler etc ou certain bebe sont mort , la perte de leur maison de leur terre, de leur honneur. Ils n ont pas pu voir leur parents mourir la bas et ils n ont jamais pu faire leur deuil ces pauvres vieux n avait qu une chose en tete faire survivre leur familles ds des travaux les plus penibles qu il soit.
je crache a la geule de ceux qui ont vendu leur ame aux diable en mangeant avec ces politiques qui eux meme sont les descendant de la politique gauliste ainsi que toutes les formation politique de l epoque.
ils ont meme forcer nos parents a nous mettre des prenoms francais comme lapartheid les assistances sociale de l epoque jouer le jeu de la politique en forcant nos mere et pere a nous mettre de forces des prenoms francais en leur disant que sinons ils leur couperai les petites aides sociales de l epoque qui les aider à survivre comme le dit ma mere ils m ont forcer a te mettre un prenom francais. jusqu a maintnant tous ceci est rester en travers de ma gorge je n ai jamais voter ou pris de carte d electeur et ds ma tombe je n aurrai jamais a me reprocher d avoir trahit nos vieux lisez bien ceci les vendu et les soumis salemalikoum a ceux qui comprennent mon degout de tous cela!

Journée nationale vendredi 25 Septembre 2020 ( Hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives )

21 SEPTEMBRE 2020

Rédigé par Union Nationale des Anciens Combattants et leurs enfants et publié depuis Overblog  (avec l'aide du Colonel Abdelaziz MELIANI qui a commandait une unité de la force locale dans Orléansville en 1962  "corespondance téléphonique" )

Aux Harkis, Mokhaznis, Tirailleurs, Spahis, Membres des Forces Supplétives, des Gardes Mobiles de Sécurité, des Groupes d'Autodéfense et des Sections Administratives, aujourd’hui et pour la 21e année consécutive, sur tout le territoire national, la France leur témoigne avec solennité et gratitude sa reconnaissance.
Cette journée rappelle à tous les Français que ces héritiers des traditions des valeureux combattants de la glorieuse Armée d'Afrique ont, par leur engagement sous notre drapeau, sept années durant, illustré dans l'honneur et la loyauté les vertus militaires de leurs pères, grands-pères et aïeux.
En dépit des drames qu’ils ont vécus, la terrible épreuve de l'exil, ces braves parmi les braves sont restés des hommes dignes et courageux.
Leur destin tragique fait partie de notre histoire nationale, notre mémoire collective.
Ils furent plusieurs dizaines de milliers victimes de massacres en 1962 car notre pays la France les a abandonnés alors qu'ils furent victorieux sur le terrain.
Ces 
massacres et cet abandon doivent être reconnus.
Une nation se grandit toujours en reconnaissant ses fautes et en les assumant.
Des gestes et des engagements ont déjà été pris par nombre de nos chefs d'État :
- Président Jacques Chirac
- Président Nicolas Sarkozy le 14/4/2012
- Président François Hollande le 25/9/2016
Près de 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie, pensons-nous, notre pays s’honorerait en reconnaissant enfin officiellement et solennellement sa responsabilité dans l'abandon et la réparation des préjudices moraux et matériels subis.
C'est pour la France une dette d'honneur et de vérité.
Par cet acte de vérité il ne s'agit pas d'effacer le passé mais d'apaiser les mémoires
En effet la reconnaissance historique de la nation fera avancer la paix des mémoires qu'elle réconcilie, sans les opposer, ni les confondre.
Paix des Mémoires qui pourra aider, près de 60 ans après la fin de la guerre d'Algérie, à la réconciliation des deux côtés de la Méditerranée, dans LA VÉRITÉ, LE RESPECT ET L'APAISEMENT.
Honneur aux Harkis !
Vive la République, vive la France !
Colonel Abdelaziz MELIANI
- Commandeur de la Légion d’honneur
- Grand Croix de l’ordre national du Mérite
Président National de l’Union Nationale des Anciens Combattants et leurs enfants

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Entretien avec le général Maurice FAIVRE et son épouse Monique. Une vie auprès des Harkis.

Cet entretien a été réalisé par Paul Malmassari et Patrick Audoin pour la FM-GACMT le 28 mai 2018.

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Extrait  du courrier envoyé par les Préfets, pour le 25 septembre 2018

25 se

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En se qui concerne les Harkis  << Entre  -   la loi du 26 décembre 1961

 et.... une des dernières lois  ???     

   -   la loi « Mekachera » du 23 février 2005  il a été dénombré,.......

....21 lois par le Conseil Economique et Social saisi par le Premier ministre par lettre du 30 juillet 2007.>>

  Lire plus loin sur la page

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  -  Il y a une caisse noire au bataillon  -  qui fonctionne sur les soldes des harkis fictifs : on en a 30, et on nous en paye 80 -, et qui ne sert qu'aux locaux officiers. C'est d'une injustice criante"

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Extrait pris sur Site harkis

<< Récemment, mon oncle m’a informé qu’on leur faisait signer des chartes en arrivant en France pour ne pas qu’ils parlent de « ces événements » qu’ils ont vécu en Algérie.

J’en apprends de jour en jour sur la triste vie des HARKIS…>>

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Un message sur facebook le 07/09/2018, que je me mermet de mettre içi, pour rappeler certaines choses horibles

Harkis

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Copie extraite du livre  du   Genéral  Robert Gaget     Commando Georges   Renseignements et combats  Editions Grancher mai 2000  Général Georges Grillot    Capitaine en Algérie                                 

              Il est dommage que l’on ne puisse pas faire l’appel, et les témoignages manquent pour y suppléer Il y a sans doute eu moins de morts que l’on dit ; le F.L.N ayant surtout fait payer les chefs et les « traîtres »       

         - Quoi  qu’il en soit il n’est pas question de rejeter toute la responsabilité sur les dirigeants du F.L.N et sur ses tueurs

 Les vrais responsables, c’est Nous !

            - Nous ! qui avons attendu le 21 mars pour offrir a nos harkis, une intégration dans l’Armée Française.

             - Nous ! qui leur avons proposé une prime de « licenciement » comme de simple employés que l’on congédie pour incapacité ou difficultés économiques

Selon le général Buis alors colonel, et chef du cabinet militaire du haut-commissaire Christian Fouchet [4], il était prévisible que « parmi tous ces harkis que nous levions à tour de bras, il en était que nous condamnions par avance ». Mais leur grande majorité manquait de motivation et de zèle. « C'est pourquoi on pouvait penser qu'en dehors de quelques-uns, véritablement engagés à nos côtés contre le FLN, les harkis, dans leur ensemble, ne courraient pas grand danger au moment de l'indépendance, puisqu'ils avaient toujours eu, plus ou moins, un pied dans la rébellion. » Le général de Gaulle paraît avoir partagé ce point de vue, qui se retrouve dans de nombreux documents d'archives militaires 

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Compte tenu qu'a la date du 12 mai 1962, des Harkis étaient déjà en France

- l'auteur de ce site, Ancien Combattant du Contingent, militaire FSE  se retrouvait donc  "Otage" et (Prisonnier) dans la force locale Algériene,  a cette époque  à Tkout  Villaya 1 Algérie

12 mai 1962

Document - Message du Ministère des Armées, envoyé pour information au Haut-Commissaire à Rocher Noir, ou a la date du 12 Mai 1962  il est écrit sur ce document 

<< que plusieurs groupes d'anciens harkis seraient récemment arrivés en métropole>>

 

Effectivement   - D'autres harkis étaient dèjà dans la Vienne 86, au mois de Mai 1962, on peut lire dans la presse régional "plus de cent harkis et leurs familles ont été acheminés a Loudun "ferme de Saint Cassien "  grace au colonel Lallemand  et a Chauvigny grace au Général Demotte Robert (a "la Brelaissière") ( Source - Presse Régionale)« 17 familles, soit 90 personnes, en provenance de Tlemcen, arrivent à Poitiers le 12 mai 1962 », écrit la presse locale

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Site Jean J Viala    117ème RI  <<<< 30 mars 1962 : Mise en place de l'exécutif provisoire, au Rocher Noir, la cité administrative fortifiée à vingt kilomètres d'Alger. Fouchet passe la main à Farés ... 
Il reste fin mars 40 500 harkis, 18 000
moghzanis, 9 600 GMS, 9 000 auto défense. Le reste a été licencié. 21 000 ont demandé leur réintégration dans la vie civile, avec prime, 15 000 n'ont pas demandé la prime, 1 000 se sont engagés dans l'armée d'active (les célibataires) 2 000 ont signé un contrat civil de 6 mois (en partie dans la force locale)Source : Boualem « Les harkis au service de la France» Editions France Empire,1963)

Cela confirme mon témoignage que << j'avais aider a habiller des harkis en tenues neuves a Tkout avec mon camarade Boucher Jean Claude de Bressuire 79  vers le 15 avril 1962 dans la force locale>>

Temoignage du 11 Aout 2020  << Heureusement il y  avait d'autres  attitudes possibles entre obéir et s'insoumettre. En tant qu' officier appelé j'ai pu éviter des conséquences graves. Et quand j'ai  appris il y a quelques années qu'aucun des harkis que je commandais, et qui étaient restés en Algérie, n'avait été tué, j'ai compris que c'était une des conséquences positives de mes instructions  concernant le comportement des soldats, et qui, pour la plupart, allaient dans le sens d'une future indépendance>>

Le drapeau

Ou est-elle aussi  cette liste de noms de harkis dans la Force Locale ???

Photo prise dans les locaux du RICM de Poitiers, lors de la visite lundi 16 octobre 2023 dans la Vienne, de Madame Patricia Miralles Secrétaire d’Etat auprès du Ministre des Armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire

Présentation du livre   << la Force locale en Algérie 19 mars 1962- 31juillet 1962 Omar Hamourit >>

Dans la tourmente après le cessez le feu du 19 mars 1962 en Algérie, un militaire du contingent de Vouneuil sous Biard, qui avait été versé d’office par l’Armée Française, dans l’unité 434 de la force locale Algérienne * comme Militaire Français du contingent de Métropole, témoigne dans un livre avec un Militaire du contingent Algérien d’Alger, sur le parcours qu’ils ont effectué ensemble dans les Aurès avant le 19 mars 1962 pendant la guerre et ensuite dans la force locale Algérienne a Tkout et Guyotville, jusqu’à l’indépendance.

*(Accords d’Evian -10% FSE -90 % FSNA dans les 114 unités constituées par plus de 91 régiments sur toute l’Algérie, pour cette période transitoire)

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On retrouve des noms de Harkis dans des listes au Journal Officiel du 21 septembre 2018

Harkis 1

Harkis 2018

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ien -- http://www.ina.fr/audio/PHD94017840   sur passation de pouvoirs de la Force Locale 21/04/1962

Audio a écouter de la 8 minute a la 11 minute, ce qu'on peut voir sur www.ina.fr/video/CAF90002960

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Contre le 19 mars 1962

l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins et le Général Henry-jean Fournier Dordogne (2s) écrivent aux deux sénateurs de la Dordogne.

Octobre 2012      Extrait d'un artile, d'un courrier envoyé par le Général Henry-Jean Fournier aux Sénateurs de la Dordogne
  << j'observe également que, administrativement il conviendrait alors de retirer le statut de "combatttants"
 à tous ceux qui ont servi en Algérie entre le 19 mars et le 4 juillet 1962, date officiellle de la fin des combats
, par naissance de l'Etat Algérien >>

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http://www.algerie-focus.com/2015/03/harkis/

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POURQUOI peut-on lire dans un livre de 1964

Page 34 et 35  du  Livre  " L'Algérie sans La France"  en  1964  

   Lieutenant M

 " j'étais officier au 23 ème Spahis secteur de Géryville"

 ..." Dans les sections de réguliers de mon commando, jai rengagé les plus jeunes harkis;"

..." Beaucoup de mes réguliers allèrent alors a la force locale" 

Et il a aucun mot sur la force locale de cet officier dans cet article ci dessous

 Extrait  d'article copié  derniérement sur  le Web, par ce même Lt, devenu Général

LE DRAME DES HARKIS EN 1962

Général François M E Y E R , ancien lieutenant chef de harka.

Lieutenant en Algérie, j'ai servi pendant quatre années au 23 ème régiment de spahis en Oranie, de 1958 à 1962, dans une unité où le concours des algériens musulmans était considérable et j'ai commandé successivement deux harkas, en tant que chef de commando du Secteur opérationnel à Géryville, puis à Bou Alam toujours en Sud-Oranais

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Il y a le 25 septembre, une jounée nationale pour les Harkis -  à l'issue de celle-ci le 25 septembre 2016

Le Président français, François Hollande, a «reconnu», hier, la responsabilité de la France «dans l’abandon des harkis», ayant combattu avec l’armée française durant la Guerre de Libération nationale.

«Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil  inhumaines de ceux transférés en France», a déclaré le chef de l’Etat français, lors d’une cérémonie officielle d’hommage à Paris. Selon l’AFP qui a rapporté la déclaration, François Hollande, qui a été applaudi par les représentants des harkis présents dans l’assistance, a soutenu que «la France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises»  ??????????

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Benjamin Stora a écris dans "Mémoire" Publié par l'équipe MonHarki.com le 28 septembre 2016 (extrait)

"" A partir de 1960, la très grande majorité de la population Algérienne, a basculé du côté de l'indépendance, les harkis n'ont pas perçu cela.

Malheureusement en 1962 ils se sont retrouvés du mauvais côté de la barrière.""

Vienne

La Vienne terre d'accueil des Harkis 20/03/2012 05:35.

Plus de 4.500 rapatriés d'Algérie sont arrivés dans la Vienne en 1962, l'un des départements qui en a accueilli le plus dans l'ouest de la France (1.300 en Mayenne, par exemple). Une première vague en mai, « 17 familles, soit 90 personnes, en provenance de Tlemcen, arrivent à Poitiers le 12 mai 1962 », écrit la presse locale (*)après la ratification le 8 avril, en France, des accords d'Évian,
Une seconde vague arrive en juillet, « dès lors que des massacres visent tous ceux qui étaient considérés comme des " collaborateurs " par les nationalistes algériens ». De nombreux Harkis et leurs familles qui trouvent refuge dans la Vienne viennent d'Oran, où une fusillade a fait 150 morts le 5 juillet.
Pour assurer l'accueil de ces gens « dont l'immense majorité quitte l'Algérie dans l'urgence, sans moyens et sans objectifs », des comités locaux se mettent en place. A Poitiers, la SNCF et la compagnie des tramways départementaux sont mobilisés, la Croix-Rouge et les associations catholiques volontaires aussi.
« La majeure partie des rapatriés se concentre dans l'arrondissement de Châtellerault […] la ville la plus industrialisée, donc susceptible d'offrir des emplois. » Un certain nombre de ces familles va rester dans le Châtelleraudais, on retrouvera des rapatriés à l'usine Domine de Cenon-sur-Vienne, ou aux Fonderies de Châtellerault. Des ouvriers seront embauchés sur les chantiers de construction « des bâtiments de la plaine d'Ozon, le quartier de Châtellerault appelé à recevoir rapidement des populations rapatriées et immigrées ».
Une partie des rapatriés sera hébergée au camp de la Rye, au Vigeant, qui avait accueilli des réfugiés d'Indochine jusqu'en 1961. « De septembre 1962 à février 1963, la population du camp passe de 756 à 936 résidents […] le camp de la Rye est bien un centre d'hébergement transitoire […] à l'automne 1964, les effectifs ont beaucoup diminué, le camp a joué son rôle, mais deux ans et demi après le cessez-le-feu il reste encore plus de cent personnes qui n'ont pas accompli leur résinsertion dans la société. »

Harkis vienne

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   Bernard Bourdet que nous remercions pour ses témoignages sur  Internet - nous raconte "Un jour je fus envoyé à Alger avec une ambulance qui transportait deux faux malades, en réalité des harkis qu’il fallait soustraire aux recherches de l’ALN. Je n’étais pas très fier de cette mission : ils avaient peut-être accompli de sales besognes…?? "

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Je rappellerais aussi, au Président de la République Française, que pas une famille algérienne musulmane n'était "Algérie Française" dans la période de transition,

après le 19 mars 1962 et elles étaient toutes Algérie Algérienne,Img339 du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne du Président Ben Khedda avant le 1er juillet 1962

- Et comme, il y a eu des harkis enrôlés dans les forces locales de l'ordre algériennes

 Journaux de marche  des régiments :  - Celui de la compagnie du 2ème RIMA basée en Kabylie indique  que 14 des  harkis  sont désignés pour la force locale

- Comme  "ceux-ci ont été reconnus ??", j'ai bon espoir aussi , d'être reconnu un jour, pour la mission périlleuse  effectuée pour cette période transitoire, au service de la NATION FRANCAISE,

comme tous les Militaires du contingent FSE,  mutés d'office dans les 114unités des forces locales de l'ordre algériennes Img339 pour la mission qu'ils ont effectués, a l'issue du cessez le feu du 19 mars 1962

Harkis 25 septembre jpg

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Hollande et les harkis

La déclaration de François Hollande passe mal en Algérie. Voici ce qu’écrit à ce sujet le quotidien El Watandu 26 septembre :

«Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France», a déclaré le chef de l’Etat français, lors d’une cérémonie officielle d’hommage à Paris. Selon l’AFP qui a rapporté la déclaration, François Hollande, qui a été applaudi par les représentants des harkis présents dans l’assistance, a soutenu que «la France a manqué à sa promesse, elle a tourné le dos à des familles qui étaient pourtant françaises».(...)

Ce n’est pas la première fois que François Hollande parle des harkis et des pieds noirs. Dans une interview accordée à France Culture en mai dernier, il avait soutenu que «quand on parle du 19 Mars, on sait (que) c’est la fin de la Guerre d’Algérie, mais c’est aussi le début d’un certain nombre de massacres, dont les pieds noirs ou les harkis ont été victimes».

 

Contacté hier, maître Ali Haroun, qui était à l’époque membre du Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA), souligne qu’«en tant qu’Algériens, on n’a pas d’observation à faire sur la manière dont les harkis ont été accueillis en France dans des camps d’internements, ce sont des rapports franco-français». «François Hollande sous-entend que les harkis ont été massacrés, là je dis que jamais l’autorité du FLN, en juin, juillet et août 1962, n’a autorisé ou invité les Algériens ou l’ALN à se venger des harkis. Au contraire», précise Ali Haroun. Selon lui, les responsables de la Wilaya III et ceux de la Wilaya IV avaient demandé de «ne pas toucher aux harkis mais de les ramener aux postes de commandement». «Jamais le FLN ou le GPRA n’ont incité les Algériens à se venger de ceux qui ont aidé le colonisateur», indique encore Ali Haroun, qui souligne que «c’était regrettable, il y a eu des initiatives à l’échelle locale, dans des villages, contre des gens qui ont aidé le colonisateur». «Ces dépassements sont spécifiques aux pays qui ont connu des révolutions», ajoute l’avocat, qui donne l’exemple «des villageois français qui s’en sont pris spontanément aux anciens collaborateurs nazis».

Said Rabia

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MerciAprès la reconnaissance de responsabilité solennelle du président de la république le 25 septembre 2016, l’association harkis et droits de l’Homme a exprimé sa satisfaction pleine et entière.

Ce résultat est le fruit du travail d’associations de harkis qui ont œuvré sans relâche pour atteindre cet objectif. Nous sommes fiers et heureux d’être l’une d’entre elles.

Mais ce combat n’aurait sans doute pas abouti sans le soutien et l’engagement de personnalités ou d’associations qui ne sont pas issues du milieu harki et qui ont contribué à ce que, sur la quasi-totalité de l’échiquier politique français, depuis une quinzaine d’années, un consensus ait pu se construire progressivement sur cette question dans le monde politique d’aujourd’hui.

En ce qui nous concerne, nous tenons à remercier tout particulièrement :

Jean Lacouture (1921-2015), historien, journaliste et écrivain;
Jean Daniel, écrivain et journaliste ;
Pierre-Gilles de Gennes (1932-2007), physicien, prix Nobel de physique ;
Germaine Tillion (1907-2008), résistante femmes de lettres, ethnologue ;
Henri Alleg (1921-2013), journaliste ;
Dominique Schnapper , sociologue et politologue ;
François Jacob (1920-2013), chercheur en biologie, prix Nobel ;
Albert Jacquard (1925-2013), chercheur et essayiste ;
Anise Postel Vinay, résistante et déportée ;
Ariane Mnouchkine, metteur en scène
Bertrand Tavernier, réalisateur et écrivain ;
Saïd Taghmaoui, acteur ;
Boris Cyrulnik, psychiatre et psychanalyste ;
Jean-Pierre Bacri, acteur;
Patrice Chéreau, réalisateur ;
Dominique Cabrera, réalisatrice et actrice ;
Claude Bébéar, homme d’affaires et essayiste ;
Ghaleb Bencheikh, physicien et islamologue ;
Jean-Pierre Mignard, avocat ;
Claude Liauzu (1940-2007), historien ;
– Bachir Hadjadj, écrivain
– Toufik Allal, responsable associatif
Nabile Farès (1940-2016), écrivain et psychanalyste ;
Laurent Danchin, critique d’art et essayiste ;
Isabelle Adjani, actrice
– Rebecca Houzel, réalisatrice ;
– Régine Waintrater, psychanalyste et thérapeute familiale ;
Claude Lanzmann, journaliste, écrivain, producteur de cinéma ;
André Aschieri, et Marie-Louise Gourdon, mairie de Mouans-Sartoux ;
Régine Desforges, auteure ;
Roland Castro, architecte ;
Françoise Seligmann (1919-2013), présidente de la Fondation Seligmann ;
Alain-Gérard Slama, journaliste, écrivain ;
Patrick Imhaus, diplomate, écrivain ;
– Mouloud Mimoun, journaliste et chroniqueur cinéma ;
– Fadila Mehal, fondatrice des Marianne de la diversité :
Magyd Cherfi, chanteur ;
Axel Khan, médecin généticien, essayiste ;
Audrey Pulvar, journaliste ;
Daniel Costelle, documentariste et Isabelle Clarke, réalisatrice ;
La Ligue des droits de l’Homme, en particulier ses présidents, Michel Tubiana, Jean-Pierre Dubois et Pierre Tartakowski, sans oublier Gilles Manceron et François Nadiras ;
– La LICRA, en particulier son président Alain Jakubowicz ainsi qu’Alain David ;
– Le MRAP, son ancien président Mouloud Aounit (1953-2012), ainsi qu’Anne Savigneux.
– Jean Miossec, association 4ACG (Association des Anciens Appelés en Algérie Contre la Guerre ) ;
– Le milieu de l’édition, en particulier : Les éditions du cavalier bleu, Bernard Stéphan (Editons de l’Atelier ), Roger Tavernier, (éditons Zellige), Michel Reynaud ( éditions Tirésias), les éditions Gallimard pour la revue Les Temps modernes)

Un grand merci à ceux qui, au sein de l’association, nous ont accompagnés pour cet objectif : Stanislas, Mehdi, Ali, Christian, Fatima, Aliette, Dominique, Claire, Farida, Aïcha, Anne, Liliane, Geneviève, Alain, Anne-Lise, Francis, Josette, Jean, Heliette, Patrick, Philippe, Sabrina, Laurence, Ahmed, Fadila, Michel,….

Toutes nos excuses à ceux que nous aurions pu oublier ! Encore merci à tous !

Fatima Benamara, présidente de l’association harkis et droits de l’Homme

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http://popodoran.canalblog.com/archives/2016/10/04/34398377.html

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Certains Harkis ont été rapatriés par avions militaires sur Istres, dont  Le Bachaga Boualem  ancien Vice Président de l'Assemblée Nationale Française,  le 18 mai 1962

« L'ancien Vice-Président de l'Assemblée nationale Française, le Bachaga Boualem a écrit, dans un livre avant le 9 septembre 1962  "Mon pays la France"     Editons  France Empire. Page263         «  - Aujourd’hui je veux tourner une page, une page bordée de noir, une page de deuil et ne songer qu’à me battre pour le retour de mes harkis.  Le gouvernement avait prévue le rapatriement de   3 000 d’entre eux, j’ai réussi à en faire rapatrier 35 000 »

Dans un autre livre,  il écrit aussi  "" Copie à la page 297  - Dans le  livre "l'Algérie sans la France" imprimé en 1964  pour les Editions France -Empire  Le Bachaga Boualem,       « Le monde arabe s'arme. Il aidera l'Algérie à donner une bonne leçon à la France. Nos armées iront à Poitiers et à notre  tour nous occuperons votre pays. Pendant 130 ans au moins... »

( 297 est le numéro INSEE  de ma commune de Vouneuil sous Biard qui est ratachée à Poitiers )

97Harkis 3

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Les harkis des Aurés, n'ont pas tous été oubliés ?

Les officiers de mon régiment, avaient eu une  trè bonne idée (courrier reçu de mon ancien Capitaine  de Tifelfel en novembre 1992) qui avait la prévision de faire la  mème réunion avec les FSE !

Pour y 002

 En juin dernier (1992)  l'amicale  (des anciens officiers du 4ème BCP des Aurés) avait organisé une réunion avec les harkis qui se sont repliés en France. Cela s'est passé près de Tours et Il y a eu près de 200 personnes

Harkis des aures

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D'autres harkis étaient dèjà dans la Vienne 86, au mois de Mai 1962, on peut lire dans la presse régional "plus de cent harkis et leurs familles ont été acheminés a Loudun "ferme de Saint Cassien "  grace au colonel Lallemand  et a Chauvigny grace au Général Demotte Robert (a "la Brelaissière") ( Source - Presse Régionale)

 

Sur Internet on peut lire aussi

L’arrivée des rapatriés de la guerre d’Algérie  dans le département de la Vienne (1962-1964)

Au moins deux exemples sont connus dans le département de la Vienne: En mai 1962 un groupe d'une vingtaine de personnes arrive dans la propriété d'un officier à Saint Cassien pès de Loudun; Toujours en Mai, le préfet signale au ministre de l'intérieur l'arrivée de 17 familles de harkis en provenance de Tlemcem, et hébergés dans la propriété d'un officier près de Chauvigny. C'est d'ailleurs une aide d'urgence accordée par la Préfecture qui a réglé la facture de 130 francs présentéé par la Compagnie des Rapides du Poitou pour le transport de Poitiers à Chauvigny de ces 17 Familles le 12 mai 1962 

Selon les témoins, rien n’aurait été organisé au départ d’Algérie pour le transport des harkis. Ils partent par leurs propres moyens et empruntent en général des cargos de marchandises. Les harkis de Châtelleraultr elatent leur regroupement à Oran du 29 mars au 9 mai 1962, leur embarquement pour Marseille à bord d’un cargo, la naissance d’un bébé durant la traversée, et leur transfert dans le département de la Vienne le 12 mai   " comité départemental d’accueil pour les rapatriés d’Algérie".. 

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L’invité du 19h/ Pierre Daum: Écrivain et journaliste

تابعوا قناة الشروق الإخبارية على الترددات التالية : NileSat 12418 H SR:27500 | Hotbird 11623 V SR:27500 أو عبر…

youtube.com

  1. ***********************************

Sur la date du 12 Mai ?

Extrait d'un article retrouvé sur Internet le 13/12/2015 sur LDH Section de Tourcoings en cliquant sur la 225ème adresse Mail sur  - force locale 1962

Cette date du 12 mai a l’inconvénient de renvoyer à la seule responsabilité d’hommes comme Pierre Mesmer, Christian Fouchet ou Louis Joxe, qui avaient par ailleurs le mérite de rechercher une solution politique au drame algérien, et elle laisse de côté celle d’hommes et de forces qui n’ont cessé de préparer, de prolonger et d’utiliser ce drame. Celle, notamment, de Raoul Salan, chef d’état major de l’armée en 1957 et 1958, qui a poussé à l’enrôlement massif de harkis, puis comme chef de l’Organisation de l’armée secrète (OAS) en 1961 et 1962, qui a combattu les efforts pour une transition pacifique vers l’indépendance de l’Algérie, au risque d’accentuer gravement leur mise en danger en entravant l’intégration de certains d’entre eux dans la « force locale ». La LDH estime que cette question, longtemps instrumentalisée par les jusqu’au-boutistes de l’Algérie française, doit échapper clairement à leur discours idéologique pour devenir un objet d’histoire

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Harkis 1

Harkis 2

Harkis de Picardie. Picardie,  71 443 vues Ajoutée le 4 juin 2012

1962, année de la fin de la guerre d'Algérie, les harkis débarquent en France dans l'urgence...

 Dans la Somme, les premiers arrivés descendent en gare d'Amiens le 14 mars 1962 

sans rien connaitre de la Picardie... 1600 supplétifs de l'armée française et leurs familles ont ainsi été rapatriés dans le département au fil de cette année.. Un exil qui s'est bien souvent fait dans la douleur.... Une plaie qui n'est aujourd'hui, 50 ans après pas vraiment refermée.. Reportage France 3 Picardie, Sabine et Bernard Godard. Montage Nicolas Duchet 

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Témoignage d'un  Militaire instituteur qui est retourné en 1988 en Algérie où, il avait enseigné .  "Les harkis restant de la SAS de Sahari s’en sont bien tirés (sauf un), ils sont devenus Moudjahidin, ils nous l’ont confirmé en 1988. Ils avaient vécu avec la présence militaire française tout en souhaitant la libération par le FLN "****************************************************

1 mai harkis

http://lederniertabou.com

Le "Dernier Tabou" Les harkis restés en Algérie après l'indépendance

Merci,  pour le document sonore où on entend un harki racontant sa vie en arabe, avec traduction en Français. On apprend qu'il a été dans la Force Locale, ce qui étonne………(pas moi)

 En fait, en lisant le livre de Pierre DAUM, je vois qu'entre le Cessez Le Feu et l'Indépendance, de nombreux supplétifs musulmans ( harkis-mokhaznis-GAD..) ont été dans la Force Locale.

On en apprend tous les jours !!

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Les voix de Madjid Aribi et Hamid Benmansour, ils sont Harkis et vivent en Algérie depuis l’indépendance !
Leurs témoignages sont inédits et font tomber le dernier tabou, celui selon lequel les Harkis auraient été, soit massacrés par les Algériens, soit sauvés par la France à la fin de la guerre en 1962. ( Ils parlent de la force locale, de la période de trois mois avant la'indépendance)

Pour la première fois, vous allez entendre les témoignages de Harkis restés en Algérie, où nous les avons rencontrés, suite à l’enquête historique de notre invité Pierre Daum.
Il est le premier journaliste à avoir recueilli la parole des Harkis restés en Algérie dans son livre «Le dernier tabou » paru aux éditions Actes Sud.

Un reportage de Zahra Chenaoui.

Dans des commentaires sur le Dernier Tabou sur Internet on peut lire 

 En signature   Michel ENAUD , ancien combattant de l'OAS et fier de l'avoir été

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Discours de M. Jacques CHIRAC, Président de la République Française             - à l'occasion de la journée d'hommage national aux Harkis   Palais de l'Élysée, le mardi 25 septembre 2001 Mesdames et Messieurs les Présidents d'associations, Mesdames et Messieurs, mes chers compatriotes, Permettez-moi de vous dire tout le plaisir et toute la fierté que j'éprouve à vous accueillir dans cette maison, qui est aussi la vôtre et celle de tous les Français. Pour vous, pour moi, pour tous ceux qui ont connu les années tragiques au cours desquelles la France et l'Algérie se sont séparées, la cérémonie d'aujourd'hui est empreinte d'une grande émotion. C'est un rendez-vous avec l'honneur, avec la fierté d'hommes qui se sont battus pour la France et pour les idéaux qu'elle représente. C'est aussi un rendez-vous avec notre histoire. Une histoire mal connue, une histoire douloureuse et souvent déformée. Une histoire qu'il importe aujourd'hui de rappeler aux Français, parce qu'elle exprime la souffrance d'hommes qui ont aimé notre patrie. C'est enfin et surtout un rendez-vous avec la République. Avec son unité, qui ne saurait s'accommoder d'aucune forme d'exclusion. Avec la continuité de son histoire, qui ne peut accepter aucune forme d'oubli. C'est au nom de cette idée de la République que nous rendons aujourd'hui un hommage solennel aux anciens des forces supplétives, ceux que l'on a pris l'habitude d'appeler les Harkis, et que nous affirmons le devoir moral de la Nation envers eux. "La République française témoigne de sa reconnaissance envers les rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie pour les sacrifices qu'ils ont consentis". Ainsi s'ouvre la loi du 11 juin 1994, adoptée à l'unanimité par le Parlement. Ces mots figureront désormais sur la pierre des Invalides, mémoire vivante de la France, ainsi que dans vingt-sept autres lieux de notre territoire, que les Harkis ont marqués de leur présence et de leur souvenir. Depuis la fin des affrontements qui se sont déroulés en Algérie, le temps a commencé son oeuvre. Sans effacer les moments héroïques, il nous permet aujourd'hui de porter un regard de vérité sur les déchirements et les horreurs qui ont accompagné ce conflit comme sur les drames terribles qui l'ont suivi. Le travail de deuil, indispensable, ne doit en aucun cas être synonyme d'oubli. Nous devons hommage et fidélité aux combattants qui ont lutté, et parfois donné leur vie pour la France. Harkis, Moghaznis, tirailleurs, spahis, membres des forces régulières ou des forces supplétives, des groupes mobiles de sécurité, des groupes d'autodéfense et des sections administratives spécialisées : ils sont plus de 200 000 à avoir pris les armes pour la République et pour la France, pour défendre leurs terres et pour protéger leurs familles. Pour beaucoup de ces soldats, parfois très jeunes, la guerre a été le premier des déchirements de la vie. Tous méritent aujourd'hui de prendre leur place dans notre mémoire militaire, au sein des armées qui ont illustré notre drapeau. En passant ce matin en revue les régiments héritiers des glorieuses unités de l'armée d'Afrique, je pensais également à l'ensemble des Français musulmans qui ont combattu pour leur pays, aux soldats qui ont sauvé l'honneur du drapeau français dans les heures les plus tragiques de notre histoire et aux nombreux contingents qui, pendant plus d'un siècle, se sont distingués sur tous les continents. Les Harkis ont perpétué leur mémoire, dans l'honneur et le dévouement. Notre hommage s'adresse aussi aux personnels civils, aux responsables administratifs et politiques, aux nombreux musulmans qui ont tant sacrifié à leur engagement au service de la République, au point d'y avoir parfois trouvé la mort. Notre souvenir va enfin à l'ensemble des hommes, des femmes, et hélas aussi des enfants qui ont péri en Algérie, victimes de la guerre et de la haine. De ces années tragiques, rien ne peut s'effacer. Pour les populations civiles, le 19 mars 1962 a marqué la fin des hostilités militaires, mais pas la fin des souffrances. D'autres épreuves, d'autres massacres sont venus s'ajouter aux peines endurées pendant plus de sept ans. Qu'elles soient tombées avant ou après le cessez-le-feu, nous devons à toutes les victimes l'hommage du souvenir. Oublier une partie d'entre elles, ce serait les trahir toutes. Aux combattants, à ces hommes, à ces femmes, j'exprime la reconnaissance de la Nation. C'est pour la France une question de dignité et de fidélité. La République ne laissera pas l'injure raviver les douleurs du passé. Elle ne laissera pas l'abandon s'ajouter au sacrifice. Elle ne laissera pas l'oubli recouvrir la mort et la souffrance. Puisse ce 25 septembre témoigner de la gratitude indéfectible de la France envers ses enfants meurtris par l'histoire ! En même temps qu'un hommage, cette journée est l'occasion d'exprimer le devoir moral que notre pays conserve à l'égard de ceux qui l'ont servi. Ce devoir de vérité et de reconnaissance est pour le Président de la République et pour le chef des armées une obligation impérieuse, une dette d'honneur. Engagé comme vous dans le conflit algérien, je sais l'aide que vous avez apportée à la France. Je comprends le sentiment d'abandon et d'injustice que vous avez pu éprouver. Et je partage votre amertume devant certaines attitudes et certains propos. Sachez que je les condamne fermement. Notre premier devoir, c'est la vérité. Les anciens des forces supplétives, les Harkis et leurs familles, ont été les victimes d'une terrible tragédie. Les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie. Ils doivent être reconnus. La France, en quittant le sol algérien, n'a pas su les empêcher. Elle n'a pas su sauver ses enfants. Les Harkis ne sauraient demeurer les oubliés d'une histoire enfouie. Ils doivent désormais prendre toute leur place dans notre mémoire. La mission des historiens doit se poursuivre. Elle doit être menée avec conscience et impartialité. La connaissance du passé, parce qu'elle permet de rendre justice aux victimes de l'histoire ne peut que servir l'approfondissement de notre concorde nationale. Ce devoir de vérité trouve son prolongement naturel dans un devoir de reconnaissance. Malgré l'intervention de l'État, des collectivités locales et l'action généreuse de nombreuses associations, les difficultés de l'accueil initial, marqué par le confinement dans des camps ou le regroupement dans des quartiers isolés, ont conduit à des situations de précarité et parfois d'extrême détresse. Les conséquences en sont encore visibles aujourd'hui. Sans doute une France profondément marquée et divisée par le conflit algérien n'étaitelle pas préparée à l'accueil des rapatriés. Mais il faut aujourd'hui réparer les erreurs qui ont été commises. Alors que tout dans notre tradition républicaine refuse le système des communautés, on a fait à l'époque, dans l'urgence, le choix de la séparation et de l'isolement. Les jeunes ont également souffert, victimes de l'installation trop précaire de leurs parents. Leur scolarité, leur formation se sont déroulées dans des conditions particulièrement difficiles, qui sont encore à l'origine de handicaps importants. Pour eux comme pour la France, tout cela représente une perte de chances intolérable. Nous devons y remédier, par fidélité à notre tradition d'accueil et par respect pour ce que les Français musulmans rapatriés apportent à notre pays, à son équilibre social, à sa culture et à son ouverture sur le reste du monde. La communauté nationale a commencé à prendre en compte cette situation, notamment à travers les lois de 1987 et de 1994. En réparant une partie du préjudice subi. En aidant les veuves des anciens combattants. En créant un véritable statut pour les captifs. En favorisant aussi l'accès à la propriété, afin que les Harkis s'enracinent dans la patrie qu'ils ont contribuée à défendre. Ces mesures n'ont pas répondu à toutes les difficultés, tant le retard accumulé était important. Mais elles ont permis d'améliorer la situation des rapatriés. Elles doivent être poursuivies et prolongées. Au-delà de l'approfondissement des actions déjà entreprises, cela nécessite de lutter plus efficacement contre toutes les discriminations, quels que soient le lieu où elles s'expriment et la forme qu'elles revêtent. Cela veut dire aussi encourager la formation et favoriser l'accès à l'emploi des plus jeunes générations, qui restent encore indûment pénalisées dans leur recherche de travail. Comme je l'ai toujours fait, je veillerai à ce que les Harkis et leurs enfants aient toute leur place dans notre communauté nationale. C'est un devoir républicain. La force d'une Nation tient d'abord à son unité, à une histoire partagée, à la solidarité qui l'anime, à la fierté que chacun retire de son appartenance à une collectivité humaine vivante et fraternelle. Nous avons le devoir d'agir pour que tous les Français, d'où qu'ils viennent, puissent se retrouver dans la République. Les anciens des forces supplétives ont fait, il y a quarante ans, le choix de la France. Ils ont quitté leur terre natale et leurs proches pour reconstruire leur vie en France et continuer à participer à l'histoire de notre pays. Ce choix, ils le renouvellent, eux et leurs enfants, tous les jours. Il est juste qu'ils trouvent partout les moyens d'exercer leurs droits de citoyens et d'exprimer leur fierté d'être français. Mesdames et Messieurs, La France se veut avant tout une communauté de destin. L'appartenance à la Nation ne vient pas seulement chez nous du sol, ni de la naissance, mais aussi et surtout de l'adhésion aux valeurs de la République et de la volonté de vivre ensemble. Cela crée des obligations particulières envers ceux pour qui la citoyenneté française a été un choix et, plus encore qu'un choix, un combat. Ce combat, celui de vos pères, le vôtre, est aussi celui de tous les Français. Je me réjouis que l'ensemble de nos concitoyens se montre de plus en plus sensible à l'histoire des Harkis, aux tragédies qui ont marqué leur destin, aux difficultés qu'ils rencontrent. Chacun s'accorde aujourd'hui à reconnaître leur engagement, l'aide qu'ils ont apportée à la France et le devoir que la République garde envers eux. Au nom de l'ensemble de nos concitoyens, je suis heureux d'adresser aux Harkis et à leur famille ce message solennel de respect, d'amitié et de reconnaissance, en leur faisant part de toute la gratitude de la France pour les sacrifices qu'ils ont consentis.                      Je vous remercie

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Les harkis pendant la période transitoire de la force locale en Algérie

Et on lit toujours sur des commentaires de la Guerre d'Algérie,  et, dans une multitude de livres sur les harkis, beaucoup de commentaires que l'armée Française n'a rien fait pour ses harkis ?

      Source : Conseil  Economique et Social

Loi du 26 / 12 / 1961 - Texte fondateur pour tenter de résoudre les difficultés des rapatriés et des harkis

Décret  61 / 281 du 30 Mars 1961 relatif aux services accomplis dans les formations supplétives en Algérie et dans les départements des Oasis et des Saoura

Décret 61 / 1196 du 31 octobre 1961 édictant les dispositions en faveur des personnels servant dans les harkas en Algérie 

Décret 61 /1201 du 6 novembre 1961 portant réglementation applicable aux personnels des harkas en Algérie

Décret 62/ 318 du 20 Mars 1962 fixant les dispositions applicables aux personnels servant dans les harkas en Algérie

Entre - la loi du 26 décembre 1961 et une des dernières - la loi « Mekachera » du 23 février 2005  il a été dénombré,........21 lois par le Conseil Economique et Social saisi par le Premier ministre par lettre du 30 juillet 2007.

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Loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens supplétives ou assémilés et victime de la captivité en algérie 

5 févr. 2011 - Loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations ... Les modalités de versement de cette allocation sont fixées par décret, en tant que de besoin. .... Discussion et adoption le 17 mai 1994.

Décret n°94-648 du 22 juillet 1994 portant application de la loi n° 94-488 du 11 juin 1994 relative aux rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés ou victimes de la captivité en Algérie 

  """Le 8 Mai 1994, j'avais envoyé un courrier complet au Ministère de la Défense concernant les militaires du contingent qui avaient été mutés d'office dans les formations algériennes des unités de la force locale algérienn e, et, qui concernait plus spécialement l'unité 434 (UFO) dont les soldats FSE avaient été fait prisonniers par les militaires Musulmans.  

Je viens de constater que le rapport  de cet événement, que j'avais fourni  pour témoignage, au Ministère de la Défense, (a servi - a cet époque  pour élaboré cette loi en faveur des militaires Musulmans ?? )

    - en oubliant les militaires Français de Métropole, qui avaient été capturés, par ceux-ci """

"" j'avais reçu une réponse le 27 juin 1994 et,  après plusieurs rappels  de courriers,   j'avais reçu enfin  confirmation  de ma présence dans les forces locales algériennes le 19 juin 1995"

Monsieur Philippe Mestre, Ministre des anciens combattants et victimes de guerre a bien reçu la lettre par laquelle vous vous plaignez, notamment du fait, que les services que vous avez effectués en Algérie après le 19 mars 1962 ne soient pas mentionnés sur votre livret militaire.

 

  - Que pouvait-il se passer aprés le 19 mars 1962 ?

Avec les révélations faites a un tribunal, au Procés du Général Salan, 2 mois a peine aprés le 19 mars 1962 

   -  Copie de la déposition de M Renucci, à l’audience du 21mai 1962 au Procès du Général Salan.

 M Renucci Général de division de réserve, député qui représentait les Aurés à l’Assemblée nationale  "c’est ainsi qu’on a pu recruter, toujours sous les ordres du général Salan, cette Harka qui a eu l’honneur, il y a deux ans, de défiler au 14 juillet à Paris, la seule Harka qui n’a pas eu de déserteurs et qui a, à son tableau de chasse, car c’est un commando de chasse, sept fois son effectif en tués chez les fellaghas".

 - Que pouvait faire l'armée Française pour le groupe de harkis évoqué dans le témoignage ci-joint ? - d'un appelé du  contingent - que  nous avons  recueilli dernièrement sur Internet              << Mon premier travail  a été, avec Pierre, un autre appelé, de recenser la population d’une partie reculée d’un douar, le Dehaguena. Un groupe de harkis était sensé assurer notre protection. En réalité ils s’éloignaient de nous pour fouiller les mechtas et piller les maigres jardins. Le jour où l’on est venu nous dire qu’ils avaient violé une femme devant son mari, nous avons refusé qu’ils nous accompagnent. Cette expérience a influencé mon opinion sur les harkis que je voyais comme des traîtres à la cause de leur peuple. Cependant notre interprète était un brave homme qui s’était engagé pour faire vivre sa famille. Je m’efforçais alors de ne pas généraliser >>.

  -   Un autre témoignage       << ( D’autant plus qu’il y avait parmi nous, un sergent-chef harki nommé ...., chargé du renseignement en se mêlant à la population, individu odieux par ses méthodes et ses exactions nombreuses… et on ne pouvait pas demander à la population de ces douars de séparer le bon grain de l’ivraie ! Il a été assassiné au moment de l’indépendance et je ne le regrette pas ! ) >>

Moi, en tant que planton du Capitaine, dans l'unité 434  de la force locale, j'avais reçu l'ordre d'aller aider mon camarade Jean-Claude Boucher FSE du magasin d'habillement  a habiller des harkis en complétant, ou,  en leurs donnant le paquetage complet en neuf dès notre arrivé a Tkout (15 Avril 1962? )

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Un autre témoignage sur les DCD Algériens pendant cette période, où bien sûr des anciens harkis se sont trouvés embarqués.

A l’indépendance BOGHARI / Ksar el Boukhari est le théâtre de violents accrochages militaires inter-algériens entre les troupes du MNA et celles de l'ALN qui occasionnent 600 morts les 30 aout et premier septembre 1962

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On peut même lire aussi sur la force locale algérienne, un témoignage  du Lieutenant Rabah Khélif  ""qui commandait une unité française ?""  qui a été repris X fois ensuite,  Et on peut lire aussi sur Internet  d'autres témoignages disant pas la même chose comme ci- dessous  qui n'a pas été repris

TEMOIGNAGE du Lieutenant Rabah KHELIF         Commandant la 4ème compagnie du 30ème Bataillon de Chasseurs  Portés  

ACTION EXCEPTIONNELLE D'UNE UNITE MILITAIRE FRANCAISE à ORAN le 5 juillet 1962           

        Des ordres écrits, qu'ils avaient du signer, leur enjoignant de ne pas bouger de leur cantonnement, avait été donné  aux officiers qui commandaient les 12 000 soldats, gendarmes et C.R .S. répartis dans chaque quartier de la ville d'ORAN.   Le Lieutenant KHELIF et sa compagnie étaient stationnés   dans le secteur d'ORAN ce 5 juillet 1962.

En fait ce n'était  que l'unité 430 des forces locales de l'ordre Algériennes, et ce lieutenant était sous l'autorité de L'Exécutif provisoire Algérien, depuis avril 1962 ?????

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 Témoignage de Rabah Klélif a Mohand Hamoumou   (  Source Internet)

Rabah Khélif qui a été le représentant des Harkis en France, était donc dans une unité de la Force locale Algériennne jusqu'au 5 juillet 1962

Refus 

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Et qu'a fait l'armée Française ? et que faisait l'armée Française,  pour "protéger" ses militaires de souche européenne FSEle 1er novembre 1956*, le 4 février 1958*², 26 Janvier 1961, le 17 mars1962, le 30 avril 1962,

et, surtout ensuite, pour retirer comme convenu dans les accords d'Evian, ceux qui avaient été mutés d'office dans la Force locale de l'ordre algérienne aprés le 19 mars 1962.

* Le 1er novembre 1956 Rien n'a été vraiment fait pour retrouver les 20 militaires FSE +(20 FSNA)  fait prisonnier et  disparus des Abdellys 

Le 4 Février 1958  les 33 militaires du poste d'El Haourane furent attaqués, et les 17militaires FSE y trouvèrent la mort ou furent emmmenés comme prisonniers

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 Copie  site  http://www.araprem.asso.fr/les_harkis.htm

"Le devoir d'une Nation c'est de protéger tous ses citoyens, L'honneur d'une Armée c'est de récupérer tous ses soldats".

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 Lot et garonne

  Voir sur  le Web ;     1962, fin de la guerre d’Algérie

Le Lot et Garonne à l’heure des Accords d’Evian

Conseil Général  du Lot et Garonne

Tout est bien renseigné en particulier le bon accueil des harkis !, contrairement a ce qu'il est  écrit ça et là ailleurs. Mais ...Pas un mot sur la Force Locale  de l'ordre Algérienne ?

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Après les Harkis réguliers, les Harkis  fictifs, en 2019 on peut lire sur Internet     La question des « harkis blancs »

Projet de loi de finances pour 2019 : Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation

<< Votre rapporteur a été sensibilisé à la question des anciens supplétifs de droit civil, parfois abusivement appelés « harkis blancs ». Ces auxiliaires de l'armée française ont collaboré avec l'armée de diverses manières sans toutefois participer directement à des combats>>

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Les harkis ont toujours été  rétribués, sur des crédits d'un ministère civil

Des Harkis fictifs et des Harkis réguliers

Un Extrait  du  journal Officiel de la République Fra nçaise, a connaître sur la force locale Algérienne.  

 Assemblée NATIONALE - Séance du 30 Novembre 1961   page 5158

M Emile-Pierre Halbout   - Le problème est important et j'estime en cette matière, qu'il ne faut pas toujours innover

  M.le Ministre d'Etat vient d'indiquer que cette force allait être rétribué par un ministère civil. Mais les Harkis, qui sont des militaires, sont dèjà rétribués, depuis toujours sur des crédits d'un ministère civil( voir fin de la page , un nouveau élement sur Harki, retrouvé sur Internet par hasard, le 14 janvier 2014)    le harki fictif

Projet de loi de finances pour 2019 : Anciens combattants, mémoire et liens avec la Nation

 

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 Confirmation - Dans le Livre de  Eric Kocher-Marboeuf      Le Patricien et le Général. Jean-Marcel Jeanneney et Charles de Gaulle 1958-1969. Volume I

       "Toutefois le général Valentin, ancien membre de l’état-major du général de Brébisson, insiste aussi sur le fait qu’on avait eu tendance, durant les opérations, à gonfler le nombre de harkis, car les unités percevaient de l’argent pour les rémunérer et cela leur permettaient d’améliorer l’ordinaire. Cela lui donne à penser que le nombre de harkis pouvant être pourchassés était plus faible qu’on l’a longtemps cru"

Confirmation - aussi par un militaire du contingent sur un site Internet, ou, il raconte son service militaire, en tant que responsable du foyer de son régiment en 1961

 Copies extraites;  "J'essaie de défendre les intérêts de l'argent qui m'est confié - et qui appartient à la troupe -, contre les envies de tout le monde. Mais ce n'est vraiment pas facile de débloquer des crédits - qui nous appartiennent tout de même -, pour améliorer quelques locaux, même ceux du foyer. Mon magasinier et son chien se gèlent la nuit, car ils couchent sous une alvéole, pratiquement à ciel ouvert !

 Il y a une caisse noire au bataillon - qui fonctionne sur les soldes des harkis fictifs : on en a 30, et on nous en paye 80 -, et qui ne sert qu'aux locaux officiersC'est d'une injustice criante"

   " C'est lui ( un de ses camarades) qui va mener à bien la fermeture du plafond de notre bureau-magasin, car, construite en été, notre boutique n'a pas de toit, sinon celui du barrage, 10 m au-dessus, et à l'air libre".

     " Le commandant m'a refusé l'autorisation de dépenser 30.000 F. sur les fonds du foyer pour acheter de l'isorel et des chevrons, alors que lui se fait construire, sur les fonds harkis, une villa d'un million.

Alors, nous sommes devenus voleurs, et tous les matériaux qui traînent dans le camp ( ceux de la chapelle, aussi ! ), nous les ramassons. D'ici quelques semaines, cela va devenir un petit bijou, où il fera bon travailler. "

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 Copie extraite sur  Internet , Hommage à François Meyer Site AJIR

    Le Général François Meyer fait indiscutablement partie de ces "Justes", auxquels AJIR veut rendre hommage . "Justes" qu’il conviendrait d’honorer au plan national comme l’ont été récemment les Français qui ont protégé et caché des juifs pendant la seconde guerre mondiale.    En 1961, il est clair que de Gaulle veut "larguer" l’Algérie.François Meyer mesure tous les jours sur le terrain les conséquences dramatiques de ce virage politique.Le commando griffon est dissous. Les nombreux musulmans fidéles à la France se sentent abandonnés. Les harkis sont désemparés. Le FLN qui a été complétement défait sur le terrain remporte une grande victoire politique.

    Les solutions proposées aux harkis sont lamentables : engagement dans l’armée pour certains célibataires, abandon à leur sort avec une modique prime, enrôlemement dans une force locale sous contrôle FLN !

 Copie Internet -  L'Armée française recruta également environ 3 000 anciens éléments du FLN et de l'ALN dont certains formèrent le célèbre Commando Georges du lieutenant Georges Grillot. La plupart d'entre eux furent victimes de représailles à partir de 1962

 - Ne vous en déplaise Mon Général ........ Si la proposition de l'enrôlement des Harkis dans la Force locale, était lamentable,  la mutation des  Militaires Français de Métropole dans cette force locale Algérienne, sans leur demander leur avis, par des officiers de l'armée Française comme vous, ne l'était pas moins ?

Et la mutation des militaires FSE dans la force locale, personne en a parler ??

Car on ne fait que de dire,  d’écrire, et de parler maintenant des disparus aprés le 19 mars 1962 (militaires et civils) que rien n'a été fait pour les harkis!….. et…. pourtant...?

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Source : Conseil  Economique et Social

Loi du 26 / 12 / 1961 - Texte fondateur pour tenter de résoudre les difficultés des rapatriés et des harkis

Décret  61 / 281 du 30 Mars 1961 relatif aux services accomplis dans les formations supplétives en Algérie et dans les départements des Oasis et des Saoura

Décret 61 / 1196 du 31 octobre 1961 édictant les dispositions en faveur des personnels servant dans les harkas en Algérie

Décret 61 /1201 du 6 novembre 1961 portant réglementation applicable aux personnels des harkas en Algérie

Décret 62/ 318 du 20 Mars 1962 fixant les dispositions applicables aux personnels servant dans les harkas en Algérie

Entre - la loi du 26 décembre 1961 et une des dernières

 - la loi « Mekachera » du 23 février 2005

il a été dénombré,........21 lois par le Conseil Economique et Social saisi par le Premier ministre par lettre du 30 juillet 2007.

Textes publiés entre décembre 1961 et novembre 1964 (du plus récent au plus ancien)

  • Décret n° 64-1141 du 16 novembre 1964 portant application de l'article 7 de la loi de finances rectificative pour 1963 (n° 63-1293 du 21 décembre 1963)

JO 18-11-1964 p. 10322-10323 (Dispositions applicables à certains personnels des entreprises de transport)

  • Décret n° 64-1139 du 16 novembre 1964 portant application de l'article 7 de la loi de finances rectificative pour 1963 (n° 63-1293 du 21 décembre 1963)

JO 18-11-1964 p. 10326 (Dispositions applicables aux salariés agricoles)

  • Décret n° 64-855 du 20 août 1964 relatif à la procédure d'attribution des subventions pour rachat des cotisations d'assurance vieillesse par les rapatriés

JO 23-08-1964 p. 7734-7735 (Remplacement de l'art. 4 du décret n° 63-96 du 8 février 1963 relatif à l'aide accordée aux rapatriés bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961 en matière de rachat de cotisations d'assurance vieillesse)

  • Loi de finances rectificative pour 1963 (n° 63-1293 du 21 décembre 1963)

JO 24-12-1963 p. 11596 (Art. 7 : Obligation, pour les institutions gérant des régimes complémentaires et la Caisse nationale des barreaux français, d'avancer, sous certaines conditions, des allocations de retraite aux personnes rapatriées d'Algérie)

  • Décret n° 63-1036 du 15 octobre 1963 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 17-10-1963 p. 9304 (Modification de l'art. 30)

  • Décret n° 63-221 du 2 mars 1963 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 03-03-1963 p. 2149-2150 (Remplacement des art. 9, 12, 16, 17, 24, 27 et 45 et rétablissement de l'art. 32)

  • Décret n° 63-96 du 8 février 1963 relatif à l'aide accordée aux rapatriés bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961 en matière de rachat de cotisations d'assurance vieillesse

JO 09-02-1963 p. 1379 (Abrogation de l'arrêté du 10 mars 1962 relatif à l'attribution de prêts et subventions pour le rachat de cotisations d'assurance vieillesse aux travailleurs non salariés bénéficiaires de la loi n° 60-768 du 30 juillet 1960 et de l'arrêté du 10 mars 1962 relatif à l'attribution de prêts et subventions pour le rachat des cotisations d'assurance vieillesse aux travailleurs salariés d'outre-mer)

  • Décret n° 63-54 du 28 janvier 1963 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 29-01-1963 p. 987-988 (Insertion de l'art. 17 bis et modification de l'art. 49)

  • Décret n° 62-1489 du 27 novembre 1962 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 08-12-1962 p. 12047-12048 (Modification des art. 30 et 47 et abrogation de l'art. 32)

  • Décret n° 62-1444 du 27 novembre 1962 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 02-12-1962 p. 11796 (Remplacement de l'art. 44)

  • Ordonnance n° 62-1106 du 19 septembre 1962 créant une Agence de défense des biens et intérêts des rapatriés

JO 23-09-1962 p. 9272

  • Décret n° 62-1049 du 4 septembre 1962 portant règlement d'administration publique pour l'application à certains étrangers de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 05-09-1962 p. 8678-8679

  • Décret n° 62-1012 du 27 août 1962 modifiant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 29-08-1962 p. 8478-8479 (Remplacement des art. 18 à 34 [par les art. 18, 19, 19 bis, 20 à 22, 22 bis et 23 à 34 nouveaux] et modification de l'art. 47)

  • Décret n° 62-978 du 18 août 1962 complétant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 21-08-1962 p. 8268-8269 (Insertion de l'art. 43 bis)

  • Arrêté du 8 août 1962 portant application du décret n° 62-938 du 8 août 1962 relatif à l'hébergement collectif des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 10-08-1962 p. 7973

  • Décret n° 62-938 du 8 août 1962 relatif à l'hébergement collectif des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 10-08-1962 p. 7973

  • Décret n° 62-609 du 29 mai 1962 modifiant et complétant le décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 30-05-1962 p. 5251-5252 (Modification des art. 7, 9 et 10 et remplacement des art. 8, 11 et 14)

  • Décret n° 62-365 du 2 avril 1965 relatif à l'extension aux Français rentrant d'Algérie et du Sahara des mesures prises en application de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961

JO 03-04-1962 p. 3487-3488

  • Décret n° 62-261 du 10 mars 1962 relatif aux mesures prises pour l'accueil et le reclassement professionnel et social des bénéficiaires de la loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961 relative à l'accueil et à la réinstallation des Français d'outre-mer

JO 11-03-1962 p. 2523-2526

  • Loi n° 61-1439 du 26 décembre 1961 relative à l'accueil et à la réinstallation des Français d'outre-mer

JO 28-12-1961 p. 11996-11997

 Communiqué de Presse ( 4 juillet 2014)

Le Président de la République a reçu le vendredi 4 juillet, les membres du « G12 harki », structure de concertation et de dialogue entre le monde harki et le Gouvernement. 

Le Président de la République a réaffirmé la dette morale de la France envers les harkis. Il y a cinquante ans, la France a abandonné ses propres soldats, ceux qui lui avaient fait confiance, ceux qui s'étaient placés sous sa protection, ceux qui l'avaient choisie et qui l'avaient servie. Ensuite les harkis et leur famille ont été accueillis et traités de manière souvent indigne sur le sol français. Il a fallu attendre 1974 pour que ces derniers soient reconnus comme anciens combattants. 

 Le Président de la République a ensuite tenu à rappeler les progrès inédits accomplis pour la reconnaissance et la réparation dues par la France aux harkis et à leurs familles. La loi de programmation militaire 2014-2019 qui facilite l’accès aux emplois réservés pour les enfants de harkis ainsi que le décret du 7 septembre 2013 qui fixe les bases de la politique d’aide à l’insertion professionnelle en sont les exemples. 

 Cet effort doit se poursuivre. C’est pourquoi, le Président de la République a demandé au secrétaire d’Etat chargé des Anciens Combattants et de la Mémoire d’établir un plan d’action détaillé avec les ministères concernés qui sera présenté par le Gouvernement lors de la cérémonie nationale en hommage aux harkis du 25 septembre 2014. Ce plan, comportera trois volets : 

 -          L’approfondissement du travail sur la mémoire des harkis dans la République, son entretien et sa transmission 

 -          Le renforcement des relations entre l’Etat et le monde harki au niveau national comme au niveau local 

 -          L’amélioration des aides existantes pour qu’elles répondent mieux aux besoins des harkis et de leurs descendants

 Et, aucunes reconnaissances de la Nation Françaises, pour les Militaires  Français européens mutés dans les Forces Locales Algériennes, pendant la période transitoire !

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Renseignements complémentaires  mis en pages le 10 Mai 2014, concernant un Officier Musulman, responsable d'une unité de la Force Locale qui a été  Membre du Conseil économique et social (2005 à 2007)

    Aziz Méliani    Officier  Musulman  de l’armée française en Algérie 1959-1962,  avait été rappatrié d'Allemagne en 1962, et, avait été désigné pour commander une unité de la force locale de l’ordre algérienne dans le  secteur d’Orléansville  (entretien téléphonique 2013)

   ( .En .....mai ou ...juin...... celui-ci  - au capitaine de l'ALN  d'Orléanville  - "je vous laisse l'unitée,  mais permettez.... a mes hommes.....les européens de rentrer dans leurs unités". - " ils ont montés dans des camions et ils sont partis". " Moi j'ai eu trés  peur d'y  rester" 

( Mais nous ne savons pas laquelle unité ?) Il n'a pas voulu répondre aux Mails envoyés ensuite !

     Source l’Histoire N°  140   Entretien réalisé par Daniel Bermond  Janvier 1991    avec le Colonel Aziz Méliani ( secrétaire général du conseil national des français Musulmans)  Officier de l’armée française en Algérie 1959-1962 celui-ci a raconter   

     Copie « J’ai choisi la France » «  Choix définitif par l’assassinat de son père  Bachaga   le 31 Mars 1959 » « Je croyais et j’ai longtemps cru à l’émancipation de l’Algérie en association avec la France. A l’appui de cette conviction je vous rappellerais que les accords d’Evian prévoyaient l’encadrement de la future armée Algérienne par des officiers français Musulmans.

« J’ai été moi-même désigné pour cette tâche »

            Source Internet

Aziz Meliani a exercer à partir de 1987 diverses fonctions exécutives, représentatives ou de réflexion dans le domaine de la Défense nationale, des anciens combattants et des rapatriés.

À partir des années 1990, il prend part à la vie politique de Strasbourg et de sa région. Il est élu en 1995 au conseil municipal sur la liste de gauche de Catherine Trautmann et devient adjoint au maire chargé de l'intégration.

 « J’avais surtout vécu en Allemagne et j’ignorais la façon dont les harkis avaient été cantonnés dans des réserves d’Indiens… Ça m’a rendu malade. J’ai voulu me battre pour la reconnaissance de cette composante de la France. »

Ancien président de la mission nationale de réflexion sur les Harkis

Membre du Conseil économique et social (2005 à 2007)

Président de l’Association nationale des anciens combattants français musulmans

A été élu à l’unanimité, Correspondant Défense au conseil municipal de la Ville de Strasbourg, en avril 2014

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   Voir            fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_armée_secrète

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 Armand Bénésis de Rotrou

Au commando " Georges " de Saïda, les 250 anciens fellouzes ont de quoi s' inquiéter, et l' un d'eux, le 6 août 1961, déclare ceci à monsieur Messmer, ministre de la Défense, en visite en Algérie: " Avec vous tant que vous combattez le FLN, peut-être contre vous si vous nous trahissez. "

Entre-temps, en dépit des ordres écrits que j' ai reçus, je n' ai pas désarmé mes harkis qui étaient voués au massacre, et qui, non sans difficultés, pourront être rapatriés clandestinement en France, avec leurs familles.

Enfin, en mars 1962 à Évian, au titre d' " accords " qui n' en auront que le nom, la France s' engage à livrer l' Algérie et le Sahara au GPRA, décision qui sera accompagnée d' une nouvelle libération de 8 000 fellagas.

Ces " accords " reposaient sur deux piliers: ? 1er pilier: du cessez-le-feu à l' indépendance, la gouvernance du pays et la conduite du maintien de l' ordre par un Exécutif provisoire, mis en place à Rocher-Noir, près d' Alger. ? 2e pilier: la transmission du pouvoir au GPRA. le 2 juillet 1962, date arrêtée pour le jour de l' indépendance.

Pour ce qui est de l' Exécutif provisoire, cet organisme devait disposer, dans l' exercice de ses attributions, de trois organes principaux: ? De la police algérienne. ? D' une Force locale de 40 000 hommes à base de cadres français et d' appelés autochtones sous les drapeaux. ? Et enfin d' un corps de police de plusieurs milliers d' ATO (auxiliaires temporaires occasionnels). 

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Assemblée Nationale Française du 30 Novembre 1961

Extraits : -      La deuxième catégorie de crédits auxquels je veux faire allusion concerne la création de la force locale algérienne, que nous voyons apparaître pour la première fois dans un document budgétaire. Cette force locale est qualifiée telle à deux points de vue. D'abord, quant à son recrutement, elle comportera exclusivement, selon ce qu'on nous dit aujourd'hui, des G . M. S. —groupes mobiles . de sécurité — déjà constitués, des maghzens de S . A. S. et, surtout — c'est le gros noyau — des harkis.

     -     Elle est également locale quant à son financement. Pour la première fois, nous voyons une force militaire importante financée exclusivement par le budget des services civils algériens. C'est l'une de ses originalités, et il est bon de le marquer dans un débat budgétaire. L'effectif initial est fixé, sur la base des évaluations qui nous sont soumises aujourd'hui, à trente mille ou trente-cinq mille hommes . Mais il est bien clair que cet effectif doit normalement être augmenté, atteindre un chiffre beaucoup plus élevé, et je crois qu'il est particulièrement indiqué de demander ici à M. le ministre d'Etat chargé des affaires algériennes à quel effectif il entend voir portée cette force locale, lorsque celle-ci sera complètement constituée. Les crédits qui nous sont demandés, au demeurant, ne concernent  pas les soldes, pour la simple raison que le personnel affecté à la force locale est déjà sur pied, en service, et qu'on ne recrute pas de personnel r niveau pour constituer la dite force.

 -  Ces crédits sont relativement modestes  Ils s'élèvent à 12.958.000 nouveaux francs et ne concernent que l'achat ou la mise en place du matériel de transport et de transmission, tout simplement parce que les unités de harki n'en sont pas dotées et que, pour remplir les missions nouvelles qui leur seront confiées  dans le cadre de la force locale, ces unités auront absolument besoin de ces moyens de transport et de ces moyens de transmission. Il va de soi qu'aucune observation particulière n ' a été soulevée sur le plan de la technique militaire et de la technique financière concernant cette force locale . Mais il n'est pas douteux, ainsi que je l'ai dit en commission des finances en qualité de rapporteur, que d'aucuns y verront - et je ne crois pas qu'ils se tromperont lourdement — l'amorce de la création d'une armée algérienne.

Force 1

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 Voir l' Article paru dans la   Revue historique des armées, n°229, 2002. Concept d’emploi et évolution statutaire des supplétifs durant la guerre d’Algérie

 Christophe CAZORLA

Après une trop longue période d’oubli, la mémoire des harkis connaît depuis peu une «sur commémoration »qui entraîne une confusion entre ces supplétifs et les troupes régulières de tirailleurs algériens et de spahis. Hors leurs origines, leur tradition, leur mode de recrutement sont différents, comme le montre cet article qui présente les diverses catégories de supplétifs et l’évolution du concept d’emploi, tout en donnant les raisons de la croissance des effectifs avant le drame de 1962. Voir suite compléte et bien détaillée dans "Revue historique des armées N°229  Année 2002

        " L’incorporation de ces effectifs doit permettre à terme la formation d’une future force locale" Titulaire d’une maîtrise d’histoire sociale et officier de réserve spécialiste d’état-major, le lieutenant Christophe CAZORLA est affecté à la division études-documentation électronique du  Service historique de l’armée de Terre comme officier rédacteur et chargé de la chronique internet-intranet de la RHA depuis l’année 2000

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Copie extraite d'une page Web

 " Mais ces harkis avait un statut particulier. Ils étaient considérés comme de simples supplétifs et non comme des militaires à part entière. En règle générale, ils ne résidaient pas dans le camp mais aux abords immédiats, en famille. Ils n'étaient appelés que pour les opérations et éventuellement pour les convois. Au moins dans la 1ère compagnie, le statut était tout autre. Certainement par nécessité car, sans eux, il n'y avait plus d'armée. Ils étaient incorporés dans les sections, vivaient dans le camp et respectaient les ordres. Ils étaient à disposition permanente du commandement. En apparence de simples soldats.

Pourtant, ils avaient un régime spécial. Ils étaient payés, à BOU ZÉROU à mon époque, autant que je m'en souvienne, un peu plus de 180 NF (le Nouveau Franc avait cours légal depuis le 1/01/1960) brut par mois, soit un peu plus de 160 NF net. En effet ils devaient payer la maigre pitance que l'armée leur livrait et la préparer. Ils disposaient pour cela d'un cuisinier harki. Les recettes variaient en fonction de ce qui était disponible. Mais le mode de cuisson était invariable. Dans un grand chaudron, il mélangeait tout ce dont il disposait et le faisait cuire au maximum. Le pain était aussi fourni en quantité raisonnable. Ce n'était pas gastronomique mais suffisant et pas cher. Ils étaient avantagés par rapport à la population car eux avait de quoi manger et, en plus, de nourrir leur famille.   Pour compenser ce service, les harkis originaires des différents douars du secteur, sauf de BÉNI ALI, avaient droit à de petits congés réguliers et rémunérés avec délais de route. Pour une large part, les harkis étaient d'anciens fellaghas qui s'étaient ralliés, mais sans arme… ou faits prisonniers et « retournés ». Mais la tâche était aisée parce qu'ils avaient été enrôlés de force par le FNL et qu'il était difficile de le refuser. Tout réfractaire était égorgé sur le champ. En outre, les autochtones étaient des Berbères qui exécraient les Arabes qu'ils considéraient comme des envahisseurs les ayant repoussés sur les djebels. J'y reviendrai. 

Il existait aussi une race particulière de harkis qui étaient appelés « harkis fictifs ». Ils figuraient tous sur les états de paie des unités utilisatrices mais ne leur appartenaient pas tous. Ils étaient « rattachés », si on peut parler ainsi, à chaque niveau : bataillon, secteur et certainement au-dessus. A la compagnie, nous avons décidé d'avoir le(s) nôtre(s) aussi. Le recrutement était simple, quand un harki démissionnait ou malheureusement se faisait tuer, il n'était pas rayé des contrôles. Seulement déclaré comme tel. Sauf bien sûr celui que nous souhaitions conserver pour nous. Ce que chaque échelon devait faire également. Lors de la paye, le secrétaire conservait les fonds qui étaient rétrocédés sauf ceux que nous conservions. Le secrétaire signait l'état de la paie d'une empreinte légèrement « tournée » après avoir enduit son index d'un peu de terre. J'ai moi-même participé à ce genre de signature car j'aime rendre service. A la compagnie, cet effectif tournait autour de 4/ 6 personnes dont 1 ou rarement 2 pour nous. C'était d'autant plus facile que, bien évidemment, nous ne risquions aucun contrôle. 

Mais à un moment ou à un autre un harki fictif disparaissait et nous n'avions pas forcément la relève. Le nôtre pouvait alors changer de niveau. Je ne sais ce que devenaient ces fonds "

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 Confirmation - Dans le Livre de  Eric Kocher-Marboeuf      Le Patricien et le Général. Jean-Marcel Jeanneney et Charles de Gaulle 1958-1969. Volume I

     "Toutefois le général Valentin, ancien membre de l’état-major du général de Brébisson, insiste aussi sur le fait qu’on avait eu tendance, durant les opérations, à gonfler le nombre de harkis, car les unités percevaient de l’argent pour les rémunérer et cela leur permettaient d’améliorer l’ordinaire. Cela lui donne à penser que le nombre de harkis pouvant être pourchassés était plus faible qu’on l’a longtemps cru" 

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28eme bca

28eme bca

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Page 34 et 35  du  Livre  " L'Algérie sans La France"  en  1964  

   Lieutenant M

 " j'étais officier au 23 ème Spahis secteur de Géryville"

 ..." Dans les sections de réguliers de mon commando, jai rengagé les plus jeunes harkis;"

..." Beaucoup de mes réguliers allèrent alors a la force locale" 

Aucun mot sur la force locale de cet officier dans cet article ci dessous  copié  derniérement sur  le Web

LE DRAME DES HARKIS EN 1962

Général François M E Y E R , ancien lieutenant chef de harka.

Lieutenant en Algérie, j'ai servi pendant quatre années au 23 ème régiment de spahis en Oranie, de 1958 à 1962, dans une unité où le concours des algériens musulmans était considérable et j'ai commandé successivement deux harkas, en tant que chef de commando du Secteur opérationnel à Géryville, puis à Bou Alam toujours en Sud-Oranais. Je crois avoir connu une guerre dont la réalité a échappé à de nombreux Français, la guerre civile entre les Algériens au moment de la décolonisation.

Je précise que je n'avais jamais promis à mes soldats que la France resterait en Algérie, et que j'ai seulement écouté avec eux les allocutions du Général de Gaulle, ainsi que les nombreux discours des autorités civiles et militaires, qui nous fixaient bien suffisamment les objectifs politiques de nos combats. J'ai simplement promis à mes harkis que je resterais avec eux jusqu'au "dénouement", et prolongé en conséquence mon séjour. Mon adjoint, le sous-lieutenant d'Agescy a fait de même.

Au milieu des combattants musulmans, j'ai donc vécu la dissolution des harkas, c'est-à-dire leur désarmement et leur démobilisation. Avec les spahis de mon commando, militaires engagés, qui avaient refusé la rupture de leurs contrats, et donc le désarmement, j'ai pu assurer la protection des familles des anciens supplétifs en attente de départ pour la France, les aider dans les formalités administratives qu'ils devaient accomplir, et témoigner de ce` que ces anciens soldats étaient réellement menacés dans leur vie, puisque c'était à cette condition seulement que les autorités militaires avaient reçu l'ordre de prendre en compte les demandes de transfert en métropole.

J'ai participé à l'organisation d'un premier convoi vers la France le 13 juin qui est arrivé au camp du Larzac le 16, et j'ai moi-même accompagné un deuxième et dernier convoi le 9 juillet, qui est arrivé au camp de Sissonne le 16 juillet 1962.

Ce qu'ont vécu en 1962 les anciens supplétifs et les anciens engagés, tous soldats de la France, ne doit pas être éternellement caché. Il est important que l'histoire de cette période soit établie dans toute sa vérité. Aujourd'hui, les revendications des fils et des filles de harkis sont d'abord des exigences de considération et de dignité. Il n'y aura pas pour eux de paix sociale tant que l'opinion publique restera dans l'ignorance de ce qui s'est passé. Trop de Français, moins d'ailleurs par parti pris que par méconnaissance, les appellent encore "fils de traîtres", car jamais la reconnaissance de la France ne leur a été manifestée de façon claire, officielle, éclatante.

C'est un devoir de vérité et de réhabilitation sans équivoque que la France doit s'imposer. Les historiens et les chercheurs ont ici un travail important à mener.

Aujourd'hui par exemple, on continue d'écrire ou de dire que les propositions faites aux supplétifs en 1962 organisaient "leur libre choix" ou que les transferts en France réalisés dans le cadre d'initiatives individuelles étaient couverts par les Autorités. Ce n'est pas la vérité. En prenant connaissance de ce qui s'est réellement passé, des directives qui ont été effectivement données, ou des modalités de leur application sur place, on portera j'en suis sûr le jugement qui convient.

Mais d'abord, je voudrais faire quatre remarques qui me paraissent importantes

1 ) - Les harkis n'étaient pas des combattants "politiquement infantiles", comme on l'a écrit , bien que ce soit là une simplification qui puisse arranger parfois. Il s'agissait souvent de gens qui avaient été menacés par les agents du FLN, de gens qui avaient refusé de collaborer avec eux ou qui avaient vu certains de leurs proches égorgés, d'hommes issus de ce milieu des anciens combattants où le sentiment d’attachement à la France était toujours fort, d'hommes scandalisés par les violences aveugles de la "révolution". Dans le Géryvillois par exemple, la grande famille des Amara a rejoint le camp des forces de l'ordre en raison de l'assassinat en 1958 d'Hadj Kacimi Mohamed, proche parent, mahlem (savant) de la mosquée de Géryville. (et d'ailleurs partisan de l'indépendance; mais sans la violence). Dans l'Algérie que j'ai connue, ce sont en fait les exécutions de notables, d'hommes d'influence ou d'anciens combattants, qui ont fourni aux harkas leur plus sûr recrutement.

Les harkis, c'étaient également des "ralliés" , et j'ai connu ces anciens djounouds et ces responsables politiques du FLN de la région de Bou Alam, qui avaient rejoint le poste des spahis pendant l'été de 1960. Ils avaient aussitôt recruté eux-mêmes des combattants dans les tribus, puis au cours d'une cérémonie présidée par le Sous-Préfet de Géryville, des armes leur avaient été confiées. Ils avaient abandonné la révolution à la suite des discours qui promettaient la libre autodétermination et la "paix des braves", ils s'étaient décidés après les défaites des katibas de l'ALN dans le Sud, et ils fuyaient également les purges internes et les exécutions sommaires que le FLN en difficulté pratiquait alors sans discernement. C'est la volonté de faire reculer le FLN qui les animait, et la résolution de rendre ainsi possible cette Algérie nouvelle dont de Gaulle, alors, montrait le chemin.

2 ) - Les harkis n'étaient pas non plus des "engagés pour la gamelle" En rejoignant un poste militaire, ils abandonnaient au FLN leurs biens, maison, jardin, troupeau ...et ne dédaignaient évidemment pas l'indemnité mensuelle qu'ils percevaient. Celle-ci était en réalité assez modeste. Ils prenaient alors part à la lutte pour protéger famille et village. Hommes de l'Algérie rurale, ils étaient presque tous illettrés, mais comme tous les combattants des djebels, ils s'informaient en écoutant la radio. Dans les accrochages, j'ai souvent remarqué que la récupération des postes de radio suscitait autant d'intérêt au moins que celle des armes Ils avaient entendu et retenaient les paroles du "Premier des Français", au fil de ses discours ou de ses conférences de presse Je ne les rappellerai pas ... mais quand même ! - "Venez à la France, elle ne vous trahira pas ! " - "Qui peut croire que la France en viendrait à traiter avec les seuls insurgés. Aucune tendance ne sera exclue du débat..." - "Le sort des Algériens appartient aux Algériens, non point comme le leur imposeraient le couteau et la mitraillette, mais suivant la volonté qu'ils exprimeraient librement. La France assurera la liberté de leur choix." - "Je m'adresse à l'armée ...votre mission ne comporte ni équivoque ni interprétation : vous avez à liquider la Force rebelle qui veut chasser la France de l'Algérie et faire régner sur ce pays sa dictature de misère et de stérilité. Tout en menant l'action des armes, vous avez à contribuer à la transformation morale et matérielle des populations musulmanes pour les amener à la France par le coeur et par la raison..."

En Islam, le poids de la parole donnée est manifeste - peut-être plus qu'en occident - Les harkis étaient des gens simples, et pendant longtemps, ils n'ont pas flairé le double langage.

3 ) - Ils n'ignoraient pas, dès 1961, que des envoyés du gouvernement rencontraient le FLN, et que, à terme, des concessions allaient être faites. Mais ils croyaient que les unités resteraient assez longtemps pour assurer le retour à la vie normale, et que au pire, tout retour en arrière étant impossible pour eux, ils pourraient choisir de suivre l'armée pour rester sous sa protection.

Dans le Géryvillois, cette inquiétude avait fait l'objet de plusieurs messages du colonel commandant le 23 ème Spahis, ainsi que du commandant du Secteur opérationnel. Il faut d'ailleurs rappeler la note que le Commandant en Chef avait envoyée jusqu'au niveau des Sous-Quartiers (compagnies) au début de 1961.

Note de Service N°35/EMI/P.H. du 5 janvier 1961 (extraits )

"Les F.S.N.A. engagés dans la lutte armée contre la rébellion ... s'interrogent avec anxiété sur leur avenir... Seule une action vigoureuse conduite par les cadres à tous les échelons fera disparaître de leur esprit l'idée que les événements actuels vont aboutir à de sanglantes représailles... II faut être animé de la certitude que l'Armée restera en mesure de faire face à ses engagements, au-delà du référendum de l'autodétermination, quel qu'en soit le résultat. ( En cas de sécession, le partage assurerait à l'Armée la possibilité de faire face à ses engagements.) L'armée assurera par sa présence le retour à la vie normale de ceux qui combattent à ses côtés et de leurs familles. Ceux-ci auront la possibilité de rester Français, et la France leur fera la place à laquelle leurs activités au service du pays leur donne plein droit. Sur ce point d'ailleurs, la politique gouvernementale n'a jamais changé...

Le Général Commandant en Chef ....Signé : CREPIN

4 ) - Enfin dans le Géryvillois, en 1962, c'était toujours la guerre, de même que dans les djebels des Ksours, les massifs montagneux et les zones frontières. En septembre 1961, une Directive du général Ailleret, Commandant en Chef, prescrivait même d'y intensifier l'activité opérationnelle pour compenser l'allégement du dispositif et le départ pour la France de certaines divisions. Les katibas, considérablement réduites, avaient reçu l'ordre de montrer aux populations que la France n'avait pas encore gagné la partie. Elles se regroupaient parfois et menaient d'ailleurs courageusement une guerre d'embuscades. Avec mon commando et la harka, notre dernière opération a eu lieu le 13 mars, sur ordre du Secteur opérationnel de Géryville. Nous avons accroché notre adversaire et détruit le poste de commandement de la Mintaqua 53, celle du Sud-Oranais.

Les harkis ne jouaient pas le double jeu, comme l'ont parfois écrit ceux qui les dédaignaient. Souvent en tête, puisqu'ils connaissaient bien le terrain et les habitudes des djounouds, ils étaient particulièrement efficaces et fidèles, et avaient peu à peu pris conscience de leur rôle. A partir de 1957, le taux mensuel des désertions de supplétifs n’excèdera jamais 1 ou 2 pour mille, ce qui est insignifiant dans une guerre civile. A Bou Alam au sein de la dernière harka que j'ai commandée, et qui avait été constituée dès 1956, on ne déplorera pas une seule désertion de harki avant le 6 mars 1962. S’ils avaient été engagés par force, ils auraient pu en mainte occasion déserter.

On connaît les propos du colonel Buis : "Les harkis, de près ou de loin, étaient mêlés à la  rebellion... on pouvait penser qu'ils ne courraient pas un grand danger au moment de l'indépendance..."

       J'avoue trouver plus proche de la réalité le jugement du général Ailleret, Commandant en Chef, qui, arrivant du Commandement des Armes Spéciales, n'avait pas d'opinion préconçue, mais qui était certain que "Ces forces supplétives, extrêmement utiles dans les opérations... auraient à subir le contrecoup d'une haine féroce.".

DÉMOBILISATION ET DÉSARMEMENT DES HARKIS EN 1962 - LE TRANSFERT EN FRANCE ?

J'évoquerai d'abord le 19 mars et le choc psychologique que les accords d' Evian ont provoqué chez les supplétifs, puis ensuite, les mesures qui leur ont été proposées.

En début d'année 1962, devant l'inquiétude des combattants musulmans, le Commandement Supérieur en Algérie avait demandé au Ministre des Armées de les rassurer quant à la volonté de la France de ne pas les abandonner. ,

Message du 14 février 1962 N°0452/CSFA/EMI/MOR

A votre dernier passage, vous avez bien voulu annoncer votre intention de diffuser une note rassurant les FSNA ... sur la volonté de la France de ne les abandonner en aucune circonstance ...vous demande s'il vous serait possible faire sortir note maintenant.

Signé: AILLERET

Le 8 mars 1962, le Ministre répond par un communiqué adressé aux commandants de régiment, suivi en particulier par une annexe qui annonce les mesures qui vont être proposées aux différentes catégories de combattants musulmans.

Communiqué du Ministre des Armées à Messieurs les Chefs de Corps, le 8 mars 1962.(extraits)

Les négociations conduites avec le FLN ...aboutiront, sans doute, au fait que de l'autodétermination naîtra une Algérie nouvelle ... qui demeurera liée à la France par des accords d'association étroite et garantira aux nationaux comme aux intérêts français... les droits et les libertés indispensables...

Après le référendum d'autodétermination, que l'on peut espérer intervenir après une période de quelques mois, commencera une période probatoire d'une durée de trois ans, qui offrira aux Français d'Algérie, comme aux musulmans attachés à la France, un délai suffisant pour choisir le pays de leur installation définitive ainsi que leur nationalité...

Il est hautement souhaitable que la majorité des Algériens décident de continuer à vivre, dans leur pays natal... Signé : Pierre MESSMER.

Ce communiqué ne répondait cependant pas à l'attente principale des supplétifs, à savoir le maintien de la présence de l'armée pour permettre le retour au calme. De plus, en ce qui nous concernait à Bou Alam, il arrivait bien tard, puisque dès le 6 mars au soir, plusieurs des principaux ralliés de 1960 venaient de déserter en emportant toutes les armes de leur poste de garde.

Le colonel commandant le 23 ème Spahis était passé faire sa visite d'adieux car il rentrait en France. Le Commandant du Secteur opérationnel et le Sous-Préfet de 1960 avaient été remplacés depuis bien longtemps déjà. Enfin dans l'après-midi du 6 mars, le capitaine chef de la S.A.S. de Bou Alam avait retiré à ses moghaznis leurs munitions. Sur ordre de la sous-préfecture, sa hiérarchie, il ne leur avait laissé que cinq cartouches par arme.

Les moghaznis's'étaient aussitôt précipités au village harki en leur montrant leurs cartouchières vides. Trois des harkis ralliés avaient décidé de partir le soir même, "la France nous abandonne, nous serons massacrés, les lieutenants n'y pourront rien ! ". Ils me laissèrent un message : "...nous avons vu que vous déménagez en abandonnant vos amis ...votre politique nous a trompés ...salutations respectueuses..." Les trois ralliés, gradés de la harka, désertèrent accompagnés par trois jeunes harkis. A l'exception d'un sous-officier qui bénéficiant de` complicités, parviendra à s'enfuir et à nous rejoindre, tous seront exécutés par L'ALN, certains de façon sauvage.

Malgré la courageuse conduite au feu de cette harka lors de l'accrochage du 13 mars, elle sera dissoute le 16 mars par le colonel commandant le Secteur opérationnel, au motif de cette désertion.

Le 19 mars, à l'annonce du "cessez le feu", puis surtout, en prenant connaissance des accords signés à Evian, c'est la consternation. Dans son allocution, le Général de Gaulle n'a pas dit un mot de cette présence de l'armée pour permette l'instauration d'une "période prolongée d'apaisement." .Par contre, la veille, les harkis ont entendu Ben Khedda annoncer " la grande victoire du peuple Algérien. L'énorme potentiel militaire de la France sera évacué... L'ALN restera intacte et gardera ses armes..."

Dans les jours qui suivent, nous apprenons les dispositions prévues : certes le principe de "non représailles" est inscrit dans l'accord, mais les harkis n'y croient guère. D'autant plus que les combattants du FLN faits prisonniers vont être libérés dans les vingt jours. L'armée qui l'emportait partout s'en va donc. Ce n'est pas la générosité mais la faiblesse de la France qui éclate. Abandonné ce discours de l'autodétermination... ! qui prévoyait la consultation quatre ans après le retour effectif de la paix et s'il n'y avait pas plus de 200 morts par attentats dans l'année ! En terre d'Islam où la parole donnée a tant d'importance, et où la Force est un don de Dieu, cet accord provoque ici la stupeur, l'amertume, sinon le déshonneur pour ceux qui ont fait confiance aux "roumis".

Ils connaissent maintenant les mesures qui leur sont proposées.

Une note du Commandement en Algérie confirme le 26 mars ( N° 1103 /CSFA/EMI/1/EFF ) le communiqué du ministre du 8 mars. En réalité, ces mesures ne sont pas aussi généreuses qu'il peut paraître. En quoi consistent-elles ?

"L'engagement dans les armées"

Les harkis pourront s'engager dans les armées s'ils sont reconnus aptes (selon les conditions habituelles d'aptitude physique, d'âge et d'état sanitaire):

Certes, mais en Islam où l'on se marie tôt, beaucoup de jeunes hommes ont déjà charge de famille. Or s'engager dans l'armée, c'est suivre son régiment dans ses garnisons, la famille restant au pays.

C'est d'ailleurs pour défendre sur place famille et village que pour la plupart, ils ont pris les armes.

Partir, c'est laisser femme et enfant aux vengeances probables du FLN. Seuls quelques jeunes célibataires vont donc pouvoir bénéficier de cette mesure.

Pour l'ensemble des harkis, ils seront mille. Dans mon unité, les jeunes harkis célibataires s'étaient en réalité déjà engagés en janvier et février 1962, au titre du 23 ème régiment de Spahis. Un dépassement du taux général des FSNA dans les armées avait d'ailleurs été autorisé dès 1961.

"Un contrat de réflexion de six mois, non renouvelable, comme personnel civil, sans arme"  C'est en fait, pour ceux qui choisiraient cette mesure, repousser de six mois la plongée dans l'Algérie du FLN, tout en allant vivre désarmé au milieu d'une population maintenant fortement structurée par le parti, unique et victorieux.

Il faut savoir que la willaya V, comme les autres, avait averti : " Tous ceux qui après le 1" avril porteront encore l'uniforme des colonialistes, ou logeront près des postes militaires signeront d'eux-mêmes leur arrêt de mort."

Personnellement, je n'ai pas connu de supplétifs qui aient fait ce choix au moment de leur désarmement . Sur l'ensemble des harkis, on évalue cependant leur nombre à deux mille. " Le transfert en France." "Il ne saurait être question de refuser une telle demande si  elle est manifestement justifiée par les menaces..."

Communiqué du Ministre des Armées, (annexe 2) 8 mars 1962. La Note du Commandement du 26 mars qui vient confirmer ce communiqué dit à ce sujet :

"Ceux qui choisiraient cette voie devront faire l'objet de la constitution d'un dossier prévu dans une note à paraître incessamment... "  (elle paraîtra le 11 avril ).

Au moment de sa démobilisation, aucun supplétif ne pourra donc faire ce choix autrement qu'en se faisant seulement inscrire sur une liste, si l'on veut bien, puis en retournant attendre, sans arme, dans un village maintenant sous le contrôle des policiers du FLN. A cette disposition ne correspondait en fait aucune mesure pratique organisée, regroupement, prise en charge matérielle, protection des familles ou transport... Ce n'était qu'une promesse, après beaucoup d'autres ...Les unités qui se regroupaient et se repliaient ne pouvaient pas, non plus, prendre l'initiative d'emmener avec elles des familles de supplétifs. Pour toute l'Algérie, 1.500 demandes de rapatriement de harkis, seulement, auraient été transmises

Avant le premier avril, de nombreux moghaznis de la tribu des Rézeigats ont demandé en ma présence de partir pour la France. Le Commandement local leur a signifié d'attendre dans leurs douars. Plusieurs ont été enlevés et assassinés le 17 avril, en compagnie du Maire de Bou Alam

" Le licenciement avec prime " aura donc été pour la grande majorité la seule solution.

Mais celle-ci les livrait du jour au lendemain à l'appareil du FLN qui dès le cessez le feu, avait pris en main la population. Celle ci d'ailleurs adhérait maintenant avec enthousiasme aux consignes et aux mots d'ordre, la France ayant manifestement perdu tout prestige. Il devenait alors difficile aux anciens harkis d'échapper à la surveillance de leurs voisins, ainsi d'ailleurs que de se tenir informés de l'évolution des mesures éventuelles concernant le rapatriement.

Un tract de lEtat-Major accompagnait la note de commandement du 26 mars. Il informait directement les supplétifs des propositions qui leur étaient faites. ( voir en annexe )" ainsi, disait-il, vous n'aborderez pas la vie civile comme l'enfant nouveau né aborde la vie ." ! ( Les rédacteurs de l'état-major aimaient aussi faire de l'humour.)

- 21.000 harkis ont été licenciés avec prime.( Selon Maurice Faivre ils n'auraient touché, pour la moitié d'entre eux, que 370 F) , et 15.000 sont rentrés chez eux sans demander de prime.

Pour ce qui est des supplétifs de Bou Alam, où je me trouvais alors, ils sont effectivement partis, pour la moitié, sans prendre ce qu'ils appelaient avec dédain " l'argent de la France ". Il est vrai que cette prime devait être aussitôt reversée au FLN.

Deux mots enfin pour ce qui a concerné les engagés, tirailleurs, spahis etc.. . qui une fois démobilisés, viendront parfois rejoindre le courant des anciens soldats musulmans menacés et candidats au rapatriement. Le communiqué du 8 mars du Ministre des Armées indiquait à leur sujet

" Nous leur offrirons la possibilité de dénoncer leur contrat à des conditions encourageant leur départ anticipé ... toutefois cette dénonciation ne pourra intervenir que d'un commun accord ... II faudra les inviter à rechercher le recasement en Algérie plutôt qu'à demander l'installation en Métropole."

On estime que dans les unités de Tirailleurs, en particulier, 70 % des engagés ont choisi la dénonciation de leur contrat.

Voilà donc comment les harkis ont " préféré rentrer chez eux " , en croyant aux accords d`Evian, comme on le dit parfois maintenant.  En fait, ils n'allaient guère d'autre choix, et ils ont même dû se décider rapidement, pratiquement dans les dix jours, souvent avant le premier avril, et chaque jour d'indécision était lourd de conséquences pour eux, - sans savoir dans quelle mesure l'armée resterait, ou non, pour garantir une certaine sécurité, - sans savoir non plus s'ils pourraient réellement partir en France:

Quelles seraient en effet les conditions exigées par ces "dossiers à établir", et dont on ne connaissait pas la nature ? - Enfin, souvent ils ont dû faire leur choix seuls , sans conseils, leurs cadres n'étant généralement plus ceux qui les avaient menés hier dans les combats ....

Pour eux, la véritable alternative consistait, soit à retourner dans leur douar ou leur bourgade, et se noyer dans la masse en tentant de se faire oublier, ce qui était peu probable , soit de se hâter de déserter en emportant des armes, s'il en était encore temps... on a vu que c'était aussi prendre un risque "majeur".

- Une fiche du Cabinet du Ministre des Armées fait le point sur ce sujet le 29 juin 1962

( IR 336/8)  Il restait environ 40.500 harkis le 19 mars ..-21.000 ont été licenciés avec prime, - 15.000 sont rentrés chez eux sans prime, - 1.000 ont souscrit un engagement dans l'armée, - 2.000 ont pris un contrat civil de six mois, - 1.500 ont fait une demande de rapatriement. Ces chiffres sont des ordres de grandeur qui paraissent fiables.

LES PREMIÈRES MESURES DE PROTECTION

Ce n'est que le 11 avril que deux directives vont venir organiser la protection des anciens supplétifs, qui pour leur part, ont donc rejoint maintenant douars et bourgades, et ... ne peuvent plus être informés librement

- Une lettre du Ministre d'Etat Louis Joxe, au Haut Commissaire en Algérie ( N° 443/API/POL ) relative au rapatriement éventuel des Français Musulmans engagés aux côtés des Forces de l'ordre, qui prescrit "le recensement des personnes à rapatrier, et leur regroupement en Algérie, dans des lieux où leur protection puisse être efficacement assurée ."Pour ce qui est du transfert en France, la lettre précise : "Les problèmes d'hébergement et de recasement font l'objet d'études poursuivies par une Commission interministérielle..." et elle ajoute :"il importe maintenant que soient prises sans retard en Algérie même, les dispositions permettant de connaître le plus exactement possible les données du problème... "

- Une Note du Commandement Supérieur en Algérie à tous les Corps d'Armée ( N°1013/CSFA/EMI/MOR ) relative au " recasement " en France, qui indique les mesures à prendre :" Après recensement, vérifier que les personnes considérées sont bien aptes physiquement et moralement à s'installer en Métropole - les regrouper dans un camp par Secteur, qui sera gardé - assurer leur subsistance et les mettre en mesure de s'adapter à la vie en Métropole." "Tous les chefs de famille seront considérés comme harkis sous contrat transitoire de six mois et payés comme tels... "

La note précise aussi : " Les modalités de transfert en France de ces personnes font actuellement l'objet d'études..."

Ainsi à partir de la mi avril, les anciens supplétifs menacés vont pouvoir être protégés - s'ils parviennent à gagner les postes militaires avec femme et enfants. Certes ils n'ont toujours pas l'assurance de pouvoir partir pour la France, mais ils peuvent être recueillis et pris en charge par les armées. Dès le 15 mars, le Ministre avait bien prescrit de " préparer " en Algérie des centres d'accueil, mais aucun hébergement réel ni prise en charge n'avait pu être encore effectué, faute de décision en ce sens. Par ailleurs, la Commission interministérielle dont il est question, présidée par  Monsieur Massenet, s'était réunie le 22 mars et le 10 avril pour étudier le rapatriement ; ses conclusions , favorables à d'importants transferts, seront soumises au gouvernement le 19 avril et - aux dires de Monsieur Massenet - seront rejetées par le Ministre d'Etat, Louis Joxe ,{ Aix / MA / 155 )

Commence alors pour tous ces anciens militaires ou supplétifs et leurs familles, une longue attente dans l'espoir d'un transfert en France, elle va durer encore deux mois. Sur place, mon commando avait été dissous et transformé en unité régulière du 23ème régiment de Spahis.

Après avoir donné un congé de réflexion facultatif de 8 jours à mes anciens supplétifs, j'avais rejoint le poste d'Aïn el Orak à quelque trente kilomètres de Géryville, en attente d'un départ pour la France..

Ayant conservé notre armement, nous assurons alors la sauvegarde des familles qui viennent nous demander protection. Il s'agit en quelque sorte du camp de regroupement gardé prévu par la note du 11 avril. Certaines familles restées en attente près du quartier militaire de Géryville seront soumises à de fortes pressions de la part de parents diligentés souvent par le F.L.N., pour tenter de les faire renoncer à leurs projets de rapatriement. Ces pressions vont parfois jusqu'à l'enlèvement des enfants.

Pendant ce temps, dans le "bled" et dans les villages, le F.L.N. a envahi la vie locale.

Partout des groupes armés sont apparus, et des exécutions sommaires, parfois collectives, ont lieu.

Ainsi je découvrirai trois charniers d'anciens harkis et moghaznis de Bou Alam, massacrés par l'A.L.N., à Aïn Korima ( 17 avril ), dans le djebel Alouat ( 23 avril ), et Sidi Slimane ( 26 avril ) soit les corps de 22 anciens supplétifs et celui du Maire de Bou

Alam. Deux rapports de Gendarmerie pourront être établis. Des exécutions individuelles auront également lieu, en particulier celles de plusieurs anciens djounouds ralliés en 1960.

On pourra dire aujourd'hui que les candidats au départ pour la France n'étaient pas très nombreux... mais dans les conditions d'accès qui leur étaient faites, cela n'était guère étonnant. Désabusés, certains ont peu à peu cédé aux assurances du F.L.N....

En fait, les supplétifs ne commenceront à croire à leur transfert en France que lorsqu'ils verront partir les premiers convois, c'est à dire au milieu du mois de juin.

Au début du mois de mai, les conclusions de la commission Massenet ayant été rejetées, les transferts en France ne sont toujours pas organisés. Il n'est pas alors étonnant que certains cadres, officiers des S.A.S. en particulier, aient pris l'initiative de la protection de leurs anciens subordonnés et de leur mise à l'abri en France.

On connaît la réaction du Ministre d'Etat, Louis Joxe le 12 mai : ( extraits ) - N° 1676 - à Haut Commissaire de la République en Algérie - 12 mai 1962.

" Les renseignements qui me parviennent sur les rapatriements prématurés de supplétifs  indiquent l'existence de véritables réseaux tissés sur l'Algérie et la Métropole dont la partie algérienne a souvent pour origine un chef de S.A.S.... Vous voudrez bien faire rechercher, tant dans l'armée que dans l'administration les promoteurs et les complices de ces entreprises et faire prendre les sanctions appropriées:

Les supplétifs débarqués en Métropole en dehors du Plan Général de Rapatriement seront en principe renvoyés en Algérie ...

Je n'ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition comme un refus d'assurer l'avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d'éviter de donner la moindre publicité à cette mesure... »

signé : Louis Joxe

Pierre Messmer, dans "Les Blancs s'en vont", nous dit que ce message a soulevé, à l'époque, " une juste indignation". En réalité il n'a été connu par l'opinion qu'à partir de sa publication dans la presse, le 23 mai . Les rapatriements de supplétifs par le Plan Général n'avaient toujours pas commencé, seul l'accueil des européens était organisé. On connaît la Note N° 1601/CM par laquelle le chef du cabinet militaire du Haut Commissaire à Rocher Noir, le colonel Buis, transmit la directive de Louis Joxe à l'Inspecteur Général des Affaires Algériennes. II indiquait notamment :

" Le transfert en métropole de Français musulmans  effectivement menacés dans leur vie et dans leurs biens s'effectuera sous la forme d'une opération préparée et planifiée. J'ai en conséquence l'honneur de vous demander de bien vouloir prescrire à tous les cadres placés sous vos ordres de s'abstenir de toute initiative isolée...II vous appartiendra seulement d'instruire les demandes émanant des personnels demandant à se réfugier en métropole, et de me transmettre vos propositions, qui seront présentées au secrétariat d'Etat aux Rapatriés. "Du coté des armées, on connaît sans doute le message N° 1334, MA/CAB/DIR du 12 mai, adressé par le Ministre des Armées au Commandant Supérieur, à Reghaia en Algérie : ( extraits )

"Il me revient que plusieurs groupes d'anciens harkis seraient récemment arrivés en Métropole. Renseignements recoupés tendent à prouver que ces arrivées inopinées sont dues à des initiatives individuelles certains officiers S.A.S. - De telles initiatives représentent infractions caractérisées aux instructions que je vous ai adressées...

Je vous prie d'effectuer sans délai enquête en vue déterminer départ d'Algérie de ces groupes incontrôlés et sanctionner officiers qui pourraient en être à l'origine. En veillant application stricte instructions qui ont fait l'objet votre note de service N°

1013/CSFA/EMI/MOR du 11 avril, informer vos subordonnés que, à compter du 20 mai, seront refoulés sur Algérie tous anciens supplétifs qui arriveraient en métropole sans autorisation de ma part, accordée après consultation départements ministériels intéressés... "

Signé : P. Messmer.

Le 13 mai, le Commandant Supérieur informe donc les différents Commandants de Corps d'Armée par le Message suivant : ( extraits )

" Note de service N° 1013 EMI/MOR a fixé conditions dans lesquelles les FSNA supplétifs et civils engagés aux cotés forces armées et dont la vie serait en danger pour ce motif, doivent être regroupés avant transfert en Métropole --Vous demande veiller stricte application de ces instructions. En particulier :

- Personnes à transférer doivent être limitées à celles réellement menacées.

- Transport et installation ne seront exécutés que sur ordre et suivant modalités à fixer par départements ministériels compétents -Ministre des Armées a décidé à ce sujet refouler sur Algérie tous supplétifs et civils pris en charge par Armées, mis en route sans son autorisation..." Signé : Colonel Valentin, Chef d'Etat-Major

Dans ce message de commandement en "clair", les enquêtes ne sont pas évoquées. Il est vrai qu'elles concernent la Sécurité Militaire.

Ainsi toutes les initiatives individuelles de transferts en France sont bien interdites. En France, le Ministre de l'Intérieur insiste " ...des groupes de harkis arrivent ou s'apprêtent à rentrer en Métropole dans des conditions assez anarchiques ...Il me paraît même probable que dans certains cas, des harkis ont été incités à franchir la Méditerranée sans qu'ils aient été précisément menacés. Il y a là un danger certain..." (lettre du 15 mai à Ministre des Armées ) ' .Les autorités semblent surtout penser à se protéger de l'O.A.S. et considèrent les anciens supplétifs comme dangereux et indésirables.

LE PLAN GÉNÉRAL DE RAPATRIEMENT

Les anciens supplétifs n'ont pas de famille en France. Pour que leur rapatriement puisse avoir lieu, il faudrait que leur accueil en Métropole soit organisé, sinon également leur installation.

Depuis sa séance du 28 avril, le Comité des Affaires Algériennes a décidé la mise en place en Algérie d'une antenne du Secrétariat d'Etat aux Rapatriés, de même qu'à Marseille l'ouverture d'un centre de transit, et par ailleurs, l'affectation d'un budget afférent aux activités du rapatriement. II ne manque plus que l'ouverture de camps d'accueil pour que le Plan Général de Rapatriement puisse fonctionner. Ce n'est que le 17 mai (lettre N° 14162 -MA/CC ) que le Ministre des Armées accepte de mettre provisoirement des camps à la disposition du Secrétariat d'Etat aux Rapatriés. Dans ce cadre, c'est le 26 mai qu'il ouvre le camp du Larzac, et décide la prise en charge par les armées, du rapatriement des anciens supplétifs. - II mettra également le 29 juin le camp de Bourg Lastic à disposition.

Le Chef d'Etat Major du Ministre des Armées donne donc des ordres ( Note N° 1034 -EMIA/ORG du 26 mai ) relatifs à " la constitution et l'encadrement des détachements de supplétifs à rapatrier – le transport entre l'Algérie et le camp du Larzac - le fonctionnement du camp , commandement, installation, hygiène, et entretien." Signé : Général d'armée aérienne Martin

L'action sociale des armées mettra également en place un soutien matériel et psychologique. Compte tenu des délais nécessaires à l'organisation de l' accueil, ce ne sont que les 12 et 13 juin qu'embarqueront les premiers convois de supplétifs rapatriés, ils arriveront au camp du Larzac le 16 juin, soit trois mois après le cessez le feu et le désarmement des unités..

Dans le Géryvillois, le premier convoi se formera au poste d'Aïn el Orak le 12 juin au soir.

Certains candidats au départ rejoindront de façon dramatique . le Maréchal des logis chef Amara M'Hamed par exemple, qui sera pris pour cible en ville par des agents du F.L.N., et ne pourra gagner le convoi que grâce à l'aide d'un officier S.A.S. qui le recueillera dans sa voiture .... Dans la nuit, les familles brûlent tout ce qu'elles ne peuvent emporter... puis à cinq heures du matin, le 13 juin, le convoi escorté par des blindés du 23ème Spahis fait route vers Oran. Tous arriveront en fin de journée au port et embarqueront aussitôt.

. Pour ce qui concerne mes anciens supplétifs, un deuxième et dernier convoi partira le 9 juillet, pour Marseille et le camp de Sissonne , dans l'Aisne. Le sous-lieutenant d'Agescy et moi-même l'accompagnons.

A Saint Denis du Sig, à notre passage, il nous faudra forcer un barrage de l'ALN et l'escorte blindée détachée par le 23 ème Spahis sera utile ..

.Au dernier moment, une dizaine de spahis célibataires, profondément ébranlés par les débordements frénétiques et les défilés de l'ALN le jour de l'indépendance, se détourneront d'une France vaincue, et choisiront de rester en Algérie.

II faut aussi rappeler que ce n'était jamais facile, pour un ancien militaire, de gagner la France avec sa famille. Il lui fallait d'abord échapper à la surveillance de ses voisins, et rejoindre un poste de l'armée, malgré les contrôles FLN, Il lui fallait apporter aussi la preuve de ce qu'il était "particulièrement menacé", puis satisfaire à diverses formalités administratives et médicales, enfin être agréé et inscrit sur une liste soumise à la décision du Délégué en Algérie du Secrétaire d'Etat aux Rapatriés. On est loin de la déclaration officielle sur la liberté du passage en Métropole. II lui fallait ensuite attendre, sans véritable certitude quant à son départ, et tout en étant toujours soumis aux pressions de l'environnement.

Le Haut Commissaire estimait à sept mille le nombre des demandes de rapatriements déposées avant le 1°` mai . Quinze jours plus tard, elles ne seront plus que cinq mille.

II faut également savoir que dès le 21 juin , soit huit jours après le départ pour la France des premiers convois, le Comité des Affaires Algériennes décidait que "l'intervention d'initiative ne devra être envisagée pour assurer la protection de nos Forces et celle de nos nationaux que dans les cas de légitime défense ou d'attaque caractérisée. "( F 60- MA 1373 ) Il n'est donc plus question de voler au secours d'anciens supplétifs menacés . Toutefois sur place, le Général Fourquet, Commandant en Chef jusqu'au 23 juillet, ne reviendra par sur ses directives antérieures qui disaient: " Les secours seront apportés d'initiative et sur le champ ...par les personnes ou les groupes de militaires se trouvant sur les lieux."

Une déclaration est quand même assez significative, c'est celle de Louis Joxe à l'Assemblée Nationale le 28 juin "Les officiers qui veulent ramener leurs hommes font preuve d'un condamnable instinct de propriétaire, exercé sur des personnes dont ils violent la liberté de choix afin de constituer en France des groupements subversifs."De plus, dés le 19 juillet, le Ministre des Armées demande au Ministre d'Etat l'arrêt de l'accueil des anciens supplétifs dans les camps militaires. ( Lettre N° 195886 MA CC/ 19 juil 1962

Les capacités du deuxième camp ouvert, Bourg Lastic, se trouvent pratiquement épuisées. Le nombre des ex-supplétifs, familles comprises, s'élève à 11.486 personnes, 5.894 au Larzac et 5.592 à Bourg Lastic, soit peut-être 3 à 4.000 supplétifs seulement.

" ... les moyens mis en oeuvre , tant au point de vue du personnel, que des locaux et du matériel ... représentent pour les armées une somme de charges et d'efforts considérables, qu'il est malaisé de maintenir et qu'il ne peut être question d'accroître.

L'armée est ainsi arrivée à la limite du concours qu'elle peut accorder... et si de nouveaux supplétifs devaient arriver en Métropole, elle ne serait plus en mesure d'en assurer l'accueil, même à titre provisoire

... C'est dans ce sens que je me permets de vous demander une intervention rapide et ferme, de votre part, auprès de notre Représentant en Algérie ." Signé : P. Messmer

Or à partir du 5 juillet les massacres organisés ont débuté dans toutes les régions d'Algérie. Les archives le montrent abondamment. Le Commandant Supérieur en Algérie en rend compte les 6, 19, et 24 juillet. La presse également le relate "A partir du 10 juillet, tous les anciens harkis, moghaznis et autres partisans armées ou non de la France ont été arrêtés en masse, en Oranie en particulier." ( Le Figaro, 28 juillet.)

Pourtant le Ministre ajoute, dans sa correspondance à Louis Joxe : " Il semble d'ailleurs que, les intéressés ayant eu le temps et la possibilité d'apprécier les conditions de leur reconversion en Algérie, les options pour la Métropole qui pourraient aujourd'hui se manifester , ne devraient être le fait que de quelques rares individus, pourvu que soit vérifiée soigneusement  la justification du départ sollicité et que soient déjouées toutes manoeuvres , inconscientes ou mal intentionnées, pour maintenir le courant des départs."

Quatre jours plus tard, le 23 juillet, le Ministre d'Etat Louis Joxe, écrit alors à notre Ambassadeur Jeanneney, Haut Représentant de la République en Algérie au sujet de " l'envoi en France des supplétifs musulmans " :

« ...Je vous serais obligé de me tenir étroitement informé des demandes de migration de musulmans qui vous seraient présentées et de ne mettre personne en route avant d’avoir reçu les directives du Ministre des Armées ou de moi-même."

Signé : Louis Joxe

Le rapatriement des anciens supplétifs est donc pour le moins suspendu. N'y avait-il réellement plus de place en France, dans les camps, les Écoles militaires et les Centre Mobilisateurs pour accueillir des militaires rapatriés ?

Sur place en Algérie, la situation des anciens supplétifs ne s'améliore évidemment pas.. Le Général de Brébisson nouveau Commandant Supérieur, adresse au Ministre des Armées le message suivant ( N° 1820/ CSFAFA/EMI/MOR du 4 août)

" Epuration menée par les populations et l'ALN envers ex-supplétifs se poursuit avec une violence accrue. De ce fait 2.300 personnes ont demandé asile et ont été recueillies... Situation pitoyable anciens compagnons d'armes menacés émeut à juste titre cadres et troupes...Honneur vous demander instamment autoriser embarquement vers Métropole ex-supplétifs menacés, tant que pouvoir central algérien se révélera incapable faire cesser violences à leur égard..."

Le Directeur de Cabinet du Ministre répond le 6 août ( N° 04433 MA/CM ),

" En raison sujétions nées du retour des unités d'Algérie et de l'accueil des réfugiés, les possibilités d'accueil de nos camps sont provisoirement épuisées ... prendre les dispositions nécessaires pour assurer localement sécurité et hébergement ex-supplétifs menacés..." Le Général de Brébisson insiste, par Message N° 1858 /CSFAFA/EMI/MOR du 11 août :" Du fait poursuite épuration violente, nombre de personnes recueillies en accroissement quotidien... Cette situation devient de plus en plus préoccupante... Honneur renouveler demande autorisation embarquer vers Métropole ex-supplétifs menacés..."

On ignore s'il y a eu réponse du Ministre des Armées, mais le 24 août, le Général Commandant Supérieur en Algérie adresse à ses subordonnés la Note suivante ( N° 1920 /CSFAFA/ EMI/MOR )

" Le Général Commandant Supérieur a entrepris de nombreuses démarches pour obtenir le transfert en France des harkis ... actuellement en danger.

-La principale difficulté qui s'oppose à ce transfert est l'impossibilité de donner du travail en France aux ex-harkis et moghaznis rassemblés dans les camps. Toutes les tentatives faites ont été extrêmement décevantes ... il semble que la plupart des Algériens ainsi déplacés hors de leur pays soient inadaptables...

-Il est possible que les efforts faits par l'Ambassade et le Commandement pour obtenir le transport en France des quelque 4.000 personnes actuellement dans les camps et les unités d'Algérie aboutissent à bref délai ...On peut penser qu'après cet afflux, il n'y aura plus que des cas isolés...

- Une fois opéré, s'il est décidé, le transfert de ces 4.000 Algériens, le Gouvernement ne sera plus en mesure d'absorber en France d'autres réfugiés de cette catégorie ...Il est donc essentiel d'orienter les Commandants de Divisions... de façon qu'ils préparent leurs cadres à cesser de donner asile à des Algériens, sauf dans des cas très exceptionnels...

-Enfin il y a lieu de ne procéder en aucun cas à des opérations de recherche dans les douars de harkis ou de leurs familles. Signé : Le Général Commandant Supérieur P.O. Le Colonel Valentin, Chef d'Etat Major.

Les anciens harkis, moghaznis et spahis que nous avons ramenés les 13 juin et 9 juillet étaient un peu plus de trois cents personnes. Ils ont quitté les camps d'accueil dès le mois d'octobre 1962, et les derniers au début de 1963. Grâce au concours de Maires efficaces et au dévouement de quelques amis, ces semi-nomades de l'Atlas saharien ont été établis dans des hameaux de Lozère, et ont aussitôt travaillé soit à la construction du barrage EDF de Villefort, soit sur divers chantiers locaux, et par la suite, aux mines d'Alès, ou en usine chez Michelin ou Perrier, etc ... Ceci sans compétences particulières de notre part ni concours financier significatif. Chacun de nous poursuivant par ailleurs ses activités professionnelles. Ces "Algériens" Français ont trouvé de la sorte ce palier d'intégration qui leur était sans doute nécessaire, avant de se disperser dans plusieurs villes de France. Etaient-ils vraiment inadaptables ?

Nous étions allés au camp du Larzac au mois d'août de 1962. Les propositions d'emploi qui étaient faites alors aux anciens supplétifs ne comportaient pas, le plus souvent, l'accompagnement des familles. Or dans la situation dramatique qui était la leur, aucune famille ne voulait se séparer.

Les transferts officiels d'anciens supplétifs en France reprendront toutefois à partir du 19 septembre à la suite d'une Note du Premier Ministre au Ministre des Armées .

" A la suite des demandes qui ont été présentées par le Général Commandant Supérieur en Algérie, ainsi que par notre Ambassadeur, j'estime nécessaire d'assurer le transfert en France des anciens supplétifs qui sont actuellement en Algérie, et qui sont venus chercher refuge auprès des Forces Françaises , sous la menace des représailles de leurs compatriotes..." Signé  G. Pompidou

Les anciens supplétifs seront donc à nouveau dirigés vers les camps d'accueil en France.

D'autre part, en raison des rigueurs de l'hiver qui approche, les rapatriés des camps du Larzac et de Bourg Lastic seront transférés sur les camps de Rivesaltes et de Saint Maurice de l'Ardoise.

Un message du Cabinet du Ministre des Armées, adressé au Commandement en Algérie, ( N° 5945 / MA/CM) en date du 23 octobre précisera encore : " Transfert reliquat musulmans regroupés sous protection armée sera effectué à partir 10 novembre... Capacités absorption camps devant être atteintes après transfert ces personnels  estimés à 6.500, aucune promesse transfert en métropole ne devra plus être faite à musulmans qui demanderont protection armée française. "

Malgré tout, quelques transferts auront encore lieu ... et on estime en général que vingt mille personnes, supplétifs et familles, auront été rapatriées en 1962, près de quinze mille en 1963, et cinq mille en 1964-66, y compris les prisonniers libérés à la demande du Gouvernement. Il faut ajouter 3.200 engagés démobilisés au camp de Sissonne, soit environ 10.000 personnes, familles comprises. Si l'on évalue, comme plusieurs historiens, à près de 40.000 , le nombre de ceux qui sont arrivés en France sans aide officielle, c'est environ 90.000 Français musulmans d'Algérie qui ont été rapatriés à la fin de la guerre d'Algérie, soit peut-être 15 à 20.000 anciens supplétifs ou engagés, au maximum.

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LE DRAME DES HARKIS EN 1962

Général François M E Y E R , ancien lieutenant chef de harka.

Lieutenant en Algérie, j'ai servi pendant quatre années au 23ème régiment de spahis en

Oranie, de 1958 à 1962, dans une unité où le concours des algériens musulmans était

considérable et j'ai commandé successivement deux harkas, en tant que chef de commando du

Secteur opérationnel à Géryville, puis à Bou Alam toujours en Sud-Oranais. Je crois avoir connu

une guerre dont la réalité a échappé à de nombreux Français, la guerre civile entre les Algériens

au moment de la décolonisation.

Je précise que je n'avais jamais promis à mes soldats que la France resterait en Algérie, et que j'ai

seulement écouté avec eux les allocutions du Général de Gaulle, ainsi que les nombreux discours

des autorités civiles et militaires, qui nous fixaient bien suffisamment les objectifs politiques de nos

combats. J'ai simplement promis à mes harkis que je resterais avec eux jusqu'au "dénouement", et

prolongé en conséquence mon séjour. Mon adjoint, le sous-lieutenant d'Agescy a fait de même.

Au milieu des combattants musulmans, j'ai donc vécu la dissolution des harkas, c'est-à-dire leur

désarmement et leur démobilisation. Avec les spahis de mon commando, militaires engagés, qui

avaient refusé la rupture de leurs contrats, et donc le désarmement, j'ai pu assurer la protection des

familles des anciens supplétifs en attente de départ pour la France, les aider dans les formalités

administratives qu'ils devaient accomplir, et témoigner de ce` que ces anciens soldats étaient

réellement menacés dans leur vie, puisque c'était à cette condition seulement que les autorités

militaires avaient reçu l'ordre de prendre en compte les demandes de transfert en métropole.

J'ai participé à l'organisation d'un premier convoi vers la France le 13 juin qui est arrivé au camp du

Larzac le 16, et j'ai moi-même accompagné un deuxième et dernier convoi le 9 juillet, qui est arrivé

au camp de Sissonne le 16 juillet 1962.

Ce qu'ont vécu en 1962 les anciens supplétifs et les anciens engagés, tous soldats de la

France, ne doit pas être éternellement caché. Il est important que l'histoire de cette période soit

établie dans toute sa vérité. Aujourd'hui, les revendications des fils et des filles de harkis sont d'abord

des exigences de considération et de dignité. Il n'y aura pas pour eux de paix sociale tant que

l'opinion publique restera dans l'ignorance de ce qui s'est passé. Trop de Français, moins d'ailleurs

par parti pris que par méconnaissance, les appellent encore "fils de traîtres", car jamais la

reconnaissance de la France ne leur a été manifestée de façon claire, officielle, éclatante.

C'est un devoir de vérité et de réhabilitation sans équivoque que la France doit s'imposer. Les

historiens et les chercheurs ont ici un travail important à mener.

Aujourd'hui par exemple, on continue d'écrire ou de dire que les propositions faites aux

supplétifs en 1962 organisaient "leur libre choix" ou que les transferts en France réalisés dans le

cadre d'initiatives individuelles étaient couverts par les Autorités. Ce n'est pas la vérité. En prenant

connaissance de ce qui s'est réellement passé, des directives qui ont été effectivement données, ou

des modalités de leur application sur place, on portera j'en suis sûr le jugement qui convient.

Mais d'abord, je voudrais faire quatre remarques qui me paraissent importantes

1 ) - Les harkis n'étaient pas des combattants "politiquement infantiles", comme on l'a écrit ,

bien que ce soit là une simplification qui puisse arranger parfois. Il s'agissait souvent de gens qui

avaient été menacés par les agents du FLN, de gens qui avaient refusé de collaborer avec eux ou qui

avaient vu certains de leurs proches égorgés, d'hommes issus de ce milieu des anciens combattants

où le sentiment d attachement à la France était toujours fort, d'hommes scandalisés par les violences

aveugles de la "révolution". Dans le Géryvillois par exemple, la grande famille des Amara a rejoint le

camp des forces de l'ordre en raison de l'assassinat en 1958 d'Hadj Kacimi Mohamed, proche parent,

mahlem (savant) de la mosquée de Géryville. (et d'ailleurs partisan de l'indépendance; mais sans la

violence). Dans l'Algérie que j'ai connue, ce sont en fait les exécutions de notables, d'hommes

d'influence ou d'anciens combattants, qui ont fourni aux harkas leur plus sûr recrutement.

Les harkis, c'étaient également des "ralliés" , et j'ai connu ces anciens djounouds et ces

responsables politiques du FLN de la région de Bou Alam, qui avaient rejoint le poste des spahis

pendant l'été de 1960. Ils avaient aussitôt recruté eux-mêmes des combattants dans les tribus, puis

au cours d'une cérémonie présidée par le Sous-Préfet de Géryville, des armes leur avaient été

confiées. Ils avaient abandonné la révolution à la suite des discours qui promettaient la libre

autodétermination et la "paix des braves", ils s'étaient décidés après les défaites des katibas de l'ALN

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dans le Sud, et ils fuyaient également les purges internes et les exécutions sommaires que le FLN en

difficulté pratiquait alors sans discernement. C'est la volonté de faire reculer le FLN qui les animait, et

la résolution de rendre ainsi possible cette Algérie nouvelle dont de Gaulle, alors, montrait le chemin.

2 ) - Les harkis n'étaient pas non plus des "engagés pour la gamelle" En rejoignant un poste

militaire, ils abandonnaient au FLN leurs biens, maison, jardin, troupeau ...et ne dédaignaient

évidemment pas l'indemnité mensuelle qu'ils percevaient. Celle-ci était en réalité assez modeste. Ils

prenaient alors part à la lutte pour protéger famille et village. Hommes de l'Algérie rurale, ils étaient

presque tous illettrés, mais comme tous les combattants des djebels, ils s'informaient en écoutant la

radio. Dans les accrochages, j'ai souvent remarqué que la récupération des postes de radio suscitait

autant d'intérêt au moins que celle des armes

Ils avaient entendu et retenaient les paroles du "Premier des Français", au fil de ses

discours ou de ses conférences de presse Je ne les rappellerai pas ... mais quand même !

- "Venez à la France, elle ne vous trahira pas ! "

- "Qui peut croire que la France en viendrait à traiter avec les seuls insurgés. Aucune

tendance ne sera exclue du débat..."

- "Le sort des Algériens appartient aux Algériens, non point comme le leur imposeraient le

couteau et la mitraillette, mais suivant la volonté qu'ils exprimeraient librement. La France

assurera la liberté de leur choix."

- "Je m'adresse à l'armée ...votre mission ne comporte ni équivoque ni interprétation : vous

avez à liquider la Force rebelle qui veut chasser la France de l'Algérie et faire régner sur ce

pays sa dictature de misère et de stérilité. Tout en menant l'action des armes, vous avez à

contribuer à la transformation morale et matérielle des populations musulmanes pour les

amener à la France par le coeur et par la raison..." 1960

En Islam, le poids de la parole donnée est manifeste - peut-être plus qu'en occident - Les harkis

étaient des gens simples, et pendant longtemps, ils n'ont pas flairé le double langage.

3 ) - Ils n'ignoraient pas, dès 1961, que des envoyés du gouvernement rencontraient le FLN, et

que, à terme, des concessions allaient être faites. Mais ils croyaient que les unités resteraient assez

longtemps pour assurer le retour à la vie normale, et que au pire, tout retour en arrière étant

impossible pour eux, ils pourraient choisir de suivre l'armée pour rester sous sa protection.

Dans le Géryvillois, cette inquiétude avait fait l'objet de plusieurs messages du colonel commandant

le 23 ème Spahis, ainsi que du commandant du Secteur opérationnel. Il faut d'ailleurs rappeler la note

que le Commandant en Chef avait envoyée jusqu'au niveau des Sous-Quartiers (compagnies) au

début de 1961.

Note de Service N°35/EMI/P.H. du 5 janvier 1961 (extraits )

"Les F.S.N.A. engagés dans la lutte armée contre la rébellion ... s'interrogent avec

anxiété sur leur avenir... Seule une action vigoureuse conduite par les cadres à tous

les échelons fera disparaître de leur esprit l'idée que les événements actuels vont

aboutir à de sanglantes représailles... II faut être animé de la certitude que l'Armée

restera en mesure de faire face à ses engagements, au-delà du référendum de

l'autodétermination, quel qu'en soit le résultat. ( En cas de sécession, le partage

assurerait à l'Armée la possibilité de faire face à ses engagements.)

L'armée assurera par sa présence le retour à la vie normale de ceux qui combattent à

ses côtés et de leurs familles. Ceux-ci auront la possibilité de rester Français , et la

France leur fera la place à laquelle leurs activités au service du pays leur donne plein

droit. Sur ce point d'ailleurs, la politique gouvernementale n'a jamais changé...

Le Général Commandant en Chef ....Signé : CREPIN

4 ) - Enfin dans le Géryvillois, en 1962, c'était toujours la guerre, de même que dans les djebels

des Ksours, les massifs montagneux et les zones frontières. En septembre 1961, une Directive du

général Ailleret, Commandant en Chef, prescrivait même d'y intensifier l'activité opérationnelle pour

compenser l'allégement du dispositif et le départ pour la France de certaines divisions. Les katibas,

considérablement réduites, avaient reçu l'ordre de montrer aux populations que la France n'avait pas

encore gagné la partie. Elles se regroupaient parfois et menaient d'ailleurs courageusement une

guerre d'embuscades. Avec mon commando et la harka, notre dernière opération a eu lieu le 13

mars, sur ordre du Secteur opérationnel de Géryville. Nous avons accroché notre adversaire et

détruit le poste de commandement de la Mintaqua 53, celle du Sud-Oranais.

Les harkis ne jouaient pas le double jeu, comme l'ont parfois écrit ceux qui les dédaignaient.

Souvent en tête, puisqu'ils connaissaient bien le terrain et les habitudes des djounouds, ils étaient

particulièrement efficaces et fidèles, et avaient peu à peu pris conscience de leur rôle. A partir de

1957, le taux mensuel des désertions de supplétifs n’excèdera jamais 1 ou 2 pour mille, ce qui est

3

insignifiant dans une guerre civile. A Bou Alam au sein de la dernière harka que j'ai commandée, et

qui avait été constituée dès 1956, on ne déplorera pas une seule désertion de harki avant le 6 mars

1962. S’ils avaient été engagés par force, ils auraient pu en mainte occasion déserter.

On connaît les propos du colonel Buis : " Les harkis, de près ou de loin, étaient mêlés à la

rebellion... on pouvait penser qu'ils ne courraient pas un grand danger au moment de

l'indépendance..."

J'avoue trouver plus proche de la réalité le jugement du général Ailleret, Commandant en

Chef, qui, arrivant du Commandement des Armes Spéciales, n'avait pas d'opinion préconçue, mais

qui était certain que "Ces forces supplétives, extrêmement utiles dans les opérations... auraient

à subir le contrecoup d'une haine féroce.".

DÉMOBILISATION ET DÉSARMEMENT DES HARKIS EN 1962 -

LE TRANSFERT EN FRANCE ?

J'évoquerai d'abord le 19 mars et le choc psychologique que les accords d' Evian ont

provoqué chez les supplétifs, puis ensuite, les mesures qui leur ont été proposées.

En début d'année 1962, devant l'inquiétude des combattants musulmans, le Commandement

Supérieur en Algérie avait demandé au Ministre des Armées de les rassurer quant à la volonté de la

France de ne pas les abandonner. ,

Message du 14 février 1962 N°0452/CSFA/EMI/MOR

A votre dernier passage, vous avez bien voulu annoncer votre intention de diffuser une note

rassurant les FSNA ... sur la volonté de la France de ne les abandonner en aucune

circonstance ...vous demande s'il vous serait possible faire sortir note maintenant.

Signé: AILLERET

Le 8 mars 1962, le Ministre répond par un communiqué adressé aux commandants de

régiment, suivi en particulier par une annexe qui annonce les mesures qui vont être proposées aux

différentes catégories de combattants musulmans.

Communiqué du Ministre des Armées à Messieurs les Chefs de Corps, le 8 mars

1962.(extraits)

Les négociations conduites avec le FLN ...aboutiront, sans doute, au fait que de

l'autodétermination naîtra une Algérie nouvelle ... qui demeurera liée à la France par des

accords d'association étroite et garantira aux nationaux comme aux intérêts français... les

droits et les libertés indispensables...

Après le référendum d'autodétermination, que l'on peut espérer intervenir après une période

de quelques mois, commencera une période probatoire d'une durée de trois ans, qui offrira

aux Français d'Algérie, comme aux musulmans attachés à la France, un délai suffisant pour

choisir le pays de leur installation définitive ainsi que leur nationalité...

Il est hautement souhaitable que la majorité des Algériens décident de continuer à

vivre, dans leur pays natal... Signé : Pierre MESSMER.

Ce communiqué ne répondait cependant pas à l'attente principale des supplétifs, à savoir le

maintien de la présence de l'armée pour permettre le retour au calme. De plus, en ce qui nous

concernait à Bou Alam, il arrivait bien tard, puisque dès le 6 mars au soir, plusieurs des principaux

ralliés de 1960 venaient de déserter en emportant toutes les armes de leur poste de garde.

Le colonel commandant le 23ème Spahis était passé faire sa visite d'adieux car il rentrait en

France. Le Commandant du Secteur opérationnel et le Sous-Préfet de 1960 avaient été remplacés

depuis bien longtemps déjà. Enfin dans l'après-midi du 6 mars, le capitaine chef de la S.A.S. de Bou

Alam avait retiré à ses moghaznis leurs munitions. Sur ordre de la sous-préfecture, sa hiérarchie, il

ne leur avait laissé que cinq cartouches par arme.

Les moghaznis's'étaient aussitôt précipités au village harki en leur montrant leurs cartouchières vides.

Trois des harkis ralliés avaient décidé de partir le soir même, "la France nous abandonne, nous

serons massacrés, les lieutenants n'y pourront rien ! ". Ils me laissèrent un message : "...nous avons

vu que vous déménagez en abandonnant vos amis ...votre politique nous a trompés ...salutations

respectueuses..." Les trois ralliés, gradés de la harka, désertèrent accompagnés par trois jeunes

4

harkis. A l'exception d'un sous-officier qui bénéficiant de` complicités, parviendra à s'enfuir et à nous

rejoindre, tous seront exécutés par L'ALN, certains de façon sauvage.

Malgré la courageuse conduite au feu de cette harka lors de l'accrochage du 13 mars, elle sera

dissoute le 16 mars par le colonel commandant le Secteur opérationnel, au motif de cette désertion.

Le 19 mars, à l'annonce du "cessez le feu", puis surtout, en prenant connaissance des

accords signés à Evian, c'est la consternation. Dans son allocution, le Général de Gaulle n'a pas dit

un mot de cette présence de l'armée pour permette l'instauration d'une "période prolongée

d'apaisement." .Par contre, la veille, les harkis ont entendu Ben Khedda annoncer " la grande

victoire du peuple Algérien. L'énorme potentiel militaire de la France sera évacué... L'ALN

restera intacte et gardera ses armes..."

Dans les jours qui suivent, nous apprenons les dispositions prévues : certes le principe de "non

représailles" est inscrit dans l'accord, mais les harkis n'y croient guère. D'autant plus que les

combattants du FLN faits prisonniers vont être libérés dans les vingt jours. L'armée qui l'emportait

partout s'en va donc. Ce n'est pas la générosité mais la faiblesse de la France qui éclate. Abandonné

ce discours de l'autodétermination... ! qui prévoyait la consultation quatre ans après le retour effectif

de la paix et s'il n'y avait pas plus de 200 morts par attentats dans l'année !

En terre d'Islam où la parole donnée a tant d'importance, et où la Force est un don de Dieu, cet

accord provoque ici la stupeur, l'amertume, sinon le déshonneur pour ceux qui ont fait confiance aux

"roumis".

Ils connaissent maintenant les mesures qui leur sont proposées. Une note du

Commandement en Algérie confirme le 26 mars ( N° 1103 /CSFA/EMI/1/EFF ) le communiqué du

ministre du 8 mars. En réalité, ces mesures ne sont pas aussi généreuses qu'il peut paraître. En quoi

consistent-elles ?

"L'engagement dans les armées" Les harkis pourront s'engager dans les armées s'ils sont

reconnus aptes (selon les conditions habituelles d'aptitude physique, d'âge et d'état sanitaire):

Certes, mais en Islam où l'on se marie tôt, beaucoup de jeunes hommes ont déjà charge de famille.

Or s'engager dans l'armée, c'est suivre son régiment dans ses garnisons, la famille restant au pays.

C'est d'ailleurs pour défendre sur place famille et village que pour la plupart, ils ont pris les armes.

Partir, c'est laisser femme et enfant aux vengeances probables du FLN. Seuls quelques jeunes

célibataires vont donc pouvoir bénéficier de cette mesure.

Pour l'ensemble des harkis, ils seront mille.

Dans mon unité, les jeunes harkis célibataires s'étaient en réalité déjà engagés en janvier et

février 1962, au titre du 23ème régiment de Spahis. Un dépassement du taux général des FSNA dans

les armées avait d'ailleurs été autorisé dès 1961.

"Un contrat de réflexion de six mois, non renouvelable, comme personnel civil, sans

arme" C'est en fait, pour ceux qui choisiraient cette mesure, repousser de six mois la plongée dans

l'Algérie du FLN, tout en allant vivre désarmé au milieu d'une population maintenant fortement

structurée par le parti, unique et victorieux.

Il faut savoir que la willaya V, comme les autres, avait averti : " Tous ceux qui après le 1"

avril porteront encore l'uniforme des colonialistes, ou logeront près des postes militaires

signeront d'eux-mêmes leur arrêt de mort."

Personnellement, je n'ai pas connu de supplétifs qui aient fait ce choix au moment de leur

désarmement. Sur l'ensemble des harkis, on évalue cependant leur nombre à deux mille.

" Le transfert en France." "Il ne saurait être question de refuser une telle demande si

elle est manifestement justifiée par les menaces..." Communiqué du Ministre des Armées,

(annexe 2) 8 mars 1962. La Note du Commandement du 26 mars qui vient confirmer ce communiqué

dit à ce sujet : "Ceux qui choisiraient cette voie devront faire l'objet de la constitution d'un

dossier prévu dans une note à paraître incessamment... " ( elle paraîtra le 11 avril ).

Au moment de sa démobilisation, aucun supplétif ne pourra donc faire ce choix autrement qu'en se

faisant seulement inscrire sur une liste, si l'on veut bien, puis en retournant attendre, sans arme, dans

un village maintenant sous le contrôle des policiers du FLN. A cette disposition ne correspondait en

fait aucune mesure pratique organisée, regroupement, prise en charge matérielle, protection des

familles ou transport... Ce n'était qu'une promesse , après beaucoup d'autres ...Les unités qui se

regroupaient et se repliaient ne pouvaient pas, non plus, prendre l'initiative d'emmener avec elles des

familles de supplétifs. Pour toute l'Algérie, 1.500 demandes de rapatriement de harkis, seulement,

auraient été transmises

5

Avant le premier avril, de nombreux moghaznis de la tribu des Rézeigats ont demandé en ma

présence de partir pour la France. Le Commandement local leur a signifié d'attendre dans leurs

douars. Plusieurs ont été enlevés et assassinés le 17 avril, en compagnie du Maire de Bou Alam

" Le licenciement avec prime " aura donc été pour la grande majorité la seule solution.

Mais celle-ci les livrait du jour au lendemain à l'appareil du FLN qui dès le cessez le feu, avait pris en

main la population. Celle ci d'ailleurs adhérait maintenant avec enthousiasme aux consignes et aux

mots d'ordre, la France ayant manifestement perdu tout prestige. Il devenait alors difficile aux anciens

harkis d'échapper à la surveillance de leurs voisins, ainsi d'ailleurs que de se tenir informés de

l'évolution des mesures éventuelles concernant le rapatriement.

Un tract de lEtat-Major accompagnait la note de commandement du 26 mars. Il informait directement

les supplétifs des propositions qui leur étaient faites. ( voir en annexe ) " ainsi, disait-il, vous

n'aborderez pas la vie civile comme l'enfant nouveau né aborde la vie ." ! ( Les rédacteurs de

l'état-major aimaient aussi faire de l'humour.)

- 21.000 harkis ont été licenciés avec prime.( Selon Maurice Faivre ils n'auraient touché, pour la

moitié d'entre eux, que 370 F) , et 15.000 sont rentrés chez eux sans demander de prime.

Pour ce qui est des supplétifs de Bou Alam, où je me trouvais alors, ils sont effectivement partis, pour

la moitié, sans prendre ce qu'ils appelaient avec dédain " l'argent de la France ". Il est vrai que cette

prime devait être aussitôt reversée au FLN.

Deux mots enfin pour ce qui a concerné les engagés, tirailleurs, spahis etc... qui une fois

démobilisés, viendront parfois rejoindre le courant des anciens soldats musulmans menacés et

candidats au rapatriement. Le communiqué du 8 mars du Ministre des Armées indiquait à leur sujet

" Nous leur offrirons la possibilité de dénoncer leur contrat à des conditions encourageant

leur départ anticipé ... toutefois cette dénonciation ne pourra intervenir que d'un commun

accord ... II faudra les inviter à rechercher le recasement en Algérie plutôt qu'à demander

l'installation en Métropole."

On estime que dans les unités de Tirailleurs, en particulier, 70 % des engagés ont choisi la

dénonciation de leur contrat.

Voilà donc comment les harkis ont " préféré rentrer chez eux " , en croyant aux accords d`Evian,

comme on le dit parfois maintenant.

En fait, ils n'allaient guère d'autre choix, et ils ont même dû se décider rapidement, pratiquement

dans les dix jours, souvent avant le premier avril, et chaque jour d'indécision était lourd de

conséquences pour eux, -sans savoir dans quelle mesure l'armée resterait, ou non, pour garantir

une certaine sécurité, - sans savoir non plus s'ils pourraient réellement partir en France :

Quelles seraient en effet les conditions exigées par ces "dossiers à établir", et dont on ne connaissait

pas la nature ? - Enfin, souvent ils ont dû faire leur choix seuls, sans conseils, leurs cadres n'étant

généralement plus ceux qui les avaient menés hier dans les combats ....

Pour eux, la véritable alternative consistait , soit à retourner dans leur douar ou leur bourgade, et se

noyer dans la masse en tentant de se faire oublier, ce qui était peu probable , soit de se hâter de

déserter en emportant des armes, s'il en était encore temps... on a vu que c'était aussi prendre un

risque "majeur".

- Une fiche du Cabinet du Ministre des Armées fait le point sur ce sujet le 29 juin 1962 ( IR 336/8)

: Il restait environ 40.500 harkis le 19 mars ..-21.000 ont été licenciés avec prime, - 15.000 sont

rentrés chez eux sans prime, - 1.000 ont souscrit un engagement dans l'armée, - 2.000 ont pris un

contrat civil de six mois, - 1.500 ont fait une demande de rapatriement. Ces chiffres sont des ordres

de grandeur qui paraissent fiables.

LES PREMIÈRES MESURES DE PROTECTION

Ce n'est que le 11 avril que deux directives vont venir organiser la protection des anciens

supplétifs, qui pour leur part, ont donc rejoint maintenant douars et bourgades, et ... ne peuvent plus

être informés librement

- Une lettre du Ministre d'Etat Louis Joxe, au Haut Commissaire en Algérie ( N° 443/API/POL )

relative au rapatriement éventuel des Français Musulmans engagés aux côtés des Forces de l'ordre,

qui prescrit " le recensement des personnes à rapatrier, et leur regroupement en Algérie, dans

des lieux où leur protection puisse être efficacement assurée ." Pour ce qui est du transfert en

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France, la lettre précise : "Les problèmes d'hébergement et de recasement font l'objet d'études

poursuivies par une Commission interministérielle..." et elle ajoute :"il importe maintenant que

soient prises sans retard en Algérie même, les dispositions permettant de connaître le plus

exactement possible les données du problème... "

- Une Note du Commandement Supérieur en Algérie à tous les Corps d'Armée ( N°

1013/CSFA/EMI/MOR ) relative au " recasement " en France, qui indique les mesures à prendre : "

Après recensement, vérifier que les personnes considérées sont bien aptes physiquement et

moralement à s'installer en Métropole - les regrouper dans un camp par Secteur, qui sera

gardé - assurer leur subsistance et les mettre en mesure de s'adapter à la vie en Métropole." "

Tous les chefs de famille seront considérés comme harkis sous contrat transitoire de six mois

et payés comme tels... " La note précise aussi : " Les modalités de transfert en France de ces

personnes font actuellement l'objet d'études..."

Ainsi à partir de la mi avril, les anciens supplétifs menacés vont pouvoir être protégés - s'ils

parviennent à gagner les postes militaires avec femme et enfants. Certes ils n'ont toujours pas

l'assurance de pouvoir partir pour la France, mais ils peuvent être recueillis et pris en charge par les

armées. Dès le 15 mars, le Ministre avait bien prescrit de " préparer " en Algérie des centres

d'accueil, mais aucun hébergement réel ni prise en charge n'avait pu être encore effectué, faute de

décision en ce sens. Par ailleurs, la Commission interministérielle dont il est question, présidée par

Monsieur Massenet, s'était réunie le 22 mars et le 10 avril pour étudier le rapatriement ; ses

conclusions , favorables à d'importants transferts, seront soumises au gouvernement le 19 avril et -

aux dires de Monsieur Massenet - seront rejetées par le Ministre d'Etat, Louis Joxe ,{ Aix / MA / 155 )

Commence alors pour tous ces anciens militaires ou supplétifs et leurs familles, une longue attente

dans l'espoir d'un transfert en France, elle va durer encore deux mois.

Sur place, mon commando avait été dissous et transformé en unité régulière du 23ème régiment de

Spahis.

Après avoir donné un congé de réflexion facultatif de 8 jours à mes anciens supplétifs, j'avais rejoint

le poste d'Aïn el Orak à quelque trente kilomètres de Géryville, en attente d'un départ pour la France..

Ayant conservé notre armement, nous assurons alors la sauvegarde des familles qui viennent nous

demander protection. Il s'agit en quelque sorte du camp de regroupement gardé prévu par la note du

11 avril. Certaines familles restées en attente près du quartier militaire de Géryville seront soumises à

de fortes pressions de la part de parents diligentés souvent par le F.L.N., pour tenter de les faire

renoncer à leurs projets de rapatriement. Ces pressions vont parfois jusqu'à l'enlèvement des

enfants.

Pendant ce temps, dans le "bled" et dans les villages, le F.L.N. a envahi la vie locale.

Partout des groupes armés sont apparus, et des exécutions sommaires, parfois collectives, ont lieu.

Ainsi je découvrirai trois charniers d'anciens harkis et moghaznis de Bou Alam, massacrés par

l'A.L.N., à Aïn Korima ( 17 avril ), dans le djebel Alouat

( 23 avril ), et Sidi Slimane ( 26 avril ) soit les corps de 22 anciens supplétifs et celui du Maire de Bou

Alam. Deux rapports de Gendarmerie pourront être établis. Des exécutions individuelles auront

également lieu, en particulier celles de plusieurs anciens djounouds ralliés en 1960.

On pourra dire aujourd'hui que les candidats au départ pour la France n'étaient pas très

nombreux... mais dans les conditions d'accès qui leur étaient faites, cela n'était guère étonnant.

Désabusés, certains ont peu à peu cédé aux assurances du F.L.N....

En fait, les supplétifs ne commenceront à croire à leur transfert en France que lorsqu'ils

verront partir les premiers convois, c'est à dire au milieu du mois de juin.

Au début du mois de mai, les conclusions de la commission Massenet ayant été rejetées,

les transferts en France ne sont toujours pas organisés. Il n'est pas alors étonnant que certains

cadres, officiers des S.A.S. en particulier, aient pris l'initiative de la protection de leurs anciens

subordonnés et de leur mise à l'abri en France.

On connaît la réaction du Ministre d'Etat, Louis Joxe le 12 mai : ( extraits )

- N° 1676 - à Haut Commissaire de la République en Algérie - 12 mai 1962.

" Les renseignements qui me parviennent sur les rapatriements prématurés de supplétifs

indiquent l'existence de véritables réseaux tissés sur l'Algérie et la Métropole dont la partie

algérienne a souvent pour origine un chef de S.A.S.... Vous voudrez bien faire rechercher, tant

dans l'armée que dans l'administration les promoteurs et les complices de ces entreprises et

faire prendre les sanctions appropriées:

Les supplétifs débarqués en Métropole en dehors du Plan Général de Rapatriement seront en

principe renvoyés en Algérie ...

7

Je n'ignore pas que ce renvoi peut être interprété par les propagandistes de la sédition

comme un refusd'assurer l'avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc

d'éviter de donner la moindre publicité à cette mesure... » signé : Louis

Joxe

Pierre Messmer, dans "Les Blancs s'en vont", nous dit que ce message a soulevé, à l'époque, " une

juste indignation". En réalité il n'a été connu par l'opinion qu'à partir de sa publication dans la presse,

le 23 mai . Les rapatriements de supplétifs par le Plan Général n'avaient toujours pas commencé,

seul l'accueil des européens était organisé.

On connaît la Note N° 1601/CM par laquelle le chef du cabinet militaire du Haut Commissaire à

Rocher Noir, le colonel Buis, transmit la directive de Louis Joxe à l'Inspecteur Général des Affaires

Algériennes. II indiquait notamment : " Le transfert en métropole de Français musulmans

effectivement menacés dans leur vie et dans leurs biens s'effectuera sous la forme d'une

opération préparée et planifiée.

J'ai en conséquence l'honneur de vous demander de bien vouloir prescrire à tous les cadres

placés sous vos ordres de s'abstenir de toute initiative isolée...

II vous appartiendra seulement d'instruire les demandes émanant des personnels demandant

à se réfugier en métropole, et de me transmettre vos propositions, qui seront présentées au

secrétariat d'Etat aux Rapatriés."

Du coté des armées, on connaît sans doute le message N° 1334, MA/CAB/DIR du 12 mai,

adressé par le Ministre des Armées au Commandant Supérieur, à Reghaia en Algérie : ( extraits )

"Il me revient que plusieurs groupes d'anciens harkis seraient récemment arrivés en

Métropole

Renseignements recoupés tendent à prouver que ces arrivées inopinées sont dues à

initiatives individuelles certains officiers S.A.S. - De telles initiatives représentent infractions

caractérisées aux instructions que je vous ai adressées...

Je vous prie d'effectuer sans délai enquête en vue déterminer départ d'Algérie de ces groupes

incontrôlés et sanctionner officiers qui pourraient en être à l'origine.

En veillant application stricte instructions qui ont fait l'objet votre note de service N°

1013/CSFA/EMI/MOR du 11 avril, informer vos subordonnés que, à compter du 20 mai, seront

refoulés sur Algérie tous anciens supplétifs qui arriveraient en métropole sans autorisation de

ma part, accordée après consultation départements ministériels intéressés... "

Signé : P. Messmer.

Le 13 mai, le Commandant Supérieur informe donc les différents Commandants de Corps d'Armée

par le Message suivant : ( extraits )

" Note de service N° 1013 EMI/MOR a fixé conditions dans lesquelles les FSNA supplétifs et

civils engagés aux cotés forces armées et dont la vie serait en danger pour ce motif, doivent

être regroupés avant transfert en Métropole --Vous demande veiller stricte application de ces

instructions. En particulier :

- Personnes à transférer doivent être limitées à celles réellement menacées.

- Transport et installation ne seront exécutés que sur ordre et suivant modalités à fixer par

départements ministériels compétents -Ministre des Armées a décidé à ce sujet refouler sur

Algérie tous supplétifs et civils pris en charge par Armées, mis en route sans son

autorisation..."

Signé : Colonel Valentin, Chef d'Etat-Major

Dans ce message de commandement en "clair", les enquêtes ne sont pas évoquées. Il est vrai

qu'elles concernent la Sécurité Militaire.

Ainsi toutes les initiatives individuelles de transferts en France sont bien interdites. En

France, le Ministre de l'Intérieur insiste " ... des groupes de harkis arrivent ou s'apprêtent à

rentrer en Métropole dans des conditions assez anarchiques ...Il me paraît même probable que

dans certains cas, des harkis ont été incités à franchir la Méditerranée sans qu'ils aient été

précisément menacés. Il y a là un danger certain..."( lettre du 15 mai à Ministre des Armées ) ' .

Les autorités semblent surtout penser à se protéger de l'O.A.S. et considèrent les anciens

supplétifs comme dangereux et indésirables.

8

LE PLAN GÉNÉRAL DE RAPATRIEMENT

Les anciens supplétifs n'ont pas de famille en France. Pour que leur rapatriement puisse

avoir lieu, il faudrait que leur accueil en Métropole soit organisé, sinon également leur installation.

Depuis sa séance du 28 avril, le Comité des Affaires Algériennes a décidé la mise en place

en Algérie d'une antenne du Secrétariat d'Etat aux Rapatriés, de même qu'à Marseille l'ouverture d'un

centre de transit, et par ailleurs, l'affectation d'un budget afférent aux activités du rapatriement. II ne

manque plus que l'ouverture de camps d'accueil pour que le Plan Général de Rapatriement puisse

fonctionner. Ce n'est que le 17 mai (lettre N° 14162 -MA/CC ) que le Ministre des Armées accepte de

mettre provisoirement des camps à la disposition du Secrétariat d'Etat aux Rapatriés. Dans ce cadre,

c'est le 26 mai qu'il ouvre le camp du Larzac, et décide la prise en charge par les armées, du

rapatriement des anciens supplétifs. - II mettra également le 29 juin le camp de Bourg Lastic à

disposition.

Le Chef d'Etat Major du Ministre des Armées donne donc des ordres ( Note N° 1034 -

EMIA/ORG du

26 mai ) relatifs à " la constitution et l'encadrement des détachements de supplétifs à rapatrier

– le transport entre l'Algérie et le camp du Larzac - le fonctionnement du camp ,

commandement, installation,hygiène, et entretien." Signé :

Général d'armée aérienne Martin

L'action sociale des armées mettra également en place un soutien matériel et psychologique .

Compte tenu des délais nécessaires à l'organisation de l' accueil, ce ne sont que les 12 et 13

juin qu'embarqueront les premiers convois de supplétifs rapatriés, ils arriveront au camp du Larzac le

16 juin, soit trois mois après le cessez le feu et le désarmement des unités..

Dans le Géryvillois, le premier convoi se formera au poste d'Aïn el Orak le 12 juin au soir.

Certains candidats au départ rejoindront de façon dramatique . le Maréchal des logis chef Amara

M'Hamed par exemple, qui sera pris pour cible en ville par des agents du F.L.N., et ne pourra gagner

le convoi que grâce à l'aide d'un officier S.A.S. qui le recueillera dans sa voiture .... Dans la nuit, les

familles brûlent tout ce qu'elles ne peuvent emporter... puis à cinq heures du matin, le 13 juin, le

convoi escorté par des blindés du 23ème Spahis fait route vers Oran. Tous arriveront en fin de journée

au port et embarqueront aussitôt.

. Pour ce qui concerne mes anciens supplétifs, un deuxième et dernier convoi partira le 9 juillet

, pour Marseille et le camp de Sissonne , dans l'Aisne. Le sous-lieutenant d'Agescy et moi-même

l'accompagnons. A Saint Denis du Sig, à notre passage, il nous faudra forcer un barrage de l'ALN et

l'escorte blindée détachée par le 23ème Spahis sera utile ...Au dernier moment, une dizaine de spahis

célibataires, profondément ébranlés par les débordements frénétiques et les défilés de l'ALN le jour

de l'indépendance, se détourneront d'une France vaincue, et choisiront de rester en Algérie.

II faut aussi rappeler que ce n'était jamais facile, pour un ancien militaire, de gagner la France

avec sa famille. Il lui fallait d'abord échapper à la surveillance de ses voisins, et rejoindre un poste de

l'armée, malgré les contrôles FLN, Il lui fallait apporter aussi la preuve de ce qu'il était

"particulièrement menacé", puis satisfaire à diverses formalités administratives et médicales, enfin

être agréé et inscrit sur une liste soumise à la décision du Délégué en Algérie du Secrétaire d'Etat

aux Rapatriés. On est loin de la déclaration officielle sur la liberté du passage en Métropole. II lui

fallait ensuite attendre, sans véritable certitude quant à son départ, et tout en étant toujours soumis

aux pressions de l'environnement. Le Haut Commissaire estimait à sept mille le nombre des

demandes de rapatriements déposées avant le 1°` mai . Quinze jours plus tard, elles ne seront plus

que cinq mille.

II faut également savoir que dès le 21 juin, soit huit jours après le départ pour la France des

premiers convois, le Comité des Affaires Algériennes décidait que " l'intervention d'initiative ne

devra être envisagée pour assurer la protection de nos Forces et celle de nos nationaux que

dans les cas de légitime défense ou d'attaque caractérisée." ( F 60- MA 1373 ) Il n'est donc plus

question de voler au secours d'anciens supplétifs menacés . Toutefois sur place, le Général

Fourquet, Commandant en Chef jusqu'au 23 juillet, ne reviendra par sur ses directives antérieures qui

disaient:: " Les secours seront apportés d'initiative et sur le champ ...par les personnes ou les

groupes de militaires se trouvant sur les lieux."

Une déclaration est quand même assez significative, c'est celle de Louis Joxe à l'Assemblée

Nationale le 28 juin " Les officiers qui veulent ramener leurs hommes font preuve d'un

condamnable instinct de propriétaire, exercé sur des personnes dont ils violent la liberté de

choix afin de constituer en France des groupements subversifs."

9

De plus, dés le 19 juillet, le Ministre des Armées demande au Ministre d'Etat l'arrêt de

l'accueil des anciens supplétifs dans les camps militaires. ( Lettre N° 195886 MA CC/ 19 juil 1962 )

Les capacités du deuxième camp ouvert, Bourg Lastic, se trouvent pratiquement épuisées. Le

nombre des ex-supplétifs, familles comprises, s'élève à 11.486 personnes, 5.894 au Larzac et 5.592

à Bourg Lastic, soit peut-être 3 à 4.000 supplétifs seulement.

" ... les moyens mis en oeuvre , tant au point de vue du personnel, que des locaux et du

matériel ... représentent pour les armées une somme de charges et d'efforts considérables,

qu'il est malaisé de maintenir et qu'il ne peut être question d'accroître.

L'armée est ainsi arrivée à la limite du concours qu'elle peut accorder... et si de nouveaux

supplétifs

devaient arriver en Métropole, elle ne serait plus en mesure d'en assurer l'accueil, même à titre

provisoire

... C'est dans ce sens que je me permets de vous demander une intervention rapide et ferme,

de votre part, auprès de notre Représentant en Algérie ." Signé : P. Messmer

Or à partir du 5 juillet les massacres organisés ont débuté dans toutes les régions d'Algérie. Les

archives le montrent abondamment. Le Commandant Supérieur en Algérie en rend compte les 6, 19,

et 24 juillet. La presse également le relate " A partir du 10 juillet, tous les anciens harkis, moghaznis

et autres partisans armées ou non de la France ont été arrêtés en masse, en Oranie en particulier."

( Le Figaro, 28 juillet.)

Pourtant le Ministre ajoute, dans sa correspondance à Louis Joxe : " Il semble d'ailleurs que, les

intéressés ayant eu le temps et la possibilité d'apprécier les conditions de leur reconversion

en Algérie, les options pour la Métropole qui pourraient aujourd'hui se manifester , ne

devraient être le fait que de quelques rares individus, pourvu que soit vérifiée soigneusement

la justification du départ sollicité et que soient déjouées toutes manoeuvres , inconscientes ou

mal intentionnées, pour maintenir le courant des départs."

Quatre jours plus tard, le 23 juillet, le Ministre d'Etat Louis Joxe, écrit alors à notre Ambassadeur

Jeanneney, Haut Représentant de la République en Algérie au sujet de " l'envoi en France des

supplétifs musulmans " :

« ...Je vous serais obligé de me tenir étroitement informé des demandes de migration de

musulmans qui vous seraient présentées et de ne mettre personne en route avant d’avoir reçu

les directives du Ministre des Armées ou de moi-même."

Signé : Louis Joxe

Le rapatriement des anciens supplétifs est donc pour le moins suspendu. N'y avait-il réellement plus

de place en France, dans les camps, les Écoles militaires et les Centre Mobilisateurs pour accueillir

des militaires rapatriés ?

Sur place en Algérie, la situation des anciens supplétifs ne s'améliore évidemment pas.. Le

Général de Brébisson nouveau Commandant Supérieur, adresse au Ministre des Armées le message

suivant ( N° 1820/ CSFAFA/EMI/MOR du 4 août)

" Epuration menée par les populations et l'ALN envers ex-supplétifs se poursuit avec une

violence accrue. De ce fait 2.300 personnes ont demandé asile et ont été recueillies... Situation

pitoyable anciens compagnons d'armes menacés émeut à juste titre cadres et

troupes...Honneur vous demander instamment autoriser embarquement vers Métropole

ex-supplétifs menacés, tant que pouvoir central algérien se révélera incapable faire cesser

violences à leur égard..."

Le Directeur de Cabinet du Ministre répond le 6 août ( N° 04433 MA/CM ),

" En raison sujétions nées du retour des unités d'Algérie et de l'accueil des réfugiés, les

possibilités d'accueil de nos camps sont provisoirement épuisées ... prendre les dispositions

nécessaires pour assurer localement sécurité et hébergement ex-supplétifs menacés..."

Le Général de Brébisson insiste, par Message N° 1858 /CSFAFA/EMI/MOR du 11 août :

" Du fait poursuite épuration violente, nombre de personnes recueillies en accroissement

quotidien... Cette situation devient de plus en plus préoccupante... Honneur renouveler

demande autorisation embarquer vers Métropole ex-supplétifs menacés..."

On ignore s'il y a eu réponse du Ministre des Armées, mais le 24 août, le Général

Commandant Supérieur en Algérie adresse à ses subordonnés la Note suivante ( N° 1920 /CSFAFA/

EMI/MOR )

10

" Le Général Commandant Supérieur a entrepris de nombreuses démarches pour obtenir le

transfert en France des harkis ... actuellement en danger.

-La principale difficulté qui s'oppose à ce transfert est l'impossibilité de donner du travail en

France aux ex-harkis et moghaznis rassemblés dans les camps. Toutes les tentatives faites

ont été extrêmement décevantes ... il semble que la plupart des Algériens ainsi déplacés hors

de leur pays soient inadaptables...

-Il est possible que les efforts faits par l'Ambassade et le Commandement pour obtenir le

transport en France des quelque 4.000 personnes actuellement dans les camps et les unités

d'Algérie aboutissent à bref délai ...On peut penser qu'après cet afflux, il n'y aura plus que des

cas isolés...

- Une fois opéré, s'il est décidé, le transfert de ces 4.000 Algériens, le Gouvernement ne sera

plus en mesure d'absorber en France d'autres réfugiés de cette catégorie ...Il est donc

essentiel d'orienter les Commandants de Divisions... de façon qu'ils préparent leurs cadres à

cesser de donner asile à des Algériens, sauf dans des cas très exceptionnels...

-Enfin il y a lieu de ne procéder en aucun cas à des opérations de recherche dans les douars

de harkis ou de leurs familles.

Signé : Le Général Commandant Supérieur P.O. Le Colonel

Valentin, Chef d'Etat Major.

Les anciens harkis, moghaznis et spahis que nous avons ramenés les 13 juin et 9 juillet

étaient un peu plus de trois cents personnes. Ils ont quitté les camps d'accueil dès le mois d'octobre

1962, et les derniers au début de 1963. Grâce au concours de Maires efficaces et au dévouement de

quelques amis, ces semi-nomades de l'Atlas saharien ont été établis dans des hameaux de Lozère,

et ont aussitôt travaillé soit à la construction du barrage EDF de Villefort, soit sur divers chantiers

locaux, et par la suite, aux mines d'Alès, ou en usine chez Michelin ou Perrier, etc ... Ceci sans

compétences particulières de notre part ni concours financier significatif. Chacun de nous poursuivant

par ailleurs ses activités professionnelles. Ces "Algériens" Français ont trouvé de la sorte ce palier

d'intégration qui leur était sans doute nécessaire, avant de se disperser dans plusieurs villes de

France. Etaient-ils vraiment inadaptables ?

Nous étions allés au camp du Larzac au mois d'août de 1962. Les propositions d'emploi qui

étaient faites alors aux anciens supplétifs ne comportaient pas, le plus souvent, l'accompagnement

des familles. Or dans la. situation dramatique qui était la leur, aucune famille ne voulait se séparer.

Les transferts officiels d'anciens supplétifs en France reprendront toutefois à partir du 19

septembre à la suite d'une Note du Premier Ministre au Ministre des Armées .

" A la suite des demandes qui ont été présentées par le Général Commandant Supérieur en

Algérie, ainsi

que par notre Ambassadeur, j'estime nécessaire d'assurer le transfert en France des anciens

supplétifs qui sont actuellement en Algérie, et qui sont venus chercher refuge auprès des

Forces Françaises , sous la menace des représailles de leurs compatriotes..." Signé

G. Pompidou

Les anciens supplétifs seront donc à nouveau dirigés vers les camps d'accueil en France.

D'autre part, en raison des rigueurs de l'hiver qui approche, les rapatriés des camps du Larzac et de

Bourg Lastic seront transférés sur les camps de Rivesaltes et de Saint Maurice de l'Ardoise.

Un message du Cabinet du Ministre des Armées, adressé au Commandement en Algérie, ( N° 5945 /

MA/CM) en date du 23 octobre précisera encore :

" Transfert reliquat musulmans regroupés sous protection armée sera effectué à partir 10

novembre... Capacités absorption camps devant être atteintes après transfert ces personnels

estimés à 6.500, aucune promesse transfert en métropole ne devra plus être faite à

musulmans qui demanderont protection armée française. "

Malgré tout, quelques transferts auront encore lieu ... et on estime en général que vingt mille

personnes, supplétifs et familles, auront été rapatriées en 1962, près de quinze mille en 1963, et cinq

mille en 1964-66, y compris les prisonniers libérés à la demande du Gouvernement. Il faut ajouter

3.200 engagés démobilisés au camp de Sissonne, soit environ 10.000 personnes, familles

comprises. Si l'on évalue , comme plusieurs historiens, à près de 40.000, le nombre de ceux qui sont

arrivés en France sans aide officielle, c'est environ 90.000 Français musulmans d'Algérie qui

ont été rapatriés à la fin de la guerre d'Algérie, soit peut-être 15 à 20.000 anciens supplétifs ou

engagés, au maximum.

Au début de 1961, l'action militaire du Gouvernement en Algérie avait abouti à l'élimination de la plus

grande partie des maquis du F.L.N. - Plus de 200.000 algériens musulmans combattaient à ce

11

moment dans l'armée à des titres divers, appelés, engagés ou supplétifs, le ministre des armées

étant alors le responsable de l'action militaire du gouvernement en Algérie.

POUR CONCLURE,

Il est évident qu'au moment de leur désarmement, les supplétifs n'ont pu exercer d'autre "libre

choix" que de retourner dans leurs villages pour y attendre la suite des événements.

Dès le 19 mars à Saint Denis du Sig, en Oranie, les premiers harkis seront assassinés, seize

hommes et une femme, et ce massacre déclenchera une émeute.

Ce n'est qu'un mois plus tard que les armées prendront de premières mesures pour protéger les

anciens supplétifs. Ce n'est que trois mois après les licenciements que les premiers rapatriements du

"Plan Général" seront effectués. Pendant ces temps d'indécision - ou de non décision - les

supplétifs seront soumis à des pressions qui leur seront finalement fatales.

Il eût fallu organiser le rapatriement des combattants musulmans "menacés" dès leur

désarmement.

Le Gouvernement avait été prévenu . En octobre et en novembre 1961, un questionnaire avait été

adressé par le

Ministre d'Etat aux Préfets en Algérie . En réponse, ceux-ci avaient averti: " Les musulmans engagés

à nos cotés ne seront pas protégés. La seule protection efficace pour eux sera le transfert en

métropole." Les préfets ajoutaient également " les musulmans ne souhaiteront pas quitter leur pays...

Ils devront être informés du caractère relatif des garanties." Attachés à leur terre et à leur manière

de vivre, ils n'imaginaient pas non plusun pareil abandon.

Ne pouvait-on aussi prévoir que le F.L.N. voudrait éliminer les anciens harkis, témoins sinon

acteurs de son échec militaire ? afin d'instaurer ce mythe d'un peuple "uni" se libérant de l'emprise

coloniale par la force, et mieux réaliser ainsi l'indispensable cohésion nationale autour d'une origine

glorieuse ?

On connaît ce tract du F.L.N. en 1961 " L'heure de la victoire approche. Où irez-vous après ?

L'ennemi retire ses fils et vous fait avancer les premiers... pour qui mourrez vous ? Demain les

colonialistes français vous abandonneront, les métropolitains ne voudront jamais vous laisser

pénétrer dans leur terre... désertez, abattez vos officiers assassins ..."

Ils n'ont pas abattu leurs officiers, ils n'ont pas non plus déserté, sinon certains en mars 1962,

quand ils se sont vus abandonnés. - De Gaulle pourtant n'a jamais fait grand cas de ces combattants.

" Il faut se débarrasser sans délai de ce magma de supplétifs qui n'a jamais servi à rien..." déclarait-il

le 3 avril, au cours d'une séance du Comité des Affaires Algériennes. - Rien d'étonnant à ce que dans

une Note du 7 avril, Louis Joxe ait aussi écrit, parlant des harkis et des moghaznis, " de toute

manière, on fera effort pour maintenir ces personnes en Algérie.

Qui peut refuser de voir la responsabilité du Gouvernement de la France dans le drame des

harkis en 1962

 

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Quelques autres ont semble-t-il survécu, en particulier ils furent engagés dans l'armée algérienne lors des affrontements avec le Maroc, peu en revinrent. (souvenirs de Meyer).

*********************************************************************************************Extrait du site du 4ème Régiment de Tirailleurs

   Colonel  Jean Piere Richarté.

  " On a créé une force locale .On voulait que toutes les unités de tirailleurs y aillent.

J’ai refusé de me mettre aux ordres du gouvernement Algérien.. Des tirailleurs ont dû accepter.."

Le Colonel Jean Richarté était Aspirant en 1962 et était sous les ordres du Colonel Christian Latournerie   qui été Lieutenant

Témoignage du sergent-chef Panteix dans le même site

Avril -mai 1962 : Nous  rendons leur liberté à nos tirailleurs. Après paiement d’un pécule équivalent à un mois de salaire multiplié par le nombre d’année de eervice pour les plus jeunes. Ou l’attribution d’une retraite proportionnelle  à partir de 13 ans de service ( ?) pour les anciens. A ma surprise, contrairement à la Tunisie, il n’y a pas eu  de demande pour continuer à servir la France. Le capitaine Ducrettet va me demander si je suis d’accord pour les accompagner, avec lui,  à la gare. Pas de problème. Gros pincement au cœur.

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  (Copie  extraite de la page 83  du livre)     «  La  guerre d’Algérie »

 Editions Librio et le Monde 2003   (Anne Tristan  21/10/1991)   Diffusion France et Etranger : Flammarion

 «  A la tête de la préfecture de police parisienne depuis mars 1958, Maurice Papon applique à Paris les méthodes de l’armée en Algérie. Il a instauré dans les banlieues des répliques des SAS, ces unités militaires prétendument chargées de protéger les populations. Il a installé les harkis dans la capitale.          Débarqués d’Algérie, ces « volontaires » interpellent et torturent pour le compte de la police française.

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Copie extraite du livre  du   Genéral  Robert Gaget     Commando Georges   Renseignements et combats  Editions Grancher mai 2000  Général Georges Grillot    Capitaine en Algérie                                 

              Il est dommage que l’on ne puisse pas faire l’appel, et les témoignages manquent pour y suppléer Il y a sans doute eu moins de morts que l’on dit ; le F.L.N ayant surtout fait payer les chefs et les « traîtres »       

         - Quoi  qu’il en soit il n’est pas question de rejeter toute la responsabilité sur les dirigeants du F.L.N et sur ses tueurs

 Les vrais responsables, c’est Nous !

            - Nous ! qui avons attendu le 21 mars pour offrir a nos harkis une intégration dans l’Armée Française.

             - Nous ! qui leur avons proposé une prime de « licenciement » comme de simple employés que l’on congédie pour incapacité ou difficultés économiques

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En décembre 1961, le général de brigade Cazelles, commandant la zone Sud oranais et la 13e Division d’infanterie transmet une proposition au général Cantarel, commandant la région territoriale et le corps d’armée d’Oran, pour que le Commando Georges soit intégré – excepté 10 de ses membres sans que la raison soit donnée – à la force locale du secteur de Saïda qui devait compter deux unités de sécurité de 130 hommes chacune. Mais dans une lettre qu’il adresse le 20 décembre 1961 au général Cantarel, le général de corps d’armée Ailleret précise : « Actuellement, il n’est pas question de transférer cette excellente unité à une force civile. »

Le 31 décembre 1961, le colonel Maire, commandant le secteur de Saida, écrit au général Cazelles que, en attendant, les membres du Commando Georges ont signé un engagement de trois mois au titre harki. Ils se sont « résignés » à accepter cette proposition « sous la réserve formelle qu’à échéance de ce contrat, on leur proposerait un statut [offrant] des garanties positives de stabilité (contrat à long terme) et de sécurité, notamment de leur famille, soit dans le cadre des Forces nationales, soit dans le cadre des forces algériennes »

. Finalement, une note de service du général Cazelles en date du 7 avril 1962 ordonne la dissolution du commando 133 (Georges) à compter du 15 avril 1962. En fait, elle n’intervient qu’au mois de mai, alors que le commandement des Forces françaises en Algérie a décidé la dissolution de tous les commandos de chasse : les commandos 131 (Noire), 132 (Olifant), Cobra, transformé en 5e compagnie du 1/8e régiment d’infanterie.

Vers l’indépendance de l’Algérie :  Tensions et règlements de compte

En mars 1962, les tensions politiques de l’Algérie, sur le point de devenir indépendante, pénètrent de manière plus incisive le Commando. Le doute commence à toucher certains de ses membres en même temps que les dissensions se font plus criantes. Ils se sentent perdus, ne sachant plus à qui se fier, tiraillés entre un nouveau régime algérien, qui promet la réconciliation et le pardon, et une France représentée par leurs officiers, qui proposent des engagements dans l’armée. Choix difficile quand il est question de quitter sa terre natale.

Par un décret du 20 mars 1962, soit deux jours après les accords d’Évian, les supplétifs musulmans d’Algériese voient proposer, selon leur statut, la démobilisation avec pécule, un engagement soit dans la force locale, soit dans l’armée ou même dans les Centres d’aide administrative qui remplacent les Sections administratives spécialisées (SAS). Georges Grillot avait espoir que son Commando puisse être intégré dans la force locale de Saïda. Mais cela n’eut jamais lieu.

Copie: 

 

 

 

 

Entretien avec le général Maurice FAIVRE et son épouse Monique. Une vie auprès des Harkis.

Cet entretien a été réalisé par Paul Malmassari et Patrick Audoin pour la FM-GACMT le 28 mai 2018.

dimanche 02 décembre 2012, à 21:47

En Algérie : " Nos relations avec les harkis, par Maurice Faivre."

Etudes coloniales - Algérie-Maghreb histoires

 Maurice Faivre

 J'ai quitté la cote 807 en octobre 1961. Quand je suis parti, j'ai vu beaucoup de mes harkis pleurer parce qu'ils avaient confiance en moi. Des coloniaux sont venus ; ensuite, il y eut des tirailleurs, des gens de passage, pas attachés au pays. Après mon départ, je n'ai plus eu aucune liaison avec eux, plus aucune nouvelle. Je les ai perdus de vue. Ils étaient loin, et j'avais d'autres préoccupations.

Arrivé à Sétif, j'ai très vite demandé ma mutation. J'avais abandonné mon bled, j'avais abandonné les habitants qui me faisaient confiance, je n'avais plus aucun intérêt à rester à Sétif, et je ne m'entendais pas avec les officiers de ce nouveau régiment. Eux ne rêvaient qu'à la fin de la guerre d'Algérie, à repartir en France préparer la guerre contre les Soviétiques… J'avais un ami à l'état-major, à qui j'ai demandé de me faire affecter à Alger.

 Six mois plus tard, en février 1962, j'ai été affecté au deuxième bureau du commandant en chef, près d'Alger, à Reghaïa².  Avant d'être rapatrié en France fin 1962

Je n’ai jamais eu l’occasion de revoir l’Oued Berd et je n’aurai pas de nouvelles de mes harkis avant 1963 à Paris

 ****

² Le général de corps d’armée aérien, Michel Fourquet, commandant supérieur des forces armées en Algérie, désigné le 17 avril 1962 qui avait remplacé le Général Ailleret  était  établi à la Reghaïa 

 * Coup de fil de la Préfecture

 Un jour de 1963, je reçois un coup de fil de la Préfecture de police de Paris : «Des harkis vous réclament. Ils sont à Choisy-le-Roi, ils viennent d'arriver.» Le dimanche suivant, avec mon épouse, nous sommes allés à Choisy-le-Roi et nous les avons découverts, un peu plus d'une trentaine, intallés dans des conditions épouvantables. Ils ? m'ont appris que la moitié de la harka avait été massacrée. Le 12 août 1962, les harkis ont été emmenés à Beni Messali, où ils ont été suppliciés. Quarante-sept harkis et membres des autodéfenses ont été tués en trois jours. Les survivants avaient réussi à prendre le maquis et à s'exfiltrer par des filières familiales, des combines. Ils étaient passés par Alger ou Bône, et étaient arrivés à Choisy-le-Roi par tradition : il y avait toujours eu, au village, des émigrés qui travaillaient en France, et notamment à Choisy-le-Roi.

 Ils étaient arrivés célibataires et ont été très mal reçus à Choisy-le-Roi. La municipalité était communiste, et l'importante immigration musulmane de la commune était pro-FLN. Les premiers arrivés avaient campé sur les bords de la Seine, certains allaient dormir la nuit dans des tuyauteries de béton des travaux publics. Ils s'étaient ensuite regroupés en centre-ville, où ils avaient vécu dans des caves, dans un hangar de chantier abandonné envahi par les rats, dans des conditions infectes.

Certains de leurs camarades réfugiés en Seine-Saint-Denis, apprenant leur présence à Choisy, sont venus les rejoindre. Ensuite, ils ont squatté une HLM dont la construction avait été abandonnée. L'immeuble n'avait ni porte ni fenêtre ; ils avaient bricolé des fenêtres en contreplaqué et récupéré des tuyaux d'arrosage pour avoir de l'eau. La harka avait été reconstituée !

Des bagarres ont éclaté avec les musulmans de Choisy-le-Roi. À tel point que certains se sont retrouvés à la prison de la Santé.

 Je suis allé les voir, puis j'ai témoigné en leur faveur au tribunal correctionnel, en tenue de capitaine. Le juge a absous mes harkis, il a prononcé un non-lieu, alors que je suis persuadé qu'ils avaient échangé des coups de couteau.

 La première préoccupation des harkis était de rapatrier leurs familles restées dans leurs villages. Une seule famille avait réussi à gagner le camp de Saint-Maurice-l'Ardoise, en octobre 1962. Les autres étaient restées dans leurs bleds. Il fallait monter un dossier de rapatriement et fournir un certain nombre de documents : attestation de services, demande du chef de famille indiquant la composition de sa famille, certificat d'hébergement en métropole, etc. C'est moi qui me suis chargé, depuis Paris, de faire leurs dossiers, et qui les ai envoyés aux autorités Alger.

Le rapatriement n'était pas facile, parce que les garnisons françaises avaient été évacuées : Sétif, le 1er juillet 1963, Bougie, le 31 décembre. Il n'était pas possible aux épouses, aux enfants, aux vieux parents de rejoindre une caserne française, et d'y être accueillis.

Les harkis ont eux-mêmes trouvé la combine, digne de l'évasion de prisonniers. Le frère d'un harki, installé en France depuis longtemps, et qui était plutôt FLN, a accepté de faire plusieurs voyages en Petite Kabylie pour ramener les familles. Muni de tous les papiers exigés pour le transfert en métropole, il est allé voir un commerçant de Kerrata et lui a dit : «Ce soir je déménage ma famille, est-ce que tu me prêtes ton camion ?»

 Il a chargé dix familles dans le véhicule, a roulé toute la nuit pour les amener à Bougie, où il y avait encore une garnison française, et un centre d'accueil de harkis. Le lendemain, les familles ont été embarquées en hélicoptère et déposées sur un navire de guerre au large. C'était une aventure extraordinaire pour ces femmes et ces enfants qui n'avaient jamais vu la mer, mais leur rapatriement était fait officiellement, avec un dossier par famille.

 En 1964, la garnison de Bougie a été abandonnée. Il a fallu amener les familles près d'Alger au centre d'accueil du camp de Zeralda. On a continué suivant le même schéma, le camion de l'épicier roulant toute la nuit jusqu'à Alger. Un jour, le chef de centre de Zeralda a refusé des familles, parce qu'il a trouvé mon passeur suspect. J'étais alors en stage à Baden-Baden ; j'ai reçu un télégramme : les familles sont dans les bois à Zeralda, il faut venir à leur secours. J'avais un copain à Alger, au cabinet du général commandant le corps d'armée, qui a réglé le problème. La situation en Algérie s'étant un peu normalisée, les dernières familles ont été rapatriées par la Croix-Rouge, transférées au camp de Rivesaltes, avant de pouvoir rejoindre la HLM de Choisy.

 En plusieurs voyages, on a rapatrié ainsi cinquante-trois familles

 Maurice Faivre

  La recherche historique est une longue patience, elle exige du temps et de la rigueur.

 C’est dans les années 2000 que certains ont découvert cette histoire, qu’ils n’ont pas vécue, en se référant aux souvenirs de femmes ayant raté leur intégration. C’est plus complexe, comme le montre

 J’ai eu sous mes ordres 80 harkis et trois autodéfenses de 1960 à 1961. Après le massacre de la moitié d’entre eux en août 1962, les survivants m'ont retrouvé en 1963 et m’ont raconté leurs malheurs. C’est alors que commencent mes rercherches historiques, que je n’ai cessé de complèter et de réviser.

 - 1964. Je rédige une note sur les harkas et l’islam, et recueille les témoignages de mes harkis avec l’aide de Paule Lévêque, qui publie dans L’Aurore de 1965 à 1967 : les harkis de Kabylie dans leur colonie de Dreux.

- 1985. Participation aux 3 DVD de A. de Sédouy : Histoires oubliées des harkis.

 - 1989. J’obtiens de consulter les archives du Centre de documentation du Service historique (SHAT). Je publie une fiche dans Sirpa-actualité n°43 : La communauté des harkis.

 Je rédige une étude sur la participation des militaires musulmans à la guerre d’Algérie.

 Le 9 décembre 1989, j’assiste au premier hommage rendu aux harkis par le Secrétaire d’État socialiste Gérard Renon et à l’inauguration du timbre «Harkis soldats de France

 - sept.1990. Je publie "Les harkis, une histoire douloureuse et contreversée" dans Hommes et Migrations.

 - 1992. À l’ouverture des archives, je fréquente le SHAT et obtient des dérogations.

 - oct. 1992. Je publie "Les violations des accords d’Evian" dans le Casoar.

 - 1994. Fiche sur les combattants musulmans au service de la France.

 combattants harkis

 - déc.1994. Un village des harkis, L’Harmattan, 259 pages.

 - oct. 1995. "Les combattants musulmans de la guerre d’Algérie", in Guerres mondiales et conflits contemporains n° 177 et 180.

 - 11 novembre 1996. Assistance à l’inauguration par M. Chirac du monument de Chapeau Rouge.

 - 1995 à 1997. Conférences aux éducateurs du contingent sur Armée d’Afrique et harkis.

  Contacts avec André Wormser, B.Tricot, AG Slama, A.Heinis, F.Dessaigne, R.Mayer, M.Hamoumou, K.Bouneb, W.Albes, A.de Sédouy, E.Deroo, Cdt François, P.Messmer

 - oct. 1995. Les combattants musulmans de la guerre d’Algérie, des soldats sacrifiés,

 L’Harmattan, 269 pages. Critique de Buis et d’Ageron, p. 132 et 144.

 - janv. 1998. "Le sort des combattants musulmans", l’Algérianiste.

 - juill.1998. "L’armée française et les musulmans, de Bonaparte à Challe", IHCC.

 - 14 déc.1998. Lettre à Messmer pour consultation des archives 1R336 et 1K744

 Chronologie des archives Messmer sur les harkis.

 - 14 janv 1999. Les responsables du sort des harkis, la Croix

 - 30 mars 1999. "Harkis, un devoir de mémoire", avec F.Meyer, in Le Figaro.

 - août 2000. "La fin des harkis", in Archives inédites de la politique algérienne, l’Harmattan.

 -31 janv.2001. Lettre à Vingtième siècle, critique de CR Ageron

 - sept.2001. L’histoire des harkis, in Guerres mondiales et conflits contemporains, n°202.

 "Les unités nord-africaines avant la guerre d’Algérie", Valeurs actuelles.

 "Des Français musulmans loyaux", in La Croix

 - 25 septembre 2001. Hommage aux harkis décidé par M.Chirac.

 Assistance régulière aux cérémonies à Dreux et aux Invalides.

 - oct.2001. Mémoire et Vérité des combattants d’AFN, L’Harmattan, chap.Harki p.59 et 71

 - mars 2002. "Crimes contre l’humanité du FLN", in Livre blanc de l’armée française, Contrepoint.

 - juill. 2002. "Les supplétifs dans la guerre d’Algérie", in la Cohorte et Voix du combattant.

 - sept. 2003. "Le massacre des harkis", in Nouvelle revue d’Histoire.

 - 5 déc 2003. "Comment nous avons sauvé les harkis", in France-Soir.

 - janv. 2004. "Polémiques historiques, réponse à GM Benhamou", in Le Casoar.

 - mars 2004. "Les supplétifs de la guerre d’Algérie", conférence Écoles de Coetquidan

 - oct. 2004. "Le combat des harkis" in Debout les paras.

 Schoen, Buis, Parlange, Servier, Weygand, Leguay, Villard in Conflits d’autorités en guerre d’Algérie, L’Harmattan

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*http://www.afrik.com/article26785.html

Copie aussi  sur  Internet:       Les harkis et Droits de l'homme et (de tous les hommes)

Voir le lexique incomplet  des Harkis !  de A ( comme" abandon") à Z (comme" Zones interdites")

- A - B - C - D - E - F - G - H - I - J - K - L - M - N - O - P - Q - R - S - T - W - Z

Un lexique..! qui oubli le U comme U de   U.F.L ou  D' U.F. O ?

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Un même lexique ( complété par  l'auteur de ce site)

U  comme UFL  (Union des forces locale)

U  comme  UFO (Union des forces de l'ordre)

Les Forces militaires présentes sur le terrain en Algérie

après le Cessez le Feu du 19 Mars 1962 à midi,  suite aux accords d’Evian du 18 Mars 1962

Militaires  de l’Armée Française

Encadrement  de métiers et Militaires du contingent maintenus

O.A.S   organisation de l’armée secrète    Civils Pieds Noir  + déserteurs Militaires Gradés de métiers ou engagés

A.L.N    Armée de Libération Nationale    responsables  et représentants militaires envoyés de Tunis,  aux ordres de l’exécutif provisoire Algérien du Rocher Noir et le G.P.R.A

F.L.N   Front de Libération Nationale    Militaires des six Wilayas (Fellagas) renforcées par  les Militaires Musulmans déserteurs, des Harkis et   des maquisards (marsoins) +les militaires de la Zone autonome d’Alger

U.F.L   Union des Forces locales  Militaires Musulmans de l’armée Française  Harkis et anciens de S.A.S   90% +  10%  Militaires Français européens du contingent  (dont des maintenus)  pour l’encadrement de cette future armée Algérienne, prévue par les accords d’Evian et aux ordres de l’Exécutif Provisoire Algérien du Rocher Noir

U.F.O  Unions des Forces de l’Ordre  (dénominations  des Forces  locales envoyés dans les villes)

Pour le site 1

Pour le site3

Commentaires sur les harkis prit sur le blog de Michel Dandelot le 21/07 /2021

Le_ Canari_de_retour

Lundi 24 Mai à 18:51

Par e-mail, j'avais tenté d'ouvrir avec Fatma Besnaci un dialogue sur le cas des harkis.
Par la suite, constatant son obstination à ne pas vouloir aborder certains sujets tres sensibles concernant ceux qui se sont bradés au détriment de leur honneur, de leur pays , de leur famille et leur peuple , j'ai préféré couper court avec elle parce qu'elle défendait/ défend une cause pour laquelle elle paraissait plus "colon" que les richissimes colons qui ont vite compris pourquoi il était temps - pour eux- de lever les voiles.

J'aurais dû demander à cette dame ce qu'elle pensait des collaborateurs français dans les rangs Nazis et si les maquisards - le jour de la libération de la France - avaient fait du "bon boulot".

En écrivant ces lignes, je me rappelle d'un article que j'avais rédigé concernant un harki (ou collabo) qui a commis les pires atrocités dans la ville de Boufarik et, pour la collecte des informations, j'ai pris contact avec les victimes qui ont échappé à la mort face à ce monstre .

Ce genre d'individu avait peur même de son ombre puisque sa conscience était constamment agitée.
Il a fallu que l'épouse du-dit harki soit complice d'un commando FLN désigné pour la "noble tache" , ce qui a permis ""aux nettoyeurs """ l'accès de son domicile.

Leur irruption ( toute une mise en scene) pour acceder au domicile afin de le "travailler" tout en étant équipés des mêmes outils que le harki utilisait pour torturer ses victimes.

Par ailleurs, les harkis de l'Oranie , avant que l'horreur se propage à travers l'Algerie en guerre, faisaient irruption dans les foyers où résidaient des PN pour les passer à la lame et faire croire que les Arabes étaient à l'origine de ces multiples crimes.
Un nombre incalculable de familles PN-Oranaises ont été anéanties de cette manière.

À la même période, je residais à Blida et je ne sais comment , durant notre garde de nuit sur les terrasses de notre quartier , mes amis et moi-même etions chargés de veillier sur la sécurité de tous habitants du voisinage ( Arabes et PN) .

C'est alors que nous avons arrêté deux individus qui se sont fait passer pour des maquisards.
Ils se déplaçaient de nuit de terrasse en terrasse , et étaient habillés en Djellaba à la manière de nos Moudjahidine.
Apres les avoir "pressés " ils avoueront avoir "programmé" les PN du quartier.
Et le comble, ces PN étaient mes voisins , leurs enfants étaient mes amis avec qui - le jour - on passait le plus clair de notre temps.
Malgré le couvre-feu nous avons remis ces 2 harkis entre les mains du commissaire politique qui les emmènera vers une autre destination.

Si la révolution Algérienne a duré 7.5 ans, le retard pris s'explique par le fait qu'il fallait supprimer les embûches rencontrés sur son noble parcours.

Le_Canari_de_retour

Blida le 25 Mai 2021

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2

Bordeflume Profil de Bordeflume

Dimanche 23 Mai à 18:52

Tout à fait d'accord. J'avais déjà signalé sir ce blog l' incompréhension de Mme Besnaci-Lancou à admettre que des appelés aient pu avoir  un regard  à la fois lucide et sans haine envers les harkis. Lorsque j'ai quitté la harka dont j'avais la charge début 1962 j'ai du procéder à un "confessionnal" pour mesurer le risque de ne pas les ramener en France. Tous n'avaient pas été des enfants de chœur. Mais je les avaient préparé à l'évolution politique en leur évitant  par exemple tout agressivité vis à vis de la population..et j'ai appris depuis qu'aucun n'avait payé de sa vie le retour dans son village. Mais d' autres officiers les ont leurrés jusqu'au bout.

Lorsque j'ai tenu ce langage à Mme Besnaci-Lancou, j'ai provoqué aussi cette réaction épidermique dont parle Jacques. Il ne faut désormais donner aucune importance à ce genre d'interlocutrice toujours "énervée"  et sectaire ! Il est regrettable que France 5 lui ait encore offert cette tribune après d'autres médias.

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1

Cros Jacques

Dimanche 23 Mai à 10:33

La question des harkis est effectivement fort délicate.J'ai tenté d'expliquer ma position à Mme Fatima Benaci Lancou au cours d'un échange que nous avions eu par internet. En gros j'étais plus disposé à plaindre les harkis qu'à les blâmer. Il reste que  je comprends l'animosité qui perdure en Algérie par rapport aux exactions que certains ont pu commettre. Que n'ai-je dit ! J'avais eu mille fois tort de ne pas déserter quand on m'a appelé pour aller faire la guerre en Algérie. J'avais fait preuve de lâcheté ! Venant d'une fille de harki la critique, annoncée de manière violente, m'avait paru cocasse ! J'ai donc cessé tout échange avec cette dame.

 

Ancien combattant d'algérie 

l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins et le Général Henry-jean Fournier Dordogne (2s) écrivent aux deux sénateurs de la Dordogne.

Octobre 2012      Extrait d'un article, d'un courrier envoyé par le Général Henry-Jean Fournier aux Sénateurs de la Dordogne
  << j'observe également que, administrativement il conviendrait alors de retirer le statut de "combatttants" à tous ceux qui ont servi en Algérie entre le 19 mars et le 4 juillet 1962, date officiellle de la fin des combats , par naissance de l'Etat Algérien >>

Plus de 30.000 anciens combattants « français musulmans » en Algérie.
Publié le 13/12/2012 par 7our
Le voile se lève doucement sur le tabou des harkis qui vivent toujours en Algérie. C’est une information du Blog Secret Défense du journaliste Jean-Dominique Merchet de la revue Marianne qui l’annonce dans un article intitulé « Exclusif : des milliers d’Algériens demandent à la France leur retraite du combattant… d’Algérie« , près de 30.000 algériens ont demandé à bénéficier de la carte d’ancien combattant aux services de l’ambassade de France à Alger. Il indique que « entre 2007 et 2010, 16.564 cartes du combattants ont ainsi été attribuées par la France à des Algériens, puis 6821 en 2011 et sans doute autant cette année. Soit environ 30.000. » carte_du_combattant-8ebb5JD Merchet ajoute « Et l’on découvre (..) que des milliers d’anciens soldats de l’armée française qui ont combattu le FLN en Algérie y vivaient toujours… Ils réclament aujourd’hui leur droit à la France, dont l’administration est un peu dépassée par l’ampleur de l’affaire. »

Essayons d’y voir plus clair. Tous ceux qui demandent la carte d’ancien combattant ne sont pas des « harkis « , ainsi certains font les démarches au titre de la guerre d’Indochine. Et d’autre part, comme le terme harkis a une connotation péjorative en Algérie et a été galvaudé par différentes utilisations politiciennes en France, il faut rappeler que cela recouvre différentes catégories de combattants musulmans -volontaires ou non- de l’Algérie Française, il y avait des appelés du service obligatoire, des milices paramilitaires ayant des allégeances tribales, des enrôlés de force dans des unités coloniales, des individus qui se sont engagés pour des raisons économiques ou par vengeance suite à des actes de persécutions, etc… comme indiqué dans un article précédent, aucune étude scientifique du dossier ne semble avoir été faite sur les 50 ans de l’Algérie indépendante. D’où le choix fait dans cet article d’utiliser de préférence la dénomination d’anciens combattants français musulmans.

Le nombre d’ayant droits est le double des 30.000 annoncés ci-dessus, il est donné par le site du service des Anciens Combattants de l’ambassade de France en Algérie. Les différentes pensions militaires « concernent aujourd’hui plus de 60 000 personnes en Algérie (anciens combattants ou veuves titulaires d’une pension de réversion) et représentent un coût total annuel de 6,8 milliards de dinars environ. »

Trois types d’indemnités sont ainsi versés aux anciens combattants et aux ayant-droits :

« la retraite du combattant, versée à tous les titulaires de la carte du combattant. Son montant est de 666,76 euros par an (ou 66 600 dinars en Algérie) pour tous les anciens combattants français et algériens. »
« les pensions militaires de retraite – versées aux militaires engagés pour une durée minimum de 15 ans ou à leur veuves – sont, depuis le 1er janvier 2011, identiques quelque soit la nationalité des bénéficiaires. Leur montant varie selon les parcours individuels mais est aujourd’hui au minimum de 45000 dinars/mois pour les anciens militaires et de 20000 dinars/mois pour les veuves. »
« les pensions militaires d’invalidité qui compensent les séquelles de blessures ou de maladies contractées en service, sont strictement les mêmes pour les anciens militaires algériens et français depuis le 1er janvier 2007. Leur montant varie selon la gravité des infirmités. »
Le service de l’ambassade de France reconnait un délai de 12 à 14 mois dans le traitement d’une demande de carte du combattant, et il n’est pas rare que des demandeurs très âgés décèdent avant la fin de la procédure. Le surcroît de demandes fait suite à l’application de l’alignement des différentes pensions militaires des étrangers sur celles versées aux français.

Enfin, pour mettre tous ces éléments dans leur contexte, l’indemnité annuelle de « 666,76 euros par an » correspond à moins de 4 mois du salaire mensuel minimal [le Salaire national minimum garanti (SNMG) est de 18.000 dinars depuis le 02 janvier 2012]. Mais cela reste tout de même un montant appréciable pour des personnes âgées ayant souvent des pensions de retraite d’un montant ridicule.

Et pour couper l’herbe sous le pied de ceux qui vont couiner comme à leur habitude, le « coût total annuel de 6,8 milliards de dinars » du service des anciens combattants musulmans français est pour partie couvert par les ressources locales en dinars générées par le service des visas. En 2011, il y a eu 227.201 demandes exprimées pour une taxe individuelle de 6.150 dinars pour un visa de court séjour, et 9.900 dinars pour un visa de long séjour. Cela est loin d’être négligeable au final.

Pour terminer, la présence de dizaines de milliers d’ayant-droits en Algérie ne surprendra que ceux qui ont été trompés par le mythe mensonger du massacre de 150.000 harkis au lendemain de l’indépendance. Depuis 50 ans, la mort naturelle a emporté une partie des harkis qui sont restés après l’indépendance, sans oublier ceux qui n’ont pas pu faire de demande de pension française faute d’avoir gardé les documents requis, et ceux qui n’ont pas souhaité déposer leur dossier pour une raison ou une autre

Dbfm

Commentaires (2)

1. Force locale 03/05/2019

Yvan Priou / j'ai lu hier , une partie de votre blog avec vos témoignages. . . .je ne connaissais pas ces forces locales . . ..
C'est effarant cet aveuglément des politiques de cet année 62 . . et cet abandon ou presque des quelques appelés mutés de force , dans ces unités de force locale . . .
Et surtout le black-out total des médias français en 1962 et les années après l'indépendance .

2. Un internaude (anonyme) 15/02/2016

Je recherche l'article sur la Dépêche d'Algérie annonçant l'arrivée de la force locale 434 a Guyotvillle le 5 juin 1962 et la disparition des militaires européens (Mardi 3 juillet1962
vu l'article sur le N° ""386 La Dépêche d'Algérie du Mercredi 4 Juillet 1962""
Près de COLEA les 28 militaires européens disparus sont rentrés indemnes
Cette Dépêche d'Algérie du mercredi 4 Juillet 1962, a figuré sur les panneaux d'expositions créés par la FNACA, qui ont circulés pour des expositions, puis qui a été censuré et qui n'était plus visible, un autre article avait été mis dessus pour le cacher, en bas a Gauche de la dernière page

- Je recherche donc, les circonstances de leurs prises en otages, raconté, par la presse Algérienne le soir du 1 juillet 1962

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Date de dernière mise à jour : 04/11/2023

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