Le Comité de coordination et d'exécution, créé par le congrès de la Soummam du , est le premier organe exécutif de la révolution algérienne, précurseur du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Il est politiquement responsable devant le Conseil national de la Révolution algérienne, qui constitue un embryon de parlement dont les membres sont désignés par cooptation, faute de pouvoir organiser des élections en raison de l'état de guerre en Algérie.
Le , le CNRA vote une résolution donnant délégation au CCE pour former un gouvernement provisoire algérien.
L'annonce officielle de la constitution du « Gouvernement provisoire de la République algérienne » (GPRA) eut lieu au Caire le . Le même jour, la première déclaration du président du GPRA, Ferhat Abbas, fut rendue publique, définissant les circonstances de la naissance de ce gouvernement et les objectifs visés par sa création.
Ce gouvernement est intervenu en exécution des décisions prises par le Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) lors de sa réunion tenue au Caire du 22 au au cours de laquelle le Comité de coordination et d'exécution (CCE) fut chargé d'annoncer la création d'un gouvernement provisoire pour parachever la mise en place des institutions de la « Révolution » et la reconstruction d'un État algérien moderne.
Le Gouvernement provisoire avait mis les autorités françaises devant le fait accompli alors que celles-ci prétendaient ne pas avoir d'interlocuteur pour négocier.
Entre 1958 et 1962, il y eut trois formations du Gouvernement provisoire de la République algérienne.
Le premier gouvernement était composé de[1],[2] :
Le deuxième gouvernement[4] était composé de :
Le troisième et dernier gouvernement était composé de :
L'Exécutif provisoire1 est une structure provisoire chargée de gérer les affaires publiques en Algérie durant la période transitoire entre le cessez-le-feu à la suite des accords d'Évian du 19 mars 1962 (entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne et le Gouvernement de la République française) et l'installation définitive du nouvel État algérien le 15 octobre 1962.
L'Exécutif provisoire est installé le 28 mars 1962, après la publication dans le Journal officiel de la République française des décrets qui organisent la période de transition entre la signature des accords d'Évian et l'installation d'un nouveau pouvoir issu du référendum d'autodétermination qu'il a la charge d'organiser. Les autres prérogatives de l'Exécutif provisoire sont principalement le maintien de l'ordre et l'administration intérieure.
Abderrahmane Farès est nommé président de l'Exécutif et Roger Roth vice-président. La composition finale, après négociations, est nommée par le décret du 6 avril 1962. Le siège de l'Exécutif est fixé à Rocher Noir (actuellement Boumerdès). Il transmet ses pouvoirs à l'assemblée constituante le 25 septembre 1962 et au 1er gouvernement algérien, nommé par Ben Bella le 15 octobre 1962.
La force locale est une force mixte de maintien de l'ordre en Algérie, créée le 30 mars 1962 dans le cadre des accords d'Évian du 18 mars 1962 et placée sous les ordres de l'Exécutif provisoire et du Haut Commissaire de la République française en Algérie, Christian Fouchet. Elle est organisée en unités de forces locales (UFL) et compte à sa création un effectif de 40 000 hommes répartis en 114 unités. Les UFL sont des formations mixtes, composées majoritairement de « Musulmans » (90 %) et commandées par des Européens (10 % des effectifs). Inefficace et travaillant dans l'improvisation, elle est rapidement confrontée aux désertions massives des Algériens incorporés dans ses rangs, partis rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale algérienne (??). Elle perd petit à petit de son utilité et elle est dissoute à partir du 17 juillet 1962.
L'idée de la mise en place d'une « force locale », chargée du maintien de l'ordre en Algérie, remonte au 20 janvier 1961, bien avant la conclusion des accords d'Évian et émane du Comité des affaires algériennes (CAA). À terme et le cas échéant, cette force devait passer sous le ordres d'« un organisme algérien chargé de préparer l'autodétermination ». Ses effectifs, hybrides algéro-français, devaient compter entre 30 000 à 35 000 hommes[1]. Elle devait servir, dans l'esprit des Français, l'embryon d'une future armée algérienne, à la place de l'ALN[2].
La proposition de créer une force locale présentée par les négociateurs français au cours des discussions d'Évian a été vivement discutée pendant les négociations. Outre la crainte que cette force fasse concurrence à l'ALN, la partie algérienne s'opposait aussi à la présence des supplétifs dans les rangs de la force, comme le propose la partie française : des unités de sécurité à base de GMS, de maghzens et de pelotons de gendarmes auxiliaires[3].
En fin de compte, la force locale est créée par l'arrêté interministériel du 30 mars 1962. La solution retenue est d'utiliser les unités existantes, en gardant leurs cadres européens et en y versant des appelés « musulmans ».
Elle est officiellement mise sous l'autorité de l'Exécutif provisoire, mais dans les faits elle relève de l'autorité du haut-commissaire en Algérie Christian Fouchet[4].
Radio- Extrait de l'AUDIO de 27 minutes INA.Fr << Inter actualité de 19h 30 du 21 avril 1962
TITRE IV De la force de l'ordre.
Art. 19. — Il est créé une force de l'ordre propre à l'Algérie. Cette force de l'ordre est placée sous l'autorité de l'exécutif provisoire, qui décide des conditions de son emploi.
Art. 20. — La forcé de l'ordre aura un effectif global de 60.000 hommes. Son effectif initial sera de 40.000 hommes. Il comprendra :
Les auxiliaires de la gendarmerie et les groupes mobiles de sécurité actuellement existants ; Des unités constituées par les appelés d'Algérie et, éventuellement, par des cadres pris dans les disponibles. L'exécutif provisoire a le pouvoir de compléter la force de l'ordre par rappel de réserves instruites.
.Art. 21. — Le directeur de la force de l'ordre est nommé par décret en accord avec l'exécutif provisoire
*********************************
pour
Président : Abderrahmane Farès, notaire.
Vice-président : Roger Roth, avoué.
Délégué aux affaires Générales : Chawki Mostefai, docteur en ophtalmologie, représentant le GPRA.
Délégué aux affaires économiques : Belaid Abdesslam, étudiant, représentant le GPRA.
Délégué à l’agriculture : M’hamed Cheikh, agriculteur et éleveur.
Délégué aux affaires financières : Jean Mannoni, docteur en médecine.
Délégué aux affaires administratives : Abderrazak Chentouf, avocat représentant le GPRA.
Délégué à l’ordre public : Abdelkader El Hassar, avocat. (force locale)
Délégué aux affaires sociales Hamidou Boumediène, docteur en radiologie représentant le GPRA.
Délégué aux travaux publics : Charles Koenig, professeur de CEG.
Délégué aux affaires culturelles : El Hadj Bayoud Brahim, chef religieux du Mzab.
Délégué aux postes : Mohammed Benteftifa, pharmacien, représentant du GPRA.
La force locale est composée de :
C'est le général de gendarmerie Corberant qui a la charge de son organisation, remplacé ensuite par le colonel Ghenim et le commandant Yazid, du cabinet d’Abderrahmane Farès.
Le commandement est confié à Omar Mokdad, préfet de Saïda.
Le décret interministériel du 30 mars 1962 a assigné à la force locale deux missions principales : maintenir l'ordre et assurer le bon déroulement du référendum d'indépendance.
La force locale assure d'autres missions secondaires :
"Algérie- Rocher Noir 21 avril 1962 il est 11 heures et c’est l’installation officielle de la force locale"
Dans la cité administrative du Rocher noir à Alger, où s'est installé l'exécutif provisoire du GPRA, présidé par Abderrhamane FARÈS, le Haut commissaire de France en Algérie Christian FOUCHET et le responsable des Forces armées françaises à Alger, inspectent les troupes de la force locale
M. Fouchet et le Général de Mendite (Commandant le Secteur d’Alger) inspectent à Rocher Noir la Force Locale
.
Extrait des discours des trois principales autorités, représentant les forces de l'ordre en Algérie, a cette cérémonie
Radio-Télévision Française Extrait de la vidéo INA.Fr
« Inter actualité de 19h 30 du 21 avril 1962 »
"Algérie- Rocher Noir 21 avril 1962 il est 11 heures et c’est l’installation officielle de la force locale
Monsieur Foucher Haut- Commissaire
Monsieur Farès Président de l'exécutif Provisoire
Monsieur le Préfet Mokdad Directeur de cette force locale ainsi que tous les membres de l’exécutif provisoire
Le Haut-commissaire prend maintenant la parole
- Je salue vos formations gendarmes, dont la présence en ce lieu est l’émouvant symbole de la naissance d’une force, dont nous attendons beaucoup de biens pour l’Algérie.
Vous serez avec vos camarades, et, à côté de l’armée française dont vous êtes issus, le garant de la paix et de l’ordre.
Monsieur le Président – La France, conformément aux accords d’Evian, mets sous l’autorisé de l’exécutif provisoire cette force locale,
dont l’exécutif provisoire disposera comme elle l’entend
Monsieur Farés - Président de l’exécutif provisoire algérien
Monsieur le haut- commissaire – C’est avec émotion, au nom de l’exécutif provisoire dont j’ai l’honneur de présider, que je prends en main cette force locale conformément
aux accords d’Evian Officiers sous- officiers gardes et soldats, je compte sur vous pour être en effet en Algérie le garant de l’ordre public et de la paix enfin d’assure sur
cette terre de nos frères, le bonheur de tous les algériens sans exception
Monsieur le Préfet Mokdad <<Ancien Commandant de l'Armée Française>> (ci-dessous) Directeur de la force locale va lire son premier ordre du jour
Officiers, Sous- Officiers, Soldats, Gardes, Gendarmes de la Force de l’ordre,
*************************************************************************************************************************************
Un document qui indique que tout était bien en place le 1er Mai 1962, qui est signé du Délégué de l'Exécutif Provisoire, (ordre public et force locale )
Copie-copier Internet
Transmission un message NR 1458/60 Secret Urgent
******************************************************************************************************************
Discours du 23 mai 1962 du Président de l’Exécutif Provisoire Algérien M A Farès, a l'issue d'une prise d'Arme de la force locale, à Koléa.
Dépêche A.F.P. du 23 mai 1962 du ROCHER NOIR
*************************************************************************************************
Extrait du témoignage d'un membre FSE de la 446 UFL
Mais quoiqu'il en soit, tout était possible à tout moment, principalement quand nous avons quitté l'Armée française, par détachement, avec le titre de Conseiller militaire de la 446ème Unité des Forces Locales Algériennes. A tel point que dans cette unité le sous-officier de service dormait toujours avec un PA (Pistolet Automatique) sous l'oreiller et un PM (Pistolet Mitrailleur) sur le ventre, sous la couverture. Alors oui, les manifestations de la guerre sanglante, attendue à chaque instant, ne se concrétisaient pas, mais la guerre intérieure était, elle, implacablement présente et vécue avec intensité, particulièrement dans cette unité musulmane dépendant de l'Exécutif Provisoire Algérien où le danger pouvait aussi venir de son sein. Cela pouvait tout simplement être signifié par le froid d'une lame silencieuse et effilée sous la gorge. Toute situation jugée non conforme, étrange ou bizarre devait être immédiatement analysée comme pouvant être un traquenard mortel.
Nous "ignorions" tout cela, nous l'évoquions à peine et nous n'en étions pas spécialement affectés en apparence. L'humour, la décontraction était notre mode d'échanges au quotidien ; attitudes particulièrement mises en évidence devant des parachutistes français médusés qui, armes pointées, bloquaient le train transportant notre unité ou dans les échanges que le hasard nous a conduit à avoir avec des officiers de l'A.L.N., ou encore dans ce contact ambigu avec un membre de l'OA.S. nous annonçant avec dépit que l'ordre de nous bombarder au mortier avait été rapporté peu de temps avant l'heure H (c'eût été un carnage sanglant). Cependant, il n'y avait aucun laisser-aller et, par opposition à certaines unités, nous nous comportions en professionnels. La rigueur vis à vis des autres et de nous-mêmes était sans faille. Finalement, la source de notre imperméabilité aux pressions psychologiques et à la tension nerveuse n'a été possible que par le respect de nous-mêmes envers et contre tout. C'est sans doute grâce à cet état d'esprit que, pour éviter regorgement subi par les cadres français de certaines UFL, nous avons eu la capacité d'abandonner, un petit matin de juillet à Alger, la 446ème Unité des Forces Locales Algériennes en emportant notre matériel et les armes lourdes de l'unité, en bon ordre, dans la discrétion et la souplesse, sous le regard interdit et vaguement complice des sentinelles musulmanes.
Bernard Landry
Extrait de la décision reçue (ci-dessous) par notre camarade Michel Landry
- Nos camarades - cadres et troupe française - de l'ex-3° Batterie - UFL 446 sont tous revenus parmi nous à Laglouat le 6 juillet 1962
La suite de cette page est censurée sur une page de l'autre site <<tout savoir sur les 114 UFO>>>
voici l'état des sources sur la force locale communiqué par le Service Historique de la Défense
(Copie) ou vous pourrez trouvé des renseignements consignés concernant votre unité de Force Locale (UFL-UFO)
Voici un hommage fait aux militaires métropolitains qui avaient été mutés dans la 446 UFL- UFO. des Forces locales Algériennes en Algérie en 1962
Merci a ce 13 ème Régiment Artillerie pour cette juste reconnaissance, c'est le seul hommage a ma connaissance, fait par un régiment pour ses militaires métropolitains mutés en UFO, sur les 100 régiments qui ont servi de support pour la mise en place de ces 114 UFO.
Merci a notre ami Bernard Landry qui m'a communiquer cette décision de juillet 1962, qui n'est pas en accord avec le courrier reçu du Ministère.
l
Posté par margolis gerard, lundi 12 mars 2012 à 00:26
Temoignage Important force locale oran juillet 62
J'avais 21 ans,sous lieutenant du contingent détaché depuis le 6è RTA de Tlemcen à la Force Locale à ORAN de mars à juillet 1962.
Ma compagnie commandée par le capitaine NEVEU, dont j'étais le seul officier adjoint, était basée dans une école désaffectée, dont j'ai oublié le nom, située près du ravin dit de "Ras El Ain".au sud de la ville
Nous avons passé trois mois avec nos 200 hommes, tous algériens recrutés d'office dans les régiments de tirailleurs, à faire le tampon et la police entre les deux communautés arabe et européenne.
*******************************************************************************
CORPS D'ARMÉE D'ORAN 30 UFO de la
19 juillet 1962 : Réunion au quartier BUGEAUD du 16 juillet.
-- Toutes les UFO ont déserté ou sont désarmées, sauf :
- 7 UFO du 24ème CA - soit 5 à ORAN et 2 à SIDI BEL ABBES
*****************************************************************************
Alger; Le samedi 6 juillet, à 18 heures, dans la résidence de Rocher Noir, se déroule la cérémonie de présentation des lettres de créance du nouvel ambassadeur de France au président de l’exécutif provisoire, Abderrahmane Farès. Jean-Marcel Jeanneney passe tout d’abord en revue un détachement de la force locale créée par les accords d’Évian, puis a lieu un bref échange de déclarations d’intentions qui demeurent très vagues, très conventionnelles
Merci pour la visite de mon site Yvon Priou
Date de dernière mise à jour : 31/07/2018
Créer un site gratuit avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site